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Le gras c’est la vie, pour les chiens aussi !

Les matières grasses, ou l’apport en lipides, sont capitale pour maintenir la bonne santé d’un chien ou d’un chat. En effet, les protéines et les lipides – à défaut des glucides – sont indispensables pour le développement de votre animal, pour l’apport des nutriments complémentaires essentiels (comme les oméga-3 et 6) et pour l’apport pur en calories.

Chez les chiens comme chez les chats, l’apport calorique standard en matière grasse est d’environ 30%. D’une manière générale, cette apport calorique en lipides à travers les croquettes (Pet food) ou les boîtes humides est raisonnable, ni trop élevé, ni trop faible.

Le plus important, au-delà des quantités de graisse, c’est bien la qualité de cette graisse.

Avons-nous affaire à de bonnes sources de gras ? Comme l’huile de poisson, du gras de poulet ou de bœuf, ou encore à de l’huile de graine de lin riche en oméga-3 ?

Si les sources précédentes de gras sont raisonnablement fraîches, elles seront de bonne qualité pour votre animal de compagnie. En revanche, si vos croquettes ou vos boîtes humides contiennent de la « graisse animale », vous devriez sérieusement remettre en question vos habitudes d’achats.

D’où viennent les graisses animales ?

Si vous retournez votre sac de croquettes pour chien, et que vous lisez « graisse animale », la suite risque de vous intéresser.

Le terme de « graisse animale » présent sur un sac de croquettes indique deux choses :

  • Soit le fabricant ignore l’espèce animale utilisée (bovine, porcine, ou volaille)
  • Soit le fabricant ne désire pas donner d’information supplémentaire aux consommateurs

Dans un cas comme dans l’autre, nous n’avons (nous les consommateurs) aucune idée de l’espèce animale utilisée et de la qualité nutritionnelle de cette graisse. Selon la SIFCO, le principal syndicat des sous-produits animaux français, la graisse animale présente dans les croquettes provient de :

  • La graisse de fonte de porc et de volaille dans des fondoirs dédiés.
  • La fraction grasse du dégraissage pour gélatine des os et des couennes de porcs.
  • La graisse de bovin, dont on ignore tout, mais qui doit être utilisée après stérilisation.

Légalement, les fabricants n’ont aucune obligation de mentionner l’espèce animale utilisée pour obtenir la graisse. Le règlement de l’Union Européenne n°68/2013 précise que le terme « graisse animale » doit être complété, selon le cas, par :

  • L’espèce animale transformée (par ex. porcins, ruminants, espèce aviaire) et/ou
  • Le matériel transformé (os, par exemple) et/ou
  • Le procédé utilisé (par ex. dégraissé, raffiné) et/ou
  • La dénomination de l’espèce animale non utilisée eu égard à l’interdiction de réutilisation au sein de l’espèce (par ex. sans volaille) [1].

Mystère total sur les graisses animales

Le problème essentiel de cette ingrédient (graisse animale) est bien le côté inconnu des matières premières. Si les matières premières sont inconnues, elles pourraient venir de n’importe où. C’est à ce moment-là que les passions se déchaînent.

Ainsi, les matières premières à l’origine de la « graisse animale » de vos croquettes pourraient venir :

  • Des déchets de la restauration
  • Des animaux de rentes malades ou morts
  • Des animaux morts dans les zoos et sur les routes
  • De sous-produits animaux (ce qui est le cas, nous venons de le voir)

Peut-on réellement avoir de la graisse animale issue d’animaux de rentes morts ou malades ? Selon la loi en vigueur oui.

D’après le Journal Officiel des Communautés Européennes n°1174/2002, dans l’annexe 1, le point n°23 définit les « matières premières pour aliments des animaux, comme les matières premières pour aliments des animaux d’origine animale telles qu’elles sont définies dans la directive 96/25/CE (1), […] les graisses fondues […] ».

Or, le point n°50 de ce document officiel définit les « graisses fondues [comme] les matières grasses issues du traitement de matières des catégories 2 ou 3 » [2].

Or, la SIFCO nous indique très clairement que les sous-produits de catégorie 2 peuvent provenir « d’animaux morts en élevage » ou de « saisies partielles en abattoirs ». D’après un document officiel du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, les saisies partielles concernent les animaux présentant une « lésion fortement évocatrice de tuberculose localisée ».

Nous apprenons dans la suite de ce document que « lorsqu’une lésion tuberculeuse a été constatée dans les ganglions lymphatiques d’un seul organe ou d’une même partie de carcasse, seul cet organe ou cette partie de carcasse et les ganglions lymphatiques connexes doit être déclaré impropre à la consommation humaine » [3]. Le reste, c’est bon pour la machine à croquettes.

Autrement dit, la « graisse animale » contient – probablement – les pires sources d’aliments que vous souhaiteriez donner à votre animal de compagnie. Il est raisonnablement impossible de faire confiance à des croquettes, à un fabricant qui ne souhaite pas que l’on connaisse l’origine de ces matières premières, ou bien qu’ils les ignorent lui-même.

