Survivre au Covid-19 n’est pas la seule bataille pour tous les malades… Il faudra pour une partie non négligeable de ces survivants commencer une bataille contre les symptômes persistants, qui peuvent dégrader la qualité de vie.
Sommaire
Des morts… et des vivants
La pandémie de Covid-19 est suivie par le décompte macabre des décès dans le monde entier. Nous avons dépassé les 2,6 millions de morts à cause du SRAS-Cov-2 dont l’origine demeure toujours aussi mystérieuse.
Les décès, c’est le chiffre habituel que l’on utilise pour évaluer la gravité d’une maladie et c’est celui que l’on voit énormément tourner sur les plateaux de télévision à propos du Covid-19.
Pourtant se limiter aux seules personnes qui décèdent est une erreur manifeste pour les nombreux survivants de cette infection virale pas si banale, qui laissent des traces.
Car l’infection qui atteint de nombreux organes change durablement la vie des survivants.
Pour la guerre ou pour les accidents de la route, si le décompte des morts peut être accablant ou utilisé pour servir un argument, il ne faut pas oublier les nombreux survivants blessés, estropiés, traumatisés, paralysés…
Ces personnes-là sont toujours en vie. Elles sont là, presque invisible avec l’étiquette anodine de « survivant », alors que les conséquences à long terme du Covid-19 peuvent être importante.
Ces survivants du Covid-19 qui souffrent
Je pourrais vous servir la soupe naturelle qu’on peut lire sur certains sites et page Facebook, comme quoi nous devrions faire confiance à notre système immunitaire, et comme quoi seuls les vieux, qui cumulent tous les problèmes de santé, sont emporté par la tempête virale.
Les jeunes s’en sortent bien. Les très faibles taux de mortalité le montrent, c’est incontestable.
Mais les survivants, des jeunes, surtout des adultes dans la pleine force de l’âge et des vieux subissent des conséquences si importantes que les chercheurs et médecins plaident la création de centres hospitaliers dédiés aux formes longues, multidisciplinaires.
Multidisciplinaire, car les Covid longs touchent les poumons et le système respiratoire, mais pas uniquement. Le système endocrinien est perturbé, tout comme le système cardiaque, les reins, nos intestins, les cheveux avec des conséquences psychosociales négatives.
Et on ne parle pas de personnes qui n’ont plus que quelques années à vivre. On parle de jeunes adultes de 30 ans, jusqu’à 60 ans.
Les fréquences d’apparitions de ces formes longues qui touchent de nombreux organes et qui entraînent une baisse de la qualité de vie chez la moitié des malades sont ahurissantes.
Entre 33 et 90 % des cas.
Ce n’est pas rien, mais les estimations les plus hautes doivent être prises avec prudence.
Selon les études et les méthodes d’estimation et de suivi, c’est donc une part significative des malades qui s’en tireront avec des conséquences sur la santé toujours visible 6 mois, voire un an après l’infection.
Des dégâts partout dans le corps
Les symptômes les plus fréquents des formes longues touchent bien sûr les capacités respiratoires, fortement diminuées. Les survivants ont des palpitations, des tachycardies, de la toux et dans 1 cas sur 10 une perte persistante de l’odorat et du goût.
Des douleurs aussi. Aux articulations, aux muscles, à la tête sous forme de céphalée et au thorax notamment à cause des dégâts de l’infection virale dans cette zone.
Le cœur n’est pas épargné. On retrouve des traces de cicatrice aux examens IRM, mais aussi la présence de fibrose dans le myocarde.
Tout ceci entraîne des dysfonctions neurovégétatives, ou dit plus simplement, des arythmies cardiaques, des tachycardies, douleurs à la poitrine et des palpitations.
Globalement, le corps se trouve dans un état d’hyperinflammation qui va sérieusement déprimer le système immunitaire. Conséquence de tout cela, l’infection peut aggraver de sérieux problèmes de santé comme le diabète, les inflammations de la thyroïde et la déminéralisation des os.
Ces nombreuses affections viennent d’être détaillées dans la plus récente et complète synthèse de la littérature sur ce sujet.
Alors qu’on accuse aujourd’hui les vaccins de causer des phénomènes de thrombose pouvant causer la mort, le Covid-19 est lui aussi générateur de thrombo-embolies dans moins de 5 % des cas.
Les survivants sont aussi touchés dans leur tête, avec des troubles de stress post-traumatique chez 30 à 40 % d’entre eux.
Ils notent des fatigues persistantes, un cerveau embrumé qui entraîne une perte des capacités cognitives. Malheureusement, on note aussi une augmentation de l’anxiété, de la dépression avec des perturbations de la qualité du sommeil, chez plus de 25 % des survivants jusqu’à 6 mois après l’infection.
Une vaste étude sur plus de 60.000 cas de Covid-19 montre une prévalence de 18 % des cas de stress post-traumatique après l’infection.
En cause, l’infection bien sûr, qui entraîne une sévère et diffuse inflammation du cerveau ainsi que des thromboses microvasculaires.
20 % des survivants seraient touchés par une perte de cheveux, avec également des modifications de la flore intestinale à cause de l’infection au profit des bactéries opportunistes non bénéfique pour la santé digestive et l’équilibre du microbiote.
Une étude encore préliminaire évoque aussi un risque 5 fois plus important d’avoir des troubles de l’érection à la suite d’une infection.
Des faits… sous la controverse
Comme les tests PCR ou l’efficacité des traitements pour soigner de la Covid-19 (hydroxychloroquine, ivermectine, remdésivir, tocilizumab…), les symptômes qui définissent et caractérisent les covid longs suscitent des interrogations.
Principalement à cause des méthodes employées pour avoir ces données « scientifiques ». Tous les participants n’ont pas été testés à la covid-19, avec une partie d’entre eux où le doute peut facilement s’immiscer.
La raison est connue : pendant la période très tendue du démarrage de l’épidémie, une pression importante a été mise sur la disponibilité des tests. De nombreuses personnes n’ont pu être testées. C’est un problème qu’on du affronter de nombreuses équipes de recherche, se bornant à des diagnostics cliniques.
Un article du Wall Street Journal montre aussi le rôle des associations de protection des malades qui ont eu un rôle très actif pour faire reconnaître ces formes longues, tout en finançant de nombreux sondages auprès d’hypothétiques malades.
Ces faits ne doivent pas être balayés d’un revers de la main, mais plutôt nous inviter à mesurer avec prudence les chiffres les plus extravagants ou improbables, et consolider les méthodes d’acquisition des formes longues de la Covid-19.
Après plus d’un an de pandémie, nous avons encore des réponses parcellaires sur les symptômes persistant à la suite d’une infection. On doit continuer de suivre les malades avec le suivi le plus rigoureux possible, dans l’unique objectif d’apporter des solutions thérapeutiques adaptées à ces manifestations, pas si rares que ça.
2 commentaires
Bonjour. J’ai déjà laissé commentaire précédemment. J’espère qu’il passera l’étape de la modération. Par contre je rajoute un mot qui risque de vous faire gagner beaucoup de temps. Aviptadil.
Par contre,
là j’espère que l’étape modération ne le laissera pas passer…
Bonjour Francis,
La HAS n’y a pas trouvé d’intérêt thérapeutique : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3103865/fr/invicorp
A vous lire,