Une étude récente montre en seulement quelques semaines l’apparition d’un cancer fatal après une vaccination complète avec Pfizer/BioNTech. Avons-nous la preuve des premiers “turbo-cancers” ?

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Des myocardites aux cancers

Le déploiement rapide et massif de la vaccination anti-covid avec l’ARN messager a soulevé depuis le départ de nombreuses inquiétudes. La modification de notre génome est peut-être la plus emblématique de la difficulté de parler de ces sujets avec ouverture, rationalisme et respect.

Pourquoi ? Car pour éviter d’inquiéter un peu trop la population, le gouvernement a pu proférer des mensonges sur ce risque de modification génétique qui n’existerait pas. Alors que nous savons que c’est tout à fait possible.

Mais faut-il encore expliquer, sans prendre les gens pour des imbéciles, que ce risque est infiniment nul et infiniment plus faible qu’avec une infection naturelle. J’en parle un peu plus en détail dans un article synthétique, avec les fameuses rétrotranscriptases inverses qu’on retrouve dans le VIH.

Mais c’est l’inquiétude qui concerne le développement des cancers qui nous intéresse dans ce billet. On a vu très rapidement des critiques affirmer que les injections pouvaient accélérer le développement de cancer.

On parle de « turbo-cancers ». Ce terme a été inventé pendant la crise sanitaire de covid-19 et le déploiement des vaccins. Jamais nous ne l’avions vu circuler avant.

Les vaccins pourraient aussi favoriser le développement de ces cancers. C’est donc la double peine. Car des personnes se retrouveraient du jour au lendemain dans le couloir de la mort après des injections anti-covid alors qu’elles allaient parfaitement bien avant.

Sur ce sujet, une récente étude sur des souris montre le développement précoce et fulgurant d’un lymphome qu’on pourrait qualifier de turbo-cancer, avec un élargissement pathologique de plusieurs organes (reins, foie, rate et intestins).

C’est en tout cas ce que nous rapporte le compte Twitter « Died Suddenly » ou « Mort Subitement » à l’origine du documentaire que j’ai pu analyser dans le détail ici.

Des craintes aux confirmations

Une nouveauté génère forcément des craintes. Et quand on injecte un nouveau vaccin à des milliards d’individus, cela va forcément amener à observer tout un tas de coïncidences troublantes.

Des arrêts cardiaques en passant par les cancers. Aucune région du monde n’y échappe. De la surmortalité inexpliquée en France à l’Australie

Mais ces maladies existaient déjà avant les vaccins, et existent toujours après. Mais plus un produit est répandu, et plus il y a de chance qu’on observe une certaine concomitance entre deux événements.

Mais est-ce que cela signifie que les deux sont liés ? Pas forcément. Et c’est toute la difficulté de ce genre de réflexion. Car on doit tant bien que mal comparer le plus rigoureusement possible ce qu’on observe.

Est-ce une pure coïncidence ? Une relation de cause à effet ?

Alors ces questions ne sont pas nouvelles. On a par exemple pu faire émerger le risque de myo/péricardites avec les vaccins à ARN messager grâce au suivi général de la population. Un risque qui n’avait pas pu être mis en évidence dans les essais cliniques de départ.

C’est le cas pour les effets secondaires très rares, dont les myocardites vaccinales, mais aussi concernant les femmes avec les effets secondaires sur les cycles menstruels et les saignements.

Mais pour les cancers ou les « turbo-cancers » ? Là aussi, c’est difficile à dire.

Turbo-cancers : les preuves

La plus récente évidence d’un cas de « turbo-cancer » a été récemment mise en ligne par une équipe belge de l’université d’Antwerp.

Ils ont utilisé des souris de laboratoire extrêmement courantes dans ce type de recherche pour leur injecter deux fois le vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNTech, tout en mesurant l’évolution du poids et la survie des cobayes.

Cette étude montre qu’une souris (sur 14 en tout, donc 7%) a développé rapidement après la première injection un lymphome généralisé entraînant une forte perte de poids et une mort prématurée.

Les résultats sont inquiétants.

On imagine que les auteurs de cette étude ont injecté des quantités de vaccin similaires à celle que nous avons reçue, et selon la même méthode, en intramusculaire ?

Non, pas du tout, et c’est la grosse surprise de la lecture détaillée de cette étude.