Mike Sagman, du très sérieux site d’analyse d’aliments pour chiens aux Etats-Unis, recommande d’éviter les croquettes avec la mention « graisse animale » (animal fat en anglais), qui pourraient même être constituées de chiens et chats euthanasiés…

Recommandations

Toutes les croquettes contenant des « graisses animales » non identifiées doivent être soigneusement évitées. Cet ingrédient est au mieux douteux, au pire dangereux pour la santé de votre animal, avec notamment des risques d’allergies alimentaires.

Attention à ne pas tout mélanger. Si vous lisez sur une même liste d’ingrédients « huile de poisson », « huile de graine de lin » (donc d’excellente source de gras) mais également de la « graisse animale » (positionnée avant les deux précédentes dans la liste), évitez ce produit aussi.

Les seules garanties que vous avez sont de connaître l’espèce animale, et de favoriser les matières premières telles que l’huile de poisson, le gras de poulet ou de bœuf, ou encore l’huile de graines de lin.


Notes et références

  1. Journal officiel de l’Union européenne. RÈGLEMENT (UE) N° 68/2013 DE LA COMMISSION du 16 janvier 2013 relatif au catalogue des matières premières pour aliments des animaux.
  2. Journal officiel de l’Union européenne. RÈGLEMENT (UE) N° 1174/2002 DE LA COMMISSION du 3 octobre 2002 établissant des règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine
  3. MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT. NOTE DE SERVICE DGAL/SDSPA/SDSSA/N2013-8123 Date: 23 juillet 2013. Tuberculose bovine : Dispositions techniques à mettre en oeuvre à l’abattoir en application de l’arrêté du 15 septembre 2003 modifié.

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5 commentaires
  1. Bonjour Jérémy, et bravo pour toutes tes recherches instructives, tout comme ton envie de les faire partager.

    Je profite donc de cet excellent blog pour faire partager mes petites expériences également.
    Le magasin pour les animaux où je me fournis en accessoires divers et en aliments est de très bon conseil.
    Mes chats étant ce qu’ils sont, c’est à dire réfractaires à la nouveauté, je continue à leur donner des boîtes, mais plus de croquettes dont ils raffolent pourtant.
    Et des boîtes haut de gamme!
    En revanche, la vendeuse m’a expliqué comment elle nourrit ses propres chiens.
    Et ce depuis un an et demi.
    Elle ne voudra certainement pas revenir à une nourriture industrielle, car elle a eu le temps de voir la différence de tonus chez ses animaux.
    Voici :
    Légumes de saison (sauf choux et pommes de terre) crus, réduits en purée et viande crue émincée, plus huile végétale (car il semblerait que cela permet d’assimiler les légumes.
    Ceci le matin, et le soir une carcasse de poulet ou de lapin, ou des os d’agneau.

    J’ai adapté la recette.
    Légumes donc, pommes, bios, j’ai un bon producteur pas loin, graines de lin, de courge, et paillettes de coco, persil, salade, tomates, céleri-pomme et toutes les branches.
    Une tombée d’huile de lin ou de chanvre (que je trouve dans ledit magasin) des algues en poudre de temps en temps, ou de la levure de bière.
    Plus de la viande hachée pour animaux qui vient de chez le boucher.
    Laquelle contient aussi du foie, du cœur. C’est en somme ce qu’on retire autour des muscles, mais en laissant quand même une bonne quantité de viande.
    Donc, gras, et tissus conjonctif.
    L’odeur en est assez puissante, mais étonnement les chattes adorent ça aussi.
    Tout ça pour le repas du soir.
    Le matin (mes chiens sont assez petits) un tronçon de queue de veau ou de bœuf ou une aile de poulet crus.
    Dans tout cela, il devrait y avoir suffisamment de graisse bénéfique à mes carnivores domestiques.

    C’est assez contraignant à préparer, donc, j’essaie de faire des portions que je congèle, toujours selon les bons conseils de cette aimable vendeuse.

    Voili. voilà, et merci aux commerçants qui privilégient le bien-être de leurs clients!

  2. Pour ma part, je n’utilise pas de croquettes pour mes chiens (élevage canin professionnel). Tous mes chiens sont nourris au BARF. Une alimentation naturelle pour les carnivores domestiques, des chiens en pleine santé… Le top!!! Toutes les croquettes sont des déchets compressés! Une honte, produire toujours plus pour le moins cher possible… et oui rentabilité pour nos chers industriels!!! :-/

  3. bonjour merci pour ton blog qui m’enrichit à chaque fois.
    je voudrais avoir ton avis sur l’eau osmosée que je bois depuis très longtemps – 25 ans –
    mes connaissances sur ce sujet sont :
    les minéraux dans l’eau ne sont pas assimilables par notre organisme, les minéraux ont les trouvent dans les végétaux qui sont eux les seuls à assimiler.
    l’eau est un transporteur dans notre corps de nos aliments et celle-ci doit être au maximum saine .
    Peux-tu me confirmer ou pas cette approche de l’eau osmosée
    merci d’avance
    bonne continuation
    gilles Lamiot

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