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En octobre 2012 je rédigeais un article sur l’ensemble des liens d’intérêts des experts du groupe de travail en charge de l’alimentation humaine de l’Agence française de la sécurité alimentaire (ANSES).

Cette agence publique est en charge d’analyser les données scientifiques et de donner des avis publics et des recommandations officielles sur tout ce qui touche à l’alimentation et à la santé. Ainsi cette équipe peut nous parler de nos besoins en calcium, de la dangerosité des laits végétaux (souvent à tort), etc, etc.

Dans cette enquête de 2012, uniquement basée sur la lecture des déclarations publiques d’intérêts des experts, j’y révélais que sur les 33 experts présents, seulement 7 étaient totalement indépendants.

Les 26 autres experts avaient des liens d’intérêts avec l’industrie agroalimentaire ou/et l’industrie pharmaceutique (soit 87%)

Aujourd’hui, et presque 1 an et demi après, je partage avec vous les nouveaux liens d’intérêts de cette fameuse équipe de nutrition humaine de l’ANSES.

Même si l’équipe est réduite, avec seulement 23 experts contre 33 en 2012, il y a toujours autant d’experts qui possèdent des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire.

Ainsi, 20 membres possèdent des liens d’intérêts avec ces industries, dont 10 en possèdent avec les deux en même temps !

Seulement 3 experts sont totalement indépendants.

Je vous propose l’ensemble de ces résultats sous une infographie simple, mais ô combien révélatrice d’une situation plutôt cocasse, à vous de juger !

anses-nutrition-humaine-conflits-interets

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15 commentaires
  1. Bonjour Jérémy,

    Excellente infographie. Je voulais savoir tu t’es basé sur les déclarations publiques d’intérêt du site de l’ANSES ou si tu as fait d’autres recherches à côté ?
    Aussi en règle générale existe t-il un site où on peut consulter les relations des “spécialistes” ou autres “nutritionnistes” français ? Pour les études américaines ça va encore mais en France j’ai du mal à trouver.

    Merci.
    Guillaume.

    1. Mais qui paie la recherche économiquement utile et rentable aujourd’hui ?

      Les partenaires privés !!!

      Donc difficile de trouver un scientifique suffisamment robuste, avec de l’expérience qui soit 100 % issu de l’Etat.
      Cf l’exemple du Pr Luc Montagné qui s’expatrie parce qu’il n’a pas le soutien en France.

      Donc besoin du privé pour avancer.
      Même l’enseignement s’est de plus en plus ouvert à ces gens issus du terrain opérationnel.

      1. La recherche économiquement utile ?! Mais qu’est-ce que cela veut dire ?!

        Qui a dit que la recherche scientifique biomédicale avait besoin d’être économiquement utile et rentable ? Ca c’est le discours des grands groupes agroalimentaires et de l’industrie pharmaceutique qui veulent des autorisations de mise sur le marché ou découvrir le nouvel effet cérébrale de la toute dernière chips !

        Ces scientifiques que tu dis existes bel et bien ! Les scientifiques de qualité et indépendant publient également, mais il est clair que les fonds publics sont beaucoup plus difficile à lever ! Tout un dilemme !

  2. Un bravo d’encouragement pour votre site en général. Votre avant-dernier courriel m’a ému (quant à la disparition d’un être cher).
    Accessoirement, quel logiciel avez-vous utilisé pour réaliser cette infographie ô combien parlante ?

  3. Bonjour Jérémy,

    Les deux enquêtes que tu as menées sur les liens d’intérêts des experts du groupe de travail en charge de l’alimentation humaine de l’Agence française de la sécurité alimentaire (ANSES) apportent des faits vérifiables de la collusion de cet établissement public à caractère administratif avec l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique.

    Les députés élus par le peuple sont les représentants du peuple.
    Au vu de ces enquêtes, un député pourrait poser la question au gouvernement de l’indépendance de l’ANSES vis-à-vis de l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique.
    Il s’en suivrait obligatoirement une réponse publique et un débat qui aurait le mérite d’apporter un éclairage et une publicité sur la dictature nutritionnelle de cette industrie qui dispose de moyens financiers considérables.

    Cependant les meilleurs experts sont recrutés par les industries agroalimentaires et pharmaceutiques. Ils monnaient au mieux leurs services et l’administration n’est pas en mesure de leur offrir des avantages équivalents.
    On peut d’ailleurs se demander quel est l’intérêt de ce type d’établissement qui n’est qu’un moyen de diffusion de la propagande de cette industrie sous une couverture officielle qui vient compléter celle du CERIN et du CEDUS.

    Les connaissances en matière de nutrition des hommes politiques sont les mêmes que celles de toutes les personnes qui mangent à la cantine ou au restaurant quotidiennement et qui se posent la question de savoir qu’est-ce qu’ils pourraient manger d’autre.

    Excellent ton blog,

    A+

    Alain

  4. Bonjour Jeremy,

    Merci pour ce signalement qui conforte bien tout ce que tu dénonces sur ton blog.