Des quantités de vaccin invraisemblable

L’équipe belge nous précise avoir injecté 6 µg de vaccin à ARN messager chez nos souris qui pèsent en moyenne une vingtaine de grammes, contre 30 µg chez un adulte qui pèse en moyenne 70 kg (on gardera ce chiffre en référence).

Vous n’imaginez peut-être pas l’ordre de grandeur entre ces deux chiffres, alors que c’est colossal.

Chez l’homme, la concentration est donc de l’ordre de 0,4 µg/kg alors qu’elle est de 250 µg/kg chez nos souris expérimentales de l’équipe belge.

C’est environ 600 fois la dose normale.

Autrement dit, c’est comme si on avait injecté 600 doses de vaccins anti-covid en une seule fois. Et les auteurs ont fait ça deux fois. C’est donc l’équivalent de 1200 doses de vaccins qui ont été injectées à des souris en l’espace de deux semaines.

Une voie d’administration différente

L’équipe en charge de cette étude a décidé d’injecter les vaccins par intraveineuse, donc directement dans la circulation sanguine. C’est une voie d’administration qui ne reflète pas du tout l’utilisation réelle, en intramusculaire.

Les conséquences ne sont absolument pas les mêmes. L’évaluation des vaccins a été faite en intramusculaire notamment pour augmenter la tolérance, et c’est la raison pour laquelle on choisi généralement le deltoïde qui ne comporte pas de gros vaisseaux.

Autrement dit : on ne respecte pas les conditions d’autorisation de ces vaccins, ce qui rend les comparaisons encore plus hasardeuses.

Or on sait que la voie d’administration est importante. Pourquoi ? Car une équipe de l’université de Hong Kong l’avait montré pour les myocardites vaccinales. Avec des doses équivalentes (c’est à dire entre 500 et 600 fois plus que la quantité chez l’homme), les auteurs n’ont trouvé des cas de myocardites vaccinales qu’en injection par intraveineuse, et pas en intramusculaire.

Ils ont montré l’importance de la voie d’administration pour déclencher ou non des effets secondaires graves. Cette étude pouvait en partie expliquer pourquoi on retrouve des cas de myocardites, avec des injections réalisées malheureusement en intraveineuse par erreur.

Pas de groupe contrôle

C’est un peu le b.a.-ba de toute recherche clinique : on réalise des expériences avec un groupe qui reçoit le produit qu’on veut évaluer (ici le vaccin) et sur un autre groupe qui recevra un placebo (une solution saline).

Mais les auteurs n’ont malheureusement pas pris cette précaution expérimentale qui fonde la rigueur de tout essai clinique. C’est dommage, car c’est autant de points noirs qui viennent fragiliser l’interprétation et la généralisation des résultats.

Une souris déjà malade ?

Un autre point dérange, et il est de taille. Le poids de la souris malade et morte d’un lymphome avec élargissement de plusieurs organes montre une baisse très importante avant la première injection.

La souris commencera à perdre presque 10 % de son poids dans la semaine avant la première injection de la solution avec l’ARN messager. Une baisse de poids qui interroge et qui pourrait être liée au développement du lymphome.

Les scientifiques belges ne savent pas si cette perte de poids est liée à la maladie, mais atteste qu’elle a bien eu lieu avant la première immunisation.

D’ailleurs, la souris reprend du poids après la seconde immunisation… ce qui paraît plutôt paradoxal avec un effet pro-cancéreux suspectés.

Des années-souris ?

Nous n’avons pas la même espérance de vie que les souris… Cette trivialité peut avoir des implications assez importantes pour nous.

Car les souris mâles utilisées dans cette étude (BALB/c) ont une espérance de vie de 17 mois, contre 79 ans pour un homme vivant en France.

1 semaine de vie chez cette souris = 1 an de vie chez un Français (grosso modo car c’est 1,2 dans le détail)

Ce point nous amène à la première constatation sur l’âge des immunisations. C’est comme si la vaccination avait été faite à l’âge de 14 ans avec un rappel deux ans plus tard à 16 ans. On est donc dans un cas particulier.

Où sont les cancers ?

On pourra aussi discuter de la fréquence de ce type de cancer, car 7 %, c’est plutôt énorme.

Comparer avec les myocardites va nous permettre de mieux comprendre pourquoi ce chiffre paraît farfelu. L’une des plus récentes études sur les myocardites menées en Corée du sud chez plus de 44 millions de vaccinés montre une fréquence entre 0,1 et 5 cas de myocardites vaccinales pour 100.000 personnes vaccinées.

