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L’édition scientifique place les chercheurs au centre d’un système pervers où ils doivent payer les éditeurs pour publier leurs travaux, et payer une seconde fois ces mêmes éditeurs pour les lire. 

Mis à jour le 27/02/2020 avec une nouvelle stratégie pour trouver des études scientifique.

*… pour enlever toutes les barrières sur le chemin de la science

Au-delà du bon sens pour établir des recommandations de santé publique ou donner des conseils pour être en meilleure santé, il faut se baser sur des évidences scientifiques.

Ces évidences scientifiques sont en réalité des études, des essais cliniques, des cas-témoins, des expériences plus ou moins complexes écrites en anglais dans un langage technique qui peut dérouter.

Mais lire ces articles, les comprendre, les critiquer pour trouver les failles et les limites pour faire une interprétation la plus juste possible n’est pas le plus compliqué. Le plus compliqué, c’est bien de trouver cesdites études scientifiques.

Car le monde de la recherche, pour être à moitié immergé dedans, est quelque chose de complexe, de profondément ingrat, et surtout majoritairement inaccessible.

Les frontières du savoir

C’est l’argent le principal frein au partage du savoir scientifique ou académique. Vous ne le savez peut-être pas, mais pour faire publier une étude scientifique par un groupe de chercheurs, cela demande du temps, de l’énergie, du travail et parfois beaucoup d’argent.

Car pour être publié et donc être reconnu dans la sphère scientifique, un journal scientifique (comme Plos One, BMJ, JAMA, etc.) doit accepter votre publication après une révision controversée par d’autres spécialistes (bénévoles…).

Une fois accepté, le journal va mettre votre publication en ligne et avec son prix, généralement élevé (30 dollars US) pour du savoir si important. Cela génère un business académique franchement indécent et indigeste où le chercheur se trouve pris au piège au milieu d’un système, tragiquement appelé “publish or perish” (publie ou péris !).

Exemple d’une publication bloquée par le Paywall. Vous devez être inscrit pour la télécharger (donc votre université doit payer.)

Les Universités doivent dépenser des sommes d’argent pharaonique pour s’acheter des abonnements à ses journaux et consulter gratuitement tous les articles scientifiques, et ouvrir ainsi les portes du savoir à ses étudiants.

Mais problème, les abonnements coûtent de plus en plus chers et les universités sont nombreuses à résilier les abonnements et réduire le nombre de journaux accessible. Les universités payent donc deux fois l’accès à ces études : la première en payant les chercheurs pour conduire les travaux, et la seconde, en payant les grands éditeurs (Elsevier, Springer, Wiley, etc.) pour y avoir accès par la suite.

Dans un article de L’Obs paru en 2014, nous apprenions que, par exemple, un an d’abonnement à la revue Brain Research coûte la modique somme de 15 000 euros. Un journal qui appartient à Elsevier. On apprenait également le gouvernement avait passé un accord avec Elsevier pour avoir l’accès à quelques 2000 revues scientifiques pour 476 établissements pour un chèque de 172 millions d’euros.

Le scandale de l’édition scientifique est dramatique. Peu de chercheurs le défendent, et si des alternatives commencent à émerger et prendre de l’ampleur, comme l’open access (on paye une fois, et ses travaux sont gratuits pour tout le monde), il est bien difficile pour un hors universitaire de trouver ces fameuses études.

Sauf à passer outre la loi.

Sci-hub : le pirate de la science

De mon côté, pour produire mes livres et écrire mes articles, j’ai besoin de lire ces articles scientifiques. Mais sans université derrière moi, et sans un ticket gagnant au loto, je n’ai pas d’autres solutions que le système D.

Le système D porte un nom, c’est Sci-hub. C’est une plateforme totalement interdite et qui propose tout simplement de pirater les accès des journaux électroniques pour se procurer les articles scientifiques. Les plus récents, les plus anciens, les plus prestigieux et les moins connus, et les plus chers.

Cette plateforme créée par Alexandra Elbakyan a déjà été condamnée deux fois par des cours américaines de justice pour des montants atteignant 15 millions de dollars US. Régulièrement les noms de domaine de Sci-hub ne fonctionnent plus, mais il existe toujours des domaines qui fonctionnent heureusement.

Car sans Sci-hub, de très nombreux chercheurs, universitaires, médecins et citoyens lambda ne pourraient pas avoir accès à ces informations capitales pour notre santé, notre environnement et le développement de notre technologie.