    Il aurait été utile que tu nous donnes la liste de ces experts indiquant ceux qui sont en conflit d’intérêt, tout comme tu l’as fait dans l’article “Os secours”.

    Belle semaine à toi,

    Ralph

  5. Bonjour,

    Je fais partie des 23 experts ANSES mentionnés et suis dans les 3 sans lien d’intérêt. Toutefois, votre analyse est caricaturale et le message véhiculé n’est pas juste. Voici pourquoi :

    1°) lors des dossiers proposés ou des discussions, tous les experts avec des liens d’intérêt sortent de la salle et les dossiers sont confiés aux experts sans lien d’intérêt;

    2°) aujourd’hui, dans la recherche publique, il est presque impossible de ne pas avoir de lien d’intérêt car les budgets publics diminuent chaque année et le privé a de tout temps financé des recherches menées dans des labos publics : ça ne veut pas dire pour autant que les gens sont corrompus. Sur la seule base de fonds publics, la recherche en nutrition resterait limitée.

    Lisez donc les 2 derniers avis publiés par l4ANSES sur les boissons énergisantes et les phytostérols et vous verrez bien que les conclusions montrent bien que personne n’a cherché à favoriser les groupes agro-alimentaires; bien au contraire : par exemple, dans le dernier avis sur les phytostérols, ça n’est pas vraiment en faveur des groupes qui commercialisent ces produits.

    Je respecte votre travail d’investigation mais il faut être juste et objectif et ne pas laisser croire n’importe quoi à vos internautes. Il y a bien évidemment des gens corrompus dans tous les milieux mais ne généralisons pas : il y aussi des experts sincères qui ont à coeur de rester scientifique et objectifs. Et je peux vous assurer que c’est le cas pour notre Commission Nutrition.

    J’espère que vous publierez mon message.

    Restant dispo si vous souhaitez d’autres commentaires,

    Bien cordialement,

    Anthony FARDET

    1. Il est toujours interessant d’avoir l’avis d’un des experts de l’ANSES.

      J’en profite donc pour vous poser la question suivante: etant donne que les liens d’interets sont remplis de maniere declarative, y a t-il une enquete (ou des moyens mis en place) par l’ANSES ou le gouvernement pour verifier les declarations des experts? Ayant simplement une valeur declarative, vous comprendrez que nous ne pouvons pas prendre ces declarations pour argent comptant, je vous renverrais a nos ministres, parmi lesquels, Thevenot ayant fait une fausse declaration.

      Je tiens a vous signaler qu’onze membres ont ete ecartes du comite de l’ANSES du fait de leur liens etroits avec l’industrie laitiere et Danone:
      https://www.youtube.com/watch?v=3df9gnCwKGU

  6. Bonjour,

    Je ne sais pas s’il y a une enquête menée par l’ANSES ou le gouvernement pour verifier les declarations des experts. Je vais essayer de me renseigner. Mais on ne peut pas accuser ou sous-entendre des choses sans preuves, avec comme message sous-jacents : tous ‘pourris” !

    Voilà plus de 2 ans que je suis régulièrement aux réunions du CES :
    – ceux avec liens déclarés sortent toujours de la salle avant discussion si il y a possible conflit
    – je n’ai jamais entendu – parmi ceux restés dans la salle – quelqu’un défendre de manière non objective un produit
    – comme je le disais dans mon dernier message, je vous renvoie aux 2 derniers rapports publiés officiellement par l’ANSES sur les boissons énergisantes et les produits enrichis en phytostérols : ils ne sont en aucun cas en faveur de l’industrie; ma partie était très critique notamment sur les phytostérols et personne ne m’a jamais empêché de m’exprimer : bien au contraire; d’ailleurs l’article scientifique correspondant sera publié dans une revue scientifique international avec comité de lecture en collaboration avec l’ANSES.

    Certes, il y a toujours des brebis galeuses partout mais franchir le pas de la généralisation est une vue simpliste des choses. C’est comme les politiques : c’est par parce qu’il y a des affaires que 100% sont corrompus.

    Vous avez raison de continuer à vous poser des questions, ce qui est plutôt sain.

    Sachez par ailleurs que pour la plupart des dossiers expertisés en CES Nutrition, ce sont des produits de nutrition clinique avec lesquels on ne rigole pas : la majorité des autres produits des grands groupes IAA ne passent par l’ANSES et donc que les experts aient des liens d’intérêt ou pas ne change rien à l’affaire !

    Enfin, de tout temps, les scientifiques du public en nutrition ont des liens avec le privé : il est impossible de séparer avec une cloison étanche public et privé. Il est certes vrai qu’aujourd’hui – en raison de la diminution critique des fonds publics propres – les scientifiques sont obligés d’aller plus voir vers le privé. Par ailleurs, la gestion de la recherche par projet et la marchandisation des données scientifiques due à l’application du néo-libéralisme à la recherche public lui a fait beaucoup de mal et encourage les projets publics-privés. L’avenir est plutôt sombre.

