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L’indice de masse corporelle (IMC) est l’un des outils de référence pour évaluer globalement l’état de santé d’une personne. Pouvant être obèse ou trop maigre, cet indice est pourtant critiqué pour sa simplicité abusive. Certaines personnes obèses sont en réalité en bonne santé, tandis que d’autres avec un IMC normal auraient des anomalies métaboliques. Enquête.

Towfiqu barbhuiya / Unsplash

Quand l’IMC se trompe…

L’indice de masse corporelle (IMC) est l’indice de base et standard utilisé dans les premiers instants pour déterminer rapidement l’état de santé général d’un individu.

Selon cet indice, qui se calcule très simplement en divisant le poids par la taille élevé au carré, on peut obtenir des informations générales sur les risques cardio-vasculaires notamment, avec un investissement minimal d’argent et de temps de la part des praticiens.

Mais voilà, en février dernier, un coup de massue s’abattait sur le célébrissime IMC. En cause ? Plusieurs chercheurs de l’Université de Californie aux Etats-Unis publiaient une étude sanglante contre l’utilisation massive de l’IMC [1].

Cette équipe américaine prouve dans cette large étude, publiée dans l’International Journal of Obesity, que près de 30% des personnes classées comme normales seraient en réalité en mauvaise santé métabolique.

Peut-être encore plus grave, mais plus de la moitié des personnes en surpoids, 29% des obèses et 16% des personnes avec une obésité moyenne à sévère seraient en réalité en bonne santé sur le plan métabolique.

Selon les chercheurs de l’Université de Californie, « se concentrer sur l’IMC en tant qu’indicateur de l’état de santé pourrait contribuer et accentuer la stigmatisation du poids […] ».

Pour tacler le célèbre indice de masse corporelle, les chercheurs se sont basés sur six variables métaboliques qui donnent une image beaucoup plus précise de l’état de santé des participants.

C’est donc en mesurant la pression artérielle, le taux de triglycérides, le cholestérol, la glycémie, la résistance à l’insuline et la fameuse C-Réactive Protéine (CRP), qui mesure quelque part l’inflammation de l’organisme, que notre groupe de chercheurs critiquent vertement certains assureurs américains qui accordent des primes selon les résultats de l’IMC.

Les auteurs n’hésitent pas à parler de mesures discriminatoires envers les personnes en surpoids ou obèses en bonne santé, et qui seraient en plus inefficaces pour améliorer réellement la santé de ces personnes [2].

Le paradoxe de l’obésité

Selon cette étude américaine, il y aurait tout de même près de 45% des personnes obèses (les trois classes confondues) qui seraient en bonne santé selon les six marqueurs métaboliques, pointant du doigt un paradoxe déjà bien connu : on peut être en surpoids et en bonne santé.

La réciproque est également vraie, notamment pour les 30% d’américains avec un poids correct mais des variables cardio-métaboliques mauvaises.

Alors bien sûr, on sait que la pratique régulière d’une activité physique y joue pour beaucoup. Certains auteurs n’hésitant pas à dire qu’il est préférable d’être obèse mais actif plutôt que fin mais faignant pour lutter contre les crises cardiaques [3].

Plusieurs autres études indiquent que la forme cardio-respiratoire est un indicateur de santé plus performant que l’IMC, et qu’il permet d’expliquer en partie pourquoi certaines personnes en surpoids sont effectivement en bonne santé [4] [5].

Comme je vous le disais, on peut également être fin ou mince, et donc avoir un IMC convenable et rassurant, mais pourtant accumuler des réserves de gras qui pourraient augmenter certains facteurs de risques [6] [7].

L’IMC : utile ou pas ?

L’étude américaine ne discrédite pas l’utilisation de l’IMC en tant que première approche exploratoire, peu coûteuse et non invasive pour avoir une idée de l’état de santé de son patient.

L’étude démontre tout de même que plus de 2/3 des personnes réellement en bonne santé, selon les critères cardio-métaboliques, avaient un IMC correct.

Ceci étant dit, l’IMC n’étant pas infaillible, 30% des personnes classées comme en bonne santé ne le seraient pas vraiment. 45% des personnes en surpoids seraient elles en bonne santé.

Cette étude met l’accent sur le fait qu’il est important de prendre d’autres facteurs dans la prise en charge de l’obésité mais plus généralement dans le suivi de l’état de santé d’un patient (comme notre copain tout mince mais qui ne se bouge jamais les fesses).

Il faut donc mettre l’accent sur l’activité sportive, mais également sur l’alimentation, la qualité du sommeil mais aussi veiller à entretenir de bonnes relations sociales

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6 commentaires
  1. Un IMC > 30 définit l’obésité, certes, mais pas la pathologie. Car à ce jour, l’obésité n’est PAS une maladie… mais le terreau idéal, bien fertile, pour que les maladies prolifèrent.

    L’IMC est un indice, et c’est bien comme ça qu’il faut le voir. Ouhlà, IMC > 30 ? Il est peut-être temps de faire un bilan médical un peu plus approfondi et surtout il est grand temps de faire le point sur l’alimentation, le stress, et l’activité.

    Car une chose est sûre, même si un obèse peut vivre sans développer de diabète et peut avoir des triglycérides dans les normes, un jour ou l’autre un premier genou va crier “aïe”, puis le second… Arthrose, apnée du sommeil, cancers, la liste des pathologies associée à l’obésité est longue et bien plus fréquente que pour les gens ayant un IMC “normal”.

    Donc non, pas de discrimination, pas de jugement hâtif, mais une réelle prise en charge à démarrer pour préserver ce qui fonctionne… le plus longtemps possible !

  2. L’inventeur de l’IMC lui même disait que c’était du bullshit et que ce n’était certainement pas un indice de bonne santé.

  3. L’IMC est un moyen de dépistage performant dans les maladies métaboliques. Il a effectivement une sensibilité forte mais une plus faible spécificité. Le but est de détecter un maximum de personnes, et de pouvoir faire les tests nécessaires.

    Première remarque: les seuils d’IMC dépendent de l’ethnie, ainsi les personnes asiatiques ont en moyenne un IMC plus faible que les personnes européennes…il faut en tenir compte.
    Autre remarque, il est important de souligner que pour toutes les maladies métaboliques (diabète, hypertension, dyslipidémies et autres) c’est principalement l’obésité abdominale (graisse viscérale) qui entre en jeux! C’est le fameux bide des garçons (obésité androïde), à la différence de la culotte de cheval des fille (obésité gynoïde). C’est pour cela qu’un autre outil utile est le tour de taille et le tour de hanche. On peut avoir un IMC normal et un énorme bide…là se cachent le diabète et autres maladies.
    Enfin, dans l’obésité gynoïde ou la répartition des graisse est plutôt sous cutanée et non pas viscérale, on peut être dans la situation d’IMC élevé sans complication métabolique. Mais je pense qu’il est important au vu de l’IMC de pouvoir détecter ces personnes pour faire les prises de sangs adéquates afin de vérifier l’absence de maladies métaboliques (outre la prise en charge globale que l’on doit pouvoir leur proposer)

    Ainsi, personne n’a jamais dit que l’IMC devait être considéré comme l’indicateur parfait de la bonne ou mauvaise santé métabolique. C’est un outil simple que chacun peut utiliser et les professionnels de santé ont toutes les connaissances nécessaire pour l’utiliser à bon escient.

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