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Deux expériences

Dans mon tout premier article déjà consulté plus de 2000 fois : « Mâcher pour maigrir ? La méthode dont personne ne parle. », je révélais que l’histamine, la molécule qui bloque l’appétit et donc la prise alimentaire, était sécrétée après 20 minutes de mastication.

Le monde médical s’accorde pour dire qu’un repas doit durer au moins 20 minutes (si ce n’est 30) pour que notre cerveau « sache » ce que nous avons dans l’estomac, et si nous avons assez mangé (ou non).

Malgré tout, j’avais toujours des doutes sur cette technique…

Plutôt, je voulais tester moi-même cette méthode pour confirmer ou infirmer les résultats.

  1. Sommes-nous vraiment « calés » après 20 minutes de mastication, une fois que l’histamine est libérée ?
  2. Est-ce que l’histamine, à elle seule, peut nous faire arrêter de manger ?

Les protocoles

Il est ma foi très simple. Pour répondre à la première question, il me suffisait de me chronométrer lors de mes repas.

Pour être le plus proche de la réalité possible, j’avais systématiquement des barquettes remplies pour 1 repas et demi. Je devais avoir un excès de nourriture pour vérifier que je m’arrête bien au bout de 20 minutes pour des raisons physiologiques et non par manque de nourriture…

Pour la deuxième question, j’ai fait une expérience mais seulement une fois. J’ai été filmé durant l’expérience, mais je ne posterai pas la vidéo (peu d’intérêt). J’ai donc mâché des carottes crues ad libitum jusqu’à ce que je ressente n’importe quelle sensation de satiété.

Les résultats de ces deux expériences complètent mais surtout enrichissent mon article sur la méthode de mastication des aliments.

Les repas chronométrés

Quels sont les résultats ?

Je n’ai pas beaucoup de répétitions qui suivent exactement le protocole, mais suffisamment pour se faire une idée.

J’ai pu me chronométrer pendant 12 repas le midi. Durant ces repas, j’ai pu noter la « 1ère sensation » de satiété. C’est comme cela que je l’ai ressentie. Cette sensation ne m’empêchait pas de manger, car je n’étais pas encore rassasié mais elle était très flagrante.

  1. Cette sensation arrive après 16 à 17 minutes de prise alimentaire.
  2. La durée totale d’un repas est exactement de 21 minutes ± 3 minutes.
  3. Mon repas le plus court à duré 17 minutes, le plus long 27 minutes.

Ces résultats confirment magistralement mon premier article sur l’histamine. A peu de choses près (30 secondes exactement), les repas durent précisément une vingtaine de minutes.

Vous pourriez me dire