    D’ailleurs, cette gestion par projet a aussi un but caché : transférer de l’argent public vers les industries. Cet état de fait me peine beaucoup. C’est ce qu’on appelle la NGP ou Nouvelle Gestion Publique. Ce qui laisse très peu de place aux recherches plus risquées et à long terme au profit d’une recherche publique à plus court terme avec des objectifs d’innovation affichés, pour favoriser les projets collaboratifs publics-privés.

    Pour résumer, non, je n’ai jamais vu de conflits d’intérêt nuire à l’évaluation de produits.

    Restant disponible pour continuer ce dialogue,

    1. Bonjour,

      merci pour vos précisions. J’ai justement fait attention à la terminologie utilisée pour ne pas tomber dans le tout noir, tout blanc. En fait, pour faire un parallèle, si demain les impôts se contentaient de déclarations sur la foi des contribuables (ce qui semble être le cas pour l’ANSES), il est certain que que l’ensemble des revenus ne seront pas déclarés. A ce même titre, il est cohérent de se dire que certaines personnes à l’ANSES seront tentées de ne pas tout dévoiler s’il n’y a point de contrôle. C’est d’ailleurs ce que, d’après Thierry Souccar, s’est passé puisque sur les 10 personnes restantes, 7 avaient des conflits d’intérêts qui n’étaient pas déclarés (voir vidéo plus haut).

      Je suis tombé sur le rapport des boissons énergisantes (https://www.anses.fr/fr/content/boissons-%C3%A9nergisantes) et ne peux que féliciter les recommandations en ce sens. Après, il est plus facile d’émettre des recommandations contre ce secteur, bien plus petit en taille que le secteur laitier, le lobby agro-alimentaire français disposant des plus gros moyens. Serge Hercberg, d’ailleurs a du mal à faire passer le système de logos, du fait des industriels, et ce, de ses propres aveux, à partir de 2:50min (https://www.youtube.com/watch?v=1Brgio9ZcoM).

      Je vous rejoins entièrement concernant la recherche, qui est de plus en plus privée (à hauteur de 70%, http://en.wikipedia.org/wiki/Funding_of_science), et donc, naturellement, orientée. Une excellente étude à d’ailleurs montrée que 90% des études scientifiques sont fausses:
      http://www.plosmedicine.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.0020124

      Cela a été l’étude la plus téléchargée du très sérieux PLOS.

      Bien à vous

  7. Bonjour,

    Pourriez-vous donner votre identité et votre métier de façon que l’échange se fasse à égalité ? Merci.

    Je ne comprends pas le parallèle avec les impôts : les 2 ont le même processus, à savoir on déclare sur papier des infos. Après on ne peut pas mener des enquêtes personnelles sur chacun, ce n’est pas possible.

    Le secteur des boissons énergisantes n’est pas si petit que cela. Au contraire ! Les enjeux sont énormes. Il n’est donc pas plus facile d’émettre des recommandations pour ces produits. Les recommandations énoncées l’ont été sur la base d’une étude approfondie de la littérature. Travaillant actuellement à la réactualisation des repères du PNNS, la littérature a été lue de façon exhaustive et – bien qu’en France, comme vous le dites, les lobbies/filières du lait et de la viande soient puissantes – les recommandations iront bien dans le sens d’une limitation de la viande et d’une absence d’association avérée entre lait et risque de fracture.

    L’ANSES n’est pas là pour “entrer en guerre” contre des filières ou de lobbies mais pour expertiser des saisines ou des auto-saisines sur des bases scientifiques objectives, et de faire un rapport.

    Ce que vous dites pour S. Hercberg est juste.

    Je connais bien l’article que vous mentionné mais l’auteur ne parle pas de 90% des travaux qui sont faux (Ioannidis, JPA. Why Most Published Research Findings Are False. PLoS Medicine 2005;2:e124.) : vous voyez, là c’est typique: vous balancez “90% des travaux sont faux” et les gens qui iront sur internet retiendront ce chiffre sans aller voir plus loin et croiront – alors que ce n’est pas juste – que, au final, les chercheurs font n’importe quoi avec l’argent public. Vous ne pourrez pas empêcher les internautes de faire ces déductions, surtout s’ils ne travaillent pas dans la recherche.

    L’article de Ioannidis est intéressant et assez juste dans son analyse. Après, ça ne veut pas dire que tout est faux. Il faut juste que les auteurs des études concluent bien dans les limites méthodologiques de leurs étude et que les conclusions soient interprétées dans ces limites. Aucune étude n’est parfaite : ce n’est pas possible, et c’est l’accumulation scientifique qui permet d’aboutir à des conclusions plus ou moins solides.

    Restant dispo,

    Bien cdt,

    NB : je vous encourage à lire mes papiers sous ResearchGate ou autres.

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