Comment trouver des études avec Sci-hub

Du coup, voici ce que toutes les personnes qui cherchent des articles scientifiques doivent faire :

 Trouver une plateforme Sci-hub qui fonctionne (par exemple : https://sci-hub.tw/)

Si vous avez des soucis, rendez-vous sur la page Facebook qui donne régulièrement les sites qui fonctionnent ou le compte Twitter.

Retrouver le DOI de l’article (par exemple : 10.1001/jamainternmed.2018.4357 pour l’article sur le risque de cancer avec le régime bio)

Astuce : faites une recherche sur la page “ctrl + F” et tapez “DOI”, il devrait apparaître plus facilement !

Vous devez inscrire dans le champ de Sci-hub le DOI de l’article

Cliquez sur Open et téléchargez votre article

Parfois, Sci-hub n’arrive pas à trouver l’article. Une page de téléchargement peut alors s’ouvrir avec des chiffres qui défilent. Ça pourrait paraître étrange, mais c’est une recherche complémentaire que fait Sci-hub (je ne sais pas suis pas vraiment sûr) sur d’autres plateformes et qui permettent bien souvent de retrouver l’article en question.

Je n’ai pas d’exemples pour illustrer, mais dès que je tombe sur un article qui me fait le coup je rajoute une illustration et un commentaire.

En tout cas, avec ce système je n’ai jamais eu de problème pour avoir des articles scientifiques. Heureusement que Sci-hub est là. Malheureusement, les noms de domaine diminuent dangereusement et on trouve de moins en moins d’alternatives.

Une méthode alternative pour télécharger des études

Les sites de téléchargement d’études scientifiques ne sont clairement pas apprécié des journaux scientifiques qui vivent du savoir académique. Aucun secret ici. En conséquence, les sites comme https://www.sci-hub.tw/ ne sont pas toujours accessibles.

Pourtant il existe une petite astuce pour continuer des sites en apparence hors service.

Suivez cette simple méthode :

  1. Allez sur le site en question, dans notre exemple : https://www.sci-hub.tw/
  2. Rajouter directement dans l’URL de votre navigateur le lien DOI de l’étude en question (par exemple : https://doi.org/10.1210/clinem/dgz311)
  3. Vous allez obtenir un lien comme ceci : https://www.sci-hub.tw/https://doi.org/10.1210/clinem/dgz311

Normalement, l’étude devrait pouvoir se charger !

#Datagueule pour comprendre en vidéo

D’ailleurs, les célèbres vidéos #DATA GUEULE se sont intéressé à la publication scientifique et propose une vidéo explicative et synthétique édifiante sur ce scandale scientifique. Je vous invite à regarder cette vidéo.

Bonne chance dans vos recherches, et n’hésitez pas à commenter si vous avez des informations complémentaires ou des expériences vécues dans ce domaine !

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6 commentaires
  1. Incroyable Jérémy, ça marche !! Merci beaucoup :-) J’ai également souvent recours aux articles scientifiques pour des recherches sur les sujets concernant mon site web (sur les chats !). Et c’est vrai qu’à part le résumé de l’article publié, on a pas grand chose à se mettre sous la dent.

    Là j’ai testé avec une étude sur le site onlinelibrary.wiley.com . et j’ai pris les références comme tu as dit. J’ai été bluffé !

    Par contre, ce serait bien que tu précises un truc. Juste après une page de vérification anti-robot est affiché. Comme c’est en russe, j’avais pas compris et j’ai failli abandonné. Il faut juste recopier les lettres. Voilà. Encore merci pour l’astuce :-)

