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(c) Courrier de l’Ouest.

Les premiers articles de presse commencent à tomber sur la mesure du gouvernement visant à offrir des petits déjeuners dans certaines écoles en zones prioritaires, officiellement afin de lutter contre la pauvreté et l’inégalité des chances. Un article du Courrier de l’Ouest relate cette première expérience, qui confirme tous les doutes formulés dans les colonnes de Dur à Avaler.

Tout d’abord, ce petit déjeuner est jugé inutile par les enseignants interrogés, puisque selon Valérie Lemêle, interrogé par Le Courrier de l’Ouest, “je ne suis pas sûre qu’il y avait un vrai besoin. Ici, très peu d’enfants viennent à l’école sans avoir pris de petit-déjeuner”.

Cette enseignante ne fait que confirmer ce que nous savions déjà : la très grande majorité des enfants arrivent le ventre plein. De quoi, c’est un autre sujet. Les témoignages confirment l’arrivée inopinée de cette mesure qui n’a pas été préparée plus que ça par le ministère de l’Éducation nationale.

Ce point vient renforcer les craintes émises par une équipe scientifique sur le rôle délétère du petit déjeuner à l’école, et notamment dans l’augmentation de l’obésité. Pour quelles raisons ? Principalement car certains enfants qui ne savent pas réguler correctement leur appétit pourront prendre deux petits déjeuners, et créer une surcharge calorique, les entraînant lentement mais sûrement vers une obésité infantile, que l’on sait dramatique.

Lire l’enquête complète sur le rôle néfaste du petit déjeuner offert à l’école sur la prévalence de l’obésité infantile, et pourquoi des chercheurs mettent en garde contre une pratique soi-disant altruiste qui peut avoir des conséquences graves sur la santé de nos enfants.

Ensuite, ce premier retour confirme également les doutes émis par des enseignants sur la page Facebook de Dur à Avaler que ce petit déjeuner devra sûrement prendre du temps sur le travail en classe.

La directrice de l’établissement, Audrey Belleil, interrogée par le journal, confirme que “ce petit-déjeuner doit être organisé sur le temps scolaire, c’est autant de temps en moins pour les apprentissages.”

Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Probablement pas. C’est bien ce que semble montrer les méta-analyses sur la question de l’efficacité du petit déjeuner dans les performances scolaires.

Pour autant, la directrice sauve les meubles en précisant que le rôle de son école est aussi de faire de l’éducation à l’alimentation, donc le petit déjeuner serait une occasion rêvée pour le faire, pourrait-on en déduire.

Mais les premiers clichés des petits-déjeuners révèlent surtout les comportements alimentaires qu’il ne faudrait pas suivre ! En effet, sur la table des enfants, on peut voir des bananes, une brique de lait UHT (ultra-haute température), une tranche de pain blanc et probablement un morceau de chocolat difficilement identifiable (ou un biscuit ?).

Rappelons-le, le ministère de l’Éducation nationale avait dit que ces petits déjeuners devraient être équilibré et de qualité. Pourtant, on se retrouve ici avec un petit déjeuner qui semble équilibré, mais présente des soucis évidents, sans que le blâme ne soit porté sur le corps enseignant.

La tranche de pain blanc, en plus de n’être absolument pas rassasiante en l’état, se comportera dans l’organisme comme du glucose pur, ou presque. L’intérêt du pain blanc, sans beurre ni confiture, est inutile. Plus grave, il pose un sérieux risque cariogénique, favorisant les dépôts collants sur les dents, et dans les sillons, sans que les enfants puissent se brosser les dents par la suite.

Nous n’avons aucune information à l’heure actuelle sur la nature et la qualité du chocolat ou du biscuit. Que dire pour le lait ? On se croirait revenu à l’époque de Pierre Mendès France avec le verre de lait et le carré de sucre dans les écoles. Plus sérieusement, ce verre de lait pourra apporter des nutriments intéressants aux enfants, mais n’est en rien indispensable, et cela encore moins si des enfants ont des intolérances au lactose, le sucre du lait. Ce verre de lait peut apparaître d’autant plus superflu si les enfants ont bien sûr déjà pris un petit-déjeuner.

La banane est évidemment un point positif.

Le contenu des petits-déjeuners devrait faire l’objet d’une déclaration à minima sur le site des écoles ou à destination des parents pour les informer de ce que mangent leurs enfants. Ceci semble impératif pour corriger le tir à la maison et éviter des déséquilibres nutritionnels.

Ce premier retour nous montre malheureusement bien que les petits déjeuners ne sont pas des modèles de qualité. Équilibré, peut-être, surtout si l’on suit les recommandations rigides et peu sourcées du gouvernement.

On se demande également comment se passe l’éducation alimentaire : par qui et quelles informations sont délivrées aux enfants ? Là aussi, le mystère demeure entier.

Nous allons suivre de près cette nouvelle initiative, qui, cerise sur le gâteau, n’est pas assortie d’un suivi scientifique rigoureux pour permettre son évaluation objective par la suite. C’est l’aveu dramatique d’un présupposé positif, alors que la littérature scientifique indique très précisément l’inverse.

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