Si on estime que la fréquence de ladite étude belge serait réelle, et dont la cause est imputable au vaccin, alors cela indiquerait une fréquence de l’ordre de 7000 cas pour 100.000 personnes vaccinées.

C’est énorme. La pharmacovigilance de tous les pays du monde a réussi à mettre en évidence le surrisque de myocardites avec une fréquence aussi basse qu’un cas pour 100.000, mais aurait raté une fréquence stratosphérique 7000 fois plus importante ?

Ce n’est pas vraiment… logique.

Turbo-cancers : mythe ou réalité ?

En l’état, l’étude belge rapporte plutôt des résultats rassurants. Avec des injections 600 fois plus concentrées en ARN messager que celles utilisées chez l’homme, et en intraveineuse, on n’observe pas d’anomalie particulière.

Le signal alarmant de cette étude sur une seule souris reviendrait à observer un déluge cataclysmique des cancers dans le monde. La fréquence 7000 fois plus importante que celle des myocardites aurait dû faire exploser les compteurs de la pharmacovigilance.

Mais ce n’est pas vraiment ce qu’on observe.

La seule souris décédée de cette étude d’un lymphome avec un élargissement de nombreux organes vitaux a montré des signes inquiétants avant la première injection. Une perte de poids dont on ignore l’origine et qui pourrait être la conséquence du développement fulgurant de ce type de cancer.

L’étude belge n’est en réalité pas conçue pour mettre en évidence le rôle des vaccins dans l’émergence de cancer. Cette étude est le résultat d’une observation fortuite avec le décès prématuré d’une souris.

Il aurait fallu étudier deux lots de souris greffés avec des cellules cancéreuses particulières où le premier lot recevra le vaccin et l’autre une solution saline. On pourrait avec un tel protocole évaluer l’effet de l’injection sur le développement des cancers.

Deviennent-ils fulgurants ? Si oui pour quelles raisons ?

Ce protocole est d’autant plus important que les incidences de néoplasme lymphocytaire varient de 2,2 à 7,5 % selon les travaux à disposition.

Au final, l’étude de l’université de Hong Kong sur les souris pour vérifier l’impact d’une injection par intraveineuse est éclairante pour mesurer aussi les cas de « turbo-cancers ».

Pourquoi ? Car l’étude a suivi les mêmes souris (Balb/c) pendant 14 jours après la première injection correspond grossièrement à 2 ou 3 années de vie humaine. C’est pile dans les clous pour notre cas, avec le déploiement des vaccins et l’explosion supposée des cancers.

Pourtant, si les auteurs remarquent des tâchent sur le cœur des souris injectées par intraveineuse (les myocardites), ils ne trouvent aucune atteinte sur les autres organes. Aucun cas de cancers fulgurants dans notre lot de souris, malgré des doses-là aussi 600 fois plus importantes, et en intraveineuse.

Nous n’avons pas aujourd’hui d’éléments objectifs qui viennent appuyer l’idée d’un développement de cancer fulgurant. Si ces turbo-cancers existent, ils doivent alors avoir des fréquences extrêmement faibles pour passer inaperçu de toutes les agences de contrôle du monde.

Sans fermer cette possibilité, il faudra peut-être des analyses complémentaires et plus de temps pour mettre un lien éventuel en lumière.

Mais aujourd’hui, cela semble improbable.

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12 commentaires
  1. Bonjour Jérémy,
    Tu écris “Si ces turbo-cancers existent, ils doivent être alors avoir des fréquences extrêmement faibles pour passer inaperçu de toutes les agences de contrôle du monde.” On peut aussi penser qu’ils pourraient être largement sous/non déclarés. Les médecins apprennent en fac de médecine que l’apparition d’une pathologie après vaccination est une coïncidence (ce qui peut être vrai) et donc ne déclarent pas les événements post-vaccinaux. Mais ceux qui procèdent ainsi agissent avec une certitude qui n’a rien de scientifique. En effet, pour savoir si les effet post-vaccinaux sont dus au vaccin ou non, il faut les déclarer et faire les traitements statistiques adéquats. J’ai de nombreux témoignages d’événements post-vaccinaux que les patients ont voulu lier au vaccin et les médecins disent il n’y a aucun lien et donc aucune déclaration. Quand on fera de la pharmacovigilance active et non passive on pourra donner du crédit à la pharmacovigilance.
    Pour en revenir à l’étude belge, elle est si mauvaise qu’elle ne pouvait pas avoir pour objectif initial de vérifier si la vaccination induisait des turbo-cancers. Ou alors c’est le genre d’étude pour alimenter la fabrique du doute. On monte une étude pourrie qui va dans le sens de l’accusation du vaccin pour dire ensuite que l’étude est pourrie et donc on ne peut pas dire que le vaccin induit des turbo-cancers.
    Bonne soirée ici en métropole.

    1. Bonjour Roger,

      La pharmacovigilance est imparfaite. Mais comme dit dans l’article, et au risque de me répéter, elle a réussi à mettre en évidence un risque aussi faible que 1 à 0,1 cas pour 100.000 vaccinés avec les myocardites vaccinales. Ce serait quand même assez étonnant qu’elle ne puisse pas faire remonter un risque 7000 fois plus fréquent.

      Et cela tient encore moins la route quand on parle de cancer, souvent fatal. La pharmacovigilance peut rater une myocardite, ou une douleur que personne n’ira déclaré, mais elle ne peut pas rater un décès. Les décès sont tous noté et si nous avions une augmentation de 7% des décès par lymphome chez tous les vaccinés… nous verrions une explosion de cancers en France, au Portugal, Espagne… dans le monde entier.

      Non, il n’y a vraiment rien qui tient la route (et encore moins si on tient compte de la quantité de vaccin et des voies d’administrations dudit vaccin).

      Excellente soirée et à te lire

  2. Bonjour Jérémy,
    Bien sur que si la pharmacovigilance peut rater des décès. La pharmacovigilance fonctionne en mode passif c’est à dire déclaratif. Il suffit que les déclarations ne soient pas faites pour que les décès ne soient pas connus de la pharmacovigilance.
    Tu écris que tous les décès sont notés, oui mais pas dans les bases de pharmacovigilance, dans d’autres bases Inserm, Insee…
    Des myocardites chez des jeunes ce n’est naturellement pas fréquent et cela a dû éveiller les soupçons de médecins consciencieux qui ont donc déclaré ces effets indésirables. Mais des décès par cancer il y en a tout les jours et je doute que cela éveille les soupçons sur le vaccin, cad pas de soupçon = pas de déclaration. C’est bien tout le problème de la pharmacovigilance, les médecins déclarent en fonction de ce qu’ils pensent être imputable au vaccin. Ils font donc un tri à priori ce qui est un biais fondamental. Voici un exemple vécu : un patient fait une phlébite après une premier dose de vaccin covid, le médecin dit coïncidence. La phlébite disparaît, deuxième dose de vaccin à nouveau phlébite, le médecin contre toute déduction scientifique dit à nouveau coïncidence. Or le processus challenge, déchallenge, rechallenge prouve la causalité.
    Il est admis par les industriels du médicament, la FDA, les centres de pharmacovigilance, … que seuls 1 à 10% des effets indésirables sont déclarés suivant les sources. Il faut donc multiplier les taux d’effets indésirables au minimum par 10 voire par 100 ou plus.
    Tu te place exactement dans la position de ma dernière phrase “On monte une étude pourrie qui va dans le sens de l’accusation du vaccin pour dire ensuite que l’étude est pourrie et donc on ne peut pas dire que le vaccin induit des turbo-cancers.” Tu prends le chiffre de 7000 fois plus, tiré d’une étude nulle pour dire que si cela été vrai cela se verrait.
    La posture scientifique est de dire que cette étude ne prouve pas l’implication des vaccins dans les turbo-cancers mais elle ne prouve pas non plus que les vaccins ne génèrent pas de turbo-cancers.
    Cordialement

    1. Salut Roger,

      Cette étude a été mise en avant par des personnalités et groupe pour affirmer que le vaccin était la cause de turbo-cancers. Ce n’est pas moi qui ai sortie cela d’un chapeau.

      D’autre part, et c’est un point extrêmement important, une étude ne peut pas démontrer l’inexistence de quelque chose. Il me semble que nous en avons déjà parlé. Alors certes, l’absence de preuve d’effet n’est pas la preuve d’absence d’effet, mais il y a ici une logique imparable dans l’utilisation des chiffres.

      Et la comparaison avec les myocardites vaccinales est encore plus frappant si on utilise tes chiffres de pharmacovigilance de 1 à 10%. Car admettons que seulement 1% des myocardites vaccinales soient remonté avec la pharmacovigilance. Cela signifie que malgré une sous-déclaration de 99%, et donc une incidence mesurée encore plus faible d’un cas par million, nous avons été en mesure de faire émerger ce risque.

      Un risque mis en évidence par les cas les plus grave notamment. Or, une personne qui a un cancer, généralement, et je pense que tu seras d’accord avec moi, elle ira consulter. C’est assez normal. Son décès, en cas de “turbo-cancers” sera irrémédiablement noté dans les bases de donnée. On ne rate pas un décès. C’est impossible. Donc, si ce chiffre de 7% était vrai, nous devrions avoir une explosion très clairement et facilement visible des cancers dans la population (puisque la majorité est vaccinée, dans le monde entier).

      Cette étude n’est pas si nulle, elle est surtout extrêmement mal interprété par certains groupes qui défendent une position dogmatique. Elle semble au contraire plutôt rassurante. Car sur ce lot, finalement plus de 1200 doses de vaccins n’ont eu aucune incidence particulière sur les souris durant l’expérimentation (et rien sur le coeur des souris, ce qui est un résultat contradictoire avec d’autres études sur ce sujet).

      N’oublions pas qu’il faut apporter la preuve de l’existence d’un phénomène.

      A te lire

      PS : finalement concernant les décès, la pharmacovigilance ne peut pas les rater, mais peut bien sûr rater le lien entre le décès et le médicament/vaccin suspecté. Mais dans tous les cas, avec une telle fréquence, on devrait quoi qu’il arrive observer une explosion des cancers, et c’est ensuite le job des analyses de pharmacovigilance d’établir ou non le lien entre les deux évènements.

      1. Bonjour Jérémy,
        Je comprends que tu écris que certains utilisent cette étude pour affirmer que le vaccin était la cause de turbo-cancers. Ces personnes, sauf à être bornées, n’ont pas dû lire ton article. Mais je voudrais savoir quel était l’objectif de cette étude. Toute étude a un objectif initial déclaré. Mais comme, sauf erreur, tu n’as pas mis le lien sur l’étude en question je ne peux pas le connaître.
        On est d’accord, aucune étude et celle-ci non plus ne peut prétendre démontrer une absence de turbo-cancers en lien avec la vaccination. Cette étude en particulier ne démontre pas non plus une causalité entre turbo-cancers et vaccin covid.
        En revanche je suis en complet désaccord sur la façon dont tu manies les chiffres.
        Tu considères que l’incidence de 0,1 à 5 cas/100000 est l’incidence réelle et tu utilises mon argument de sous-déclaration pour minorer l’incidence vue par la pharmacovigilance à bien moins de 1 cas/1 million pour dire qu’elle a été capable de le voir.
        Mais c’est le calcul inverse qu’il faut faire. L’incidence de 0,1 à 5 cas/100000 est l’incidence vue par la pharmacovigilance et donc l’incidence réelle avec 99% de sous-déclaration serait de 10 à 500 cas/100000 soit 1 cas/10000 à 1/200.
        Il y a d’autres erreurs de chiffres dans ton billet :
        – tu annonces une concentration de vaccin chez l’humain de 4 micro.g/kg ce serait plutôt 0,4 micro.g/kg (30/70) probablement dû à une erreur de position de la virgule,
        – tu écris que la 1ère dose serait comme si elle était faite à 14 ans et le rappel à 16 ans chez l’humain. Or, 6 semaines de souris correspondent à 6,4 ans et pas 14 ans et 8 semaines de souris correspond à 8,6 ans et pas 16 ans.
        Tu t’acharnes à prendre le chiffre faux de 7% pour dire que s’il était vrai ça se verrait et ainsi sous-entendre que les vaccins ARNm n’engendrent pas de turbo-cancers, ce raisonnement n’a rien de scientifique.
        Dans ton PS tu affirmes que la pharmacovigilance ne peut pas rater des décès, j’oppose un démenti catégorique. La base de pharmacovigilance est alimentée par des déclarations spontanées sujettes à une sous-déclaration de notoriété publique. Pour la déclaration obligatoire des décès, dont tu parles, voici la procédure tirée du site service-public.fr pour les décès hors de l’hôpital :
        « Après constat d’un médecin, toute personne majeure peut déclarer le décès, de préférence un proche. Par exemple un parent ou une personne possédant des renseignements sur l’état civil du défunt.
        Pour déclarer un décès, vous devez vous rendre à la mairie de la commune où le décès s’est produit, quelle que soit la nationalité du défunt.
        Vous devez vous présenter avec les documents suivants :
        • Votre pièce d’identité
        • Si possible, le certificat de décès délivré par le médecin, le commissariat de police ou la gendarmerie
        • Tout document concernant l’identité du défunt (livret de famille, pièce d’identité ou acte de naissance par exemple) ».
        Ensuite les certificats de décès sont traités par l’administration pour alimenter les bases Inserm et Insee sur les causes de décès. Mais cela est totalement différent d’une déclaration de pharmacovigilance.
        Tu ne peux pas ignorer cela, pourquoi prétendre le contraire ?
        Cordialement

      2. Bonjour Roger,

        Merci pour la coquille, c’est bien 0,4 et non 4 pour obtenir la bonne comparaison et le bon ratio avec les doses utilisées chez la souris.

        Je mets toujours les références que je cite, c’est un principe de base ici, mais parfois j’oublie dans la mise en page de l’article de rajouter toutes les références. Après vérification, le lien était bien fonctionnel (en début d’article) pointant vers la référence (je remets le lien ici).

        Le débat sur la pharmacovigilance est passionnant. C’est un sujet complexe que je ne maîtrise pas forcément complètement. Les remontées de pharmacovigilance dépendent des cas, des type de maladies, de la vigilance et de l’attention générale, et de nombreux autres paramètres (comme le soft coding des problèmes de santé, j’en ai parlé dans un article précédent). Parfois, la pharmacovigilance remonte très bien, dans d’autres cas, très mal. L’exemple des vaccins Covid est assez édifiant car il y a une vigilance renforcée des autorités de santé, des médecins et même du grand public à l’égard des effets secondaires pour tenter de faire remonter le plus d’effets indésirables et essayer d’en tirer les conséquences.

        Aussi surprenant que cela puisse paraître : la pharmacovigilance peut (et c’est peut-être plus souvent le cas à cause de l’effet passif) sous-déclarer des cas, mais aussi parfois les sur-déclarés.

        Pour le cas des myocardites vaccinales, la réalité des chiffres et des fréquences d’apparition chez les personnes vaccinées n’est pas simple. Mais, il se trouve que nous avons une étude sud-coréenne qui a mis en place (avant le covid) un système de déclaration actif des effets secondaires de la vaccination avec une déclaration obligatoire du moindre effet indésirable pour obtenir notamment des compensations financières. Un système bien différent des systèmes passifs européens et américains, qui réduit fortement la sous-déclaration.

        Or on obtient dans ce pays environ 500 myocardites vaccinales chez plus de 44 millions de personnes vaccinées (avec 8 décès prouvés par autopsie en lien avec la vaccination). On parle d’incidence faible de l’odre de 0,2 cas pour 100 000 personnes et dont la fréquence se rapproche de la réalité.

        La “pharmacovigilance” nous rapporte des chiffres dont la fiabilité vont dépendre du contexte et des mesures mises en place (les moyens quoi) pour se rapprocher de la vérité. Difficile de l’estimer cette vérité, mais ici on remarque que l’on peut faire émerger un risque aussi faible, statistiquement.

        Pour le cas des vaccins covid et turbo-cancer, la seule chose que je dis (et c’est la seule, j’insiste), c’est que cette étude n’apporte aucune preuve que les vaccins covid dans l’utilisation qui en a été faite entraîne d’une manière causale la survenu de cancer fulgurant. C’est tout. C’est la seule qu’on peut dire. On peut avoir toutes les hypothèses du monde, mais sans preuve, cela reste des hypothèses (ie. l’effet existe peut-être, mais il n’a pas été mis en évidence).

        Or, si les vaccins devaient causer autant de cancers, et que c’est une maladie que l’on peut suivre extrêmement facilement d’une manière générale (tout comme la mortalité avec les bases européennes de type EUROMOMO), on devrait très facilement observer des tendances très forte à l’augmentation de cancers de tout type, qui toucheraient les vaccinées. Je n’ai pas vu de tel chiffre sortir ni d’alarmisme de ce côté-là. Ceci étant, dit l’absence de traitement et de dépistage durant le covid a eu un effet sur la prise en charge des cancers notamment, un effet négatif dont j’ignore aujourd’hui précisément les estimations.

        Pour les années-rats, l’idée était simplement de montrer que l’âge des souris ne correspond pas à l’âge-humain utilisé dans la majorité des cas. On pourra s’amuser à faire sortir des dizaines d’équivalence différentes en fonction des différentes sources que tu vas utiliser. Moi, j’ai pris l’espérance de vie des rats C/BALM pour faire mes comparaisons. Et toi ?

        EDIT 1 : après je suis bien d’accord avec toi, globablement, la pharmacovigilance française est défaillante, et depuis un long moment malheureusement. Mauvaise gestion des données, patients et médecins peu informés avec peur de représailles sans parler des conflits d’intérêts et des sous-traitance de ce travail parfois déconnantes. Bref, il ne faut pas nier cet aspect du problème et en fait, cet article et mes commentaires ne servent pas du tout à cela. Je parle surtout de la mise en évidence d’un risque énorme, tellement énorme qu’on devrait voir un signal assez facilement et dans le monde entier. La pharmacovigilance pourrait toujours le rater. Mais ce n’est pas vraiment simple quand on veut considérer tous les paramètres en jeu. On peut signaler que la pharmacovigilance évolue avec son temps, comme par exemple l’utilisation des applications de cycles menstruelles de femme qui a permis de montrer un signal de dérèglements et donc une prise en compte de ce signal et un renforcement de sa recherche pour évaluation. Après c’est au cas par cas, et le système est plus que perfectible.

        EDITE 2 : la pharmacovigilance de deuxième et troisième génération implique notamment l’utilisation des données hospitalières anonymes qui ne nécessitent pas de déclaration. Par exemple, toutes les personnes qui vont être diagnostiqué à l’hôpital pour une myocardite pourront être intégré dans des analyses épidémiologiques. Epi-Phare fait ce taf notamment (ce n’est pas parfait, ce n’est jamais parfait) et peut croiser les bases de donnée avec la vaccination par exemple. On est déjà dans quelque chose qui peut améliorer la couverture et le suivi des effets indésirables. On peut toujours préciser qu’une part de myocardites n’ont entraîné aucune consultation, mais donc ce n’était pas forcément grave si la personne n’a pas consulté les urgences (car les douleurs thoraciques sont en général suffisamment inquiétante pour qu’on aille aux urgences).

        Bref, je vais surement me pencher plus sérieusement sur ce sujet pour faire un article global sur les manquements de la pharmacovigilance et comment elle pourrait s’améliorer.

    1. Bonjour Claude,

      Non, pas lu. L’ouvrage parle des turbo-cancers ?

      J’étais en train de me tâter pour en faire une lecture critique (je n’ai pas forcément de bon retour de la personne, mais c’est un autre débat).

      A te lire

      1. Bonsoir Jérémy,
        Ce qui compte c’est la validité du message et pas le messager.
        Si quelqu’un d’extrême droite ou gauche me dit que 1 et 1 font 2 est-ce que je dois considérer que c’est faux parce que c’est quelqu’un d’extrême droite ou gauche qui le dit?

      2. Salut Roger,

        Oui, et non.

        Certains messagers ont des messages bien précis à faire précis souvent à cause de biais idéologique. C’est une réalité et les livres sont les endroits parfait pour laisser libre court à une interprétation bien personnelle des faits et raconter une histoire sans confrontation avec des sources extérieures.

        Donc il faut bien sûr éviter les attaques gratuites ad hominen pour éviter de répondre sur le fond, mais on peut tout à fait répondre sur le fond, et expliquer notamment que ces gros problèmes d’interprétations viennent d’une sorte d’idéologie hermétiques aux preuves alternatives.

        La comparaison santé/politique n’est pas l’idéal ici. Imagine seulement une communication sur les myocardites venant de pfizer, ou des autorités de santé, tu vas nécessairement être plus méfiant ? Bien tu as raison. C’est la même ici pour Mme Cotton (et pour tout le monde en fait, moi y compris).

  3. Le livre de Christine Cotton évoque, entre autres, des cas où l’on voit que le biais idéologique atteint également les médecins (Vous faites des hémorragies, c’est dans votre tête…).
    Ce ne sont que des exemples et on ne peut pas en tirer des conclusions chiffrées mais ça interroge quand même sur les chiffres de la pharmacovigilance.

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