  2. Mon fils chercheur s’est vu pomper ses articles scientifiques par SCI-HUB … Il s’en est rendu compte et fait pareil au besoin et moi-même, qui ne suis pas scientifique, il m’arrive de m’en servir pour vérifier des “informations” scientifiques lorsque je tombe sur un “os”.
    Par contre votre article sur l’ Homéopathie, s’il était bien fait, n’était pas très cool pour le médecin homéopathe dont vous critiquiez la mauvaise humeur : Il me semble qu’il devait en avoir “gros sur la patate” se faire traiter de charlatan par une cohorte de médecins allopathe hystériques. Vous même n’êtes pas très objectif lorsque de informations ne vont pas dans votre sens, je vous ai en temps utile sur votre premier article sur l’homéopathie indiqué des liens d’études NON Français que vous auriez pu explorer, je n’ai jamais vu mon commentaire publié. Je commence à me lasser de commenter à ce sujet sur d’autres blogs pour lesquels je n’ai jamais non plus reçu de réponses.
    Je précise que je ne suis pas un “fana” de l’homéopathie mais j’ai constaté un VRAI résultat sur une de mes petites filles âgée maintenant de cinq ans, mais bien sûr on pourra toujours dire que ça ne compte pas … ça n’entre pas dans une étude randomisée etc… mais bon, les 125 médecins ou signataires sont les mêmes ou du même acabit que ceux qui critiquent le Dr Michel de Lorgeril qui dénonce le scandale des statines et autres hypocholestérolémiants et la supercherie du “mauvais cholestérol”, voire maintenant ses positions sur l’ obligation vaccinale : on ne cherche pas à s’informer on fustige tout de suite pour la religion du médicament et du tout vaccin.
    Salutations sincères cependant.

    1. Bonjour Inoxydable,

      Ce commentaire était en attente de modération, je ne sais pas pourquoi. Ce sont les logiciels de contrôle des commentaires qui placent certains commentaires directement dans la case “modération”. Pour votre fils chercheur, en réalité les articles scientifiques ne sont pas “pompé” par Sci-hub car un chercheur a tout intérêt à ce que ces travaux soient le plus lu possible. Il a donc intérêt à ce que ces travaux soit accessible, car pour rappel, le chercheur ne gagne rien sur ces publications. Rien. Ce sont uniquement les éditeurs qui amassent les sommes d’argent colossale sur le dos des chercheurs.

      Pour le débat sur l’homéopathie, vous pourriez peut-être replacer ce commentaire dans l’article dédié ? Ce serait mieux pour la suite. Je vous répondrais à ce moment-là ! Il est vrai que je n’ai pas assez de temps pour lire avec détail toutes les informations qu’on me soumet et faire des recherches. Je ne remet pas en cause les expériences personnelles avec l’homéopathie, mais imaginez bien que ce comportement (celui du Dr Masson) me met hors de moi car on pourrait dire exactement la même chose pour moi : pourquoi parles-tu des vaccins, tu n’as pas de formation dessus ? Pourquoi parles-tu des statines alors que tu n’es pas cardiologue ? Pourquoi parles-tu de X alors que tu n’es pas Y ? Je n’aime pas ce genre de critique car ce sont des attaques gratuites sur la forme et non sur le fond. C’est là selon moi le principal raté de ce débat. Son contradicteur, le Dr Berthié précise bien qu’il n’y a aucun problème à ce que des gens utilisent l’homéopathie.

      1. Merci pour votre réponse rapide. Je me suis mal exprimé en employant le terme de “pomper”, mon fils m’a bien expliqué le système puisque parfois je l’utilise.
        Ce qui m’a choqué dans votre critique contre le Dr Masson ( que je ne connais pas) c’est de ne pas lui avoir laissé le bénéfice de “l’homme d’ expérience excédé” par les attaques perpétuelles contre sa pratique, même si elles sont faites avec une certaine bienveillance de façade : Combien d’hypocrisies se cachent derrière des sourires. J’avoue que je n’ai pas regardé la vidéo mais j’en ai regardé suffisamment d’autres sur le sujet – pour ou contre – pour me faire une opinion ( qui bien entendu n’est religion)Mais bon, je tâcherai de retrouver mon ancien post, je ne garde pas archive et il est parfois difficile de les retrouver. Amicalement.

  3. Merci pour cette info vraiment pcq c’est un vrai calvaire pour obtenir les études scientifiques. Pourant ils ne devraient pas s’inquiéter, on est pas beaucoup à faire ce genre de recherche. La plupart se contente de faire un copier/collé d’un autre sans vérifier quoi que ce soit. Tous y vont de leurs conseils dans des domaines dont ils ne perçoivent même pas la complexité. Et les gens les suivent c’est la folie! Les conséquences sont dramatiques, enfin, pour celui qui aime vraiment ces animaux.
    Le vrai problème c’est que les gens ont arrêté de réfléchir, même juste le simple bon sens, pouf disparu.
    Alors c’est sur c’est pas simple à trouver les études, les références fiables… C’est à dire que c’est un peu fait exprès forcément..
    Mais merde c’est important
    Désolée je m’abstiens de commentaire où que ce soit habituellement parce que quand je commence…
    Bien à vous
    Sophie

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