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Il faut consommer entre 3 et 4 produits laitiers par jour à l’âge adulte selon les recommandations officielles en France. Est-ce que ces recommandations sont adaptées ? Sont-elles le reflet du consensus scientifique ou bien d’influence agroalimentaire et de conflits d’intérêts dans les autorités de santé ? Enquête.

Source : Freepik.com

Introduction

Dans cet article vous apprendrez que les apports journaliers recommandés en calcium ne sont pas établis objectivement. Le comité d’experts actuellement en charge n’est absolument pas indépendant de conflits d’intérêts.

Découvrez la triste vérité sur le système de surconsommation, orchestré par les firmes les plus puissantes de France, d’Europe et de la planète.

Du calcium indispensable

Le calcium est un minéral majeur de notre environnement car il est présent dans de nombreux processus physiologiques vitaux.

S’il est absent, des troubles de la santé plus ou moins graves peuvent apparaître  Au niveau musculaire, une carence en calcium peut entraîner des crampes musculaires ou des engourdissements. Plus généralement, la perte de cheveux et des maux de tête peuvent être le résultat d’un manque de calcium dans l’alimentation.

Au-delà de ces troubles physiologiques « secondaires », les troubles les plus connus sont ceux qui touchent directement les os ou notre squelette.

Une carence en calcium à plus ou moins long terme peut entraîner une décalcification de l’os, autrement dit, à la fragilisation de votre squelette.

Les maladies osseuses les plus connus sont l’ostéomalacie, qui constitue la forme la moins grave, et l’ostéoporose qui indique une très forte décalcification du squelette. Vos os sont « poreux ».

A ce stade, les risques sont multiples et potentiellement gravissime.

Les cas d’ostéoporoses peuvent se terminer en fracture, et plus particulièrement celle du col du fémur. Ces cas de fractures touchent principalement les séniors, qui auraient accumulés au fil des ans des micro-carences en calcium, et d’autres facteurs à risques (manque d’activité physique, manque de vitamine D, etc.)

Le calcium apparaît donc comme l’élément minéral indispensable et vital pour maintenir une bonne santé osseuse. Pour être sûr que la population absorbe suffisamment de calcium, des apports nutritionnels conseillés (ANC) ont été édités, par des experts en la matière…

La vérité sur la biodisponibilité du calcium alimentaire

Voici un article pour rétablir certaines vérités importantes sur la biodisponibilité du calcium dans les produits laitiers et les légumes, et vous permettre de prendre des décisions éclairées.

Les apports nutritionnels conseillés

Nous avons besoin de calcium, c’est un fait.

  1. Nous devons savoir combien de calcium il nous faut quotidiennement (en mg).
  2. Nous devons savoir où trouver ce calcium pour subvenir à nos besoins (aliments, produits, etc.)

La réponse est disponible ici. Cet article de l’ANSES nous donne les ANC en calcium pour chaque tranche d’âge.

Les enfants, les adolescent(e)s, les adultes, les hommes, les femmes avec même une particularité pour les parturientes. (1er tableau)

Fig.2. Tableau original des ANC de l’ANSES (cliquez pour agrandir)

 

Un deuxième tableau indique les meilleures sources de calcium pour subvenir aux besoins dictés plus haut…

  • Les produits laitiers arrivent en tête de gondole, avec plus 1000 mg de calcium pour 100 g de produit.
  • Une catégorie « autres aliments » énumère les produits qui contiennent entre 60 et 200 mg de calcium pour 100 g de produit. Dans cette catégorie nous retrouvons les fruits secs (amandes, noisettes, figues, etc.), les légumes secs (haricots, fèves, etc.) et certains légumes verts, comme le chou et le brocoli.
  • Finalement, la dernière catégorie liste quelques eaux minérales plus ou moins riche en calcium (jusqu’à 600 mg de calcium par litre).

Ces recommandations ont été établies par le comité national en charge, j’ai nommé le comité de « Nutrition humaine » qui dispose d’un groupe de travail sur les « facteurs de croissance, les cancers, le lait et les produits laitiers ».

Les experts en nutrition humaine

33 personnes, au total, travaillent dans l’équipe de nutrition humaine de l’ANSES. Ces personnes se divisent en un comité de 23 personnes, et un groupe de travail de 10 personnes.

Premièrement, voici les noms et fonctions des 23 membres du comité de l’équipe « nutrition humaine :

Le président

  • TURCK dominique

Les vice-présidents

  • GIRARDET Jean-philippe
  • LEGRAND Philippe

Les membres

  • BARD Jean-marie
  • BELEGAUD Jacques
  • BRUYERE Olivier*
  • CHARDIGNY Jean-michel
  • CHARRIERE Sybil*
  • COXAM Véronique
  • CRENN Pascal
  • DELARUE Jacques
  • FEILLET François
  • LAPILLONNE Alexandre
  • MARIOTTI François
  • MARTIN Ambroise*
  • MOULIS Claude
  • QUIGNARDBOULANGE Annie
  • RIEU Daniel
  • SAUVANT Patrick
  • SCHNEIDER Stephane
  • SERVIN Alain
  • TOME Daniel
  • VASSON Marie-paule

Deuxièmement, voici les noms et fonctions des 10 membres du groupe de travail « facteurs de croissance, cancers, lait et produits laitiers » :

La présidente

  • Mme Marie-Christine BOUTRON-RUAULT

Les membres

  • M. Olivier BRUYERE
  • Mme Sybil CHARRIERE
  • M. Pascal CRENN
  • Mme Joëlle LEONIL
  • M. Jean-Louis MAUBOIS
  • M. Francis RAUL
  • M. Patrick SAUVANT
  • M. Alain SERVIN
  • Mme Marie-Paule VASSON

Légende :

  • En rouge : conflit d’intérêt avec l’industrie laitière.
  • En vert : aucun conflit d’intérêt.
  • Souligné : présent dans le comité « nutrition humaine » et dans le groupe de travail sur les produits laitiers.
  • Avec un astérisque (*) : conflit d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique

Afin de mieux comprendre l’objectif du travail de ces experts, je vous invite à lire ce paragraphe (texte officiel de l’Anses)

Ce comité d’experts spécialisé évalue les risques nutritionnels, les propriétés et l’intérêt nutritionnel et fonctionnel des substances et denrées entrant dans l’alimentation humaine, ainsi que les modes de consommations alimentaires. Il élabore des références nutritionnelles et émet des recommandations sur les thèmes de santé publique en lien avec son domaine d’expertise.

Il évalue les dossiers industriels de demandes d’autorisation relatives à la nutrition humaine (aliments diététiques, aliments de consommation courante enrichis, nouveaux aliments et ingrédients).

Il évalue les projets de textes réglementaires nationaux et communautaires en lien avec la nutrition. Enfin, il fournit aux ministères les éléments scientifiques permettant de définir la position française dans le cadre des discussions communautaires sur les problématiques en lien avec la nutrition.

Est-ce que vous vous rendez compte de l’importance d’un tel comité dans la prise de décision du gouvernement, dans la création de projet de loi, dans la régulation des abus de la publicité, ou encore dans les autorisations de mise sur le marché de produits potentiellement dangereux ?

La force de ce comité, et plus généralement de cette agence, est énorme. Son impact est sans commune mesure pour notre santé.

Il va donc de soi que les experts qui composent ce comité soient triés sur le volet, et qu’ils ne présentent pas ou quasiment pas de conflits d’intérêts.

Erreur totale.

Des experts au service de l’industrie ?

Fig.3. Logo officielle de l’Anses

En voilà une belle allégation !

  • Comment oserais-je dire une chose pareille ?

Attention, les paragraphes qui suivent sont révoltants pour toutes personnes censées.

Les experts qui composent ce type de comité doivent fournir une DPI, ou une déclaration publique d’intérêt. C’est la loi, impossible d’y échapper.

L’ANSES n’y déroge pas, et les 33 déclarations publiques d’intérêts sont consultables à tout un chacun sur le net.

Mais pas la peine de vous rendre sur le site et de consulter les déclarations (si vous arriviez…), car je l’ai fait pour vous !

  • Quels sont les résultats de mes recherches ?

Les résultats tiennent en une simple phrase.

Sur les 33 experts qui composent le comité et le groupe de travail, 7 sont totalement indépendants, 3 dans le comité et 4 dans le groupe de travail (en vert)

Tous les autres experts, soit 26 personnes, ont des liens directs ou anciens avec l’industrie agroalimentaire (industrie laitière, Neslté, Danone, CNIEL) et/ou l’industrie pharmaceutique (Servier, Pfizer, Merck, etc.) (en rouge).

Pire encore, parmi ces 26 experts clairement en situation de conflit d’intérêt, le président du comité et ces deux vice-présidents ont ou ont eu des liens avec l’industrie laitière.

A titre d’anecdote, 5 experts tous en situation de conflits d’intérêts avec l’industrie laitière (3 d’entre eux) et l’industrie pharmaceutique (2 d’entre eux, voir les astérisques) sont présents à la fois dans la comité et dans le groupe de travail (souligné)

La stratégie du gouvernement

Dorénavant, nous savons que toutes les stratégies de prévention des maladies osseuses, et en particuliers des cas d’ostéoporose, qui peuvent entrainer des fractures dramatiques du col du fémur sont sous le joug de l’industrie laitière et à moindre mesure de l’industrie pharmaceutique.

  • Comment l’industrie laitière française peut-elle à ce point pénétrer les instances décisionnelles nationales ?

L’industrie laitière n’est pas une petite filiale de l’agroalimentaire. C’est LA filiale de l’agroalimentaire qui génère le plus de revenu, soit 20 % de tout l’agroalimentaire en France, 16 % en Europe et 5 % à l’internationale.

Ce sont plus de 20 milliards de chiffre d’affaire, et plus de 180.000 personnes directement employées par elle.

Manger au moins 3 produits laitiers par jour

Vous-y croyez toujours, vous ?

 Infographie et résumé

comite-anses-conflit-membre

 

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5 commentaires
  1. Je suis allée en vacances en Guadeloupe il y a 2 ans. De retour en France, en faisant les courses au supermarché, au rayon produits laitiers, je me suis dit tout à coup “tiens, je n’ai mangé aucun produit laitier là-bas…” Eh bé oui, il n’y a pas de vaches! Et pourtant, est-ce que les gens ont les os cassés, les dents qui tombent ou que les femmes ne peuvent pas allaiter?
    De plus, dans les Recommandations de la France où on nous rabâche tous les jours que le calcium est important, jamais celui contenu dans les amandes, les figues ou les épinards n’est évoqué. Eh bé oui, la culture de ces fruits et légumes a moins d’importance dans le PIB et la PAC que les produits laitiers.

  2. Bravo pour cet excellent article une fois de plus.
    les affiliations certaines qu’il y a entre les agences de santé et les industriels pharmaceutiques ou lobying (laitier) fait parfois peur .
    Un exemple encore très récent est la cas du gardasyl dont la revue médicale indépendante “prescrire” tire a boulet rouges dessus depuis sa mise sur le marché
    Merci donc de contribuer si ce n’est a l’éclairage complet,au moins nous aider a voir les autres sentiers

  3. Surement un des plus gros mensonges de nous faire croire que les produits laitiers sont indispensables a notre santé osseuse…Savez vous que le calcium se trouve dans ,, L’EAU tout simplement …

  4. Bonjour, je lis votre article avec intérêt, (j ai une petite fille de 1 an et entre les vaccins et l alimentation y a de quoi avoir peur).
    j avais entendu parlé de ces conflits d interet au sein de l anses.
    mais en regardant un peu les DPI (je n ai pas tout regarde), on voit que beaucoup ont simplement écrit un article ou participe a une conférence (avec danon nestle etc…) ca ne constitue pas en soit un conflit d intérêt si? c est normale que des “experts” (beurk) en nutrition, soit amenés travailler avec les entreprises agro-alimentaire non?
    bon après, ca fait quand meme beaucoup qui traîne avec Danone, et puis il y a ceux qui travaille vraiment pour eux…

  5. Quelle désinformation!
    1) les DPI sont extrêmement facile à trouver: quelle manipulation de sous-entendre qu’ils sont dissimulés
    2) j’en ai pris 2 au hasard (CHARRIERE et TURCK) et ils n’ont pas de conflit d’intérêt avec l’industrie laitière.

    Toujours ces mêmes ficelles et on sait pas pourquoi. Libre à vous de rejeter les produits laitiers mais pourquoi vouloir en faire un poison?

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