Manger suffisamment de fibres permet-il d’éviter le cancer du côlon, la 3ème cause de cancer la plus fréquente dans le monde ? Oui et non. Les études sont contradictoires et méritent des éclaircissements. Enquête.
Les miraculeuses fibres ?
J’insistais dans un article précédent sur l’importance de consommer suffisamment de fibres alimentaires.
Des fibres alimentaires qu’on retrouve dans les fruits, les légumes mais aussi dans les céréales et des tubercules (comme la patate douce).
Nos bactéries intestinales qui composent notre flore microbienne adorent ces fibres. Elles représentent pour elles un cocktail nutritif de première catégorie favorisant le développement des bactéries les plus bénéfiques.
Et nous savons que les bactéries qui peuplent nos intestins ont une importance capitale pour notre digestion, notre immunité et peut-être notre longévité. Des bénéfices bien souvent entachés par des prescriptions précoce et récurrente d’antibiotique.
Les fibres permettent aussi de gonfler le volume de selle, de favoriser la régularité et de ralentir le transit intestinal.
À une autre échelle, au niveau de la fréquence des maladies, je balayais rapidement les bénéfices pour notre santé d’une consommation suffisante de fibres.
Maladies cardiovasculaires, hypertension, diabète, obésité ou encore cancer…
Sauf que la plupart de ces bénéfices proviennent d’études épidémiologiques ou de cohortes.
Des mots barbares pour simplement parler des études les plus fréquentes en nutrition où l’on va suivre des milliers voire des centaines de milliers de personnes pendant plusieurs années.
On essayera de mesurer un maximum de paramètre, comme l’âge, le sexe, le tabagisme, l’activité physique et bien d’autres, que l’on va confronter avec l’apparition de certaines maladies.
Par exemple, de grandes études épidémiologiques montrent que les plus gros consommateurs de fibres ont moins de risque d’avoir un cancer du côlon.
Mais ces études posent plusieurs problèmes bien connus des spécialistes du domaine.
- L’absence de lien de causalité
- La présence de nombreux facteurs de confusion non mesurée
- L’imprécision des questionnaires alimentaires censés donner le « la » sur les habitudes alimentaires de nos participants
Malheureusement, quand on souhaite savoir si les fruits ou les légumes protègent bien de l’apparition de certains cancers, il est inenvisageable ou presque, de faire un essai clinique sur 10, 15 ou 20 ans.
Car le développement d’un cancer prend du temps. D’où l’utilisation des études épidémiologiques qui peuvent s’étaler plus facilement sur la durée.
J’en arrive donc au cœur du sujet de cet article : le rôle des fibres alimentaires dans l’apparition des cancers du côlon-rectum.
Un sujet rapidement expédié dans mon article généraliste et introductif sur les fibres alimentaires qui mérite pourtant une analyse approfondie.
Car le sujet est délicat.
Des études épidémiologiques s’affrontent. Avec des résultats contradictoires.
Et nous avons aussi des résultats d’essais cliniques, sur des périodes de temps intéressantes, ainsi que des fameuses méta-analyses ou analyses globales de ces études.
Notamment deux synthèses très intéressantes publiées dans la célèbre revue Cochrane, connue pour sa rigueur et sa gestion minutieuses des liens d’intérêts.
Les fibres protègent-elles contre les cancers du côlon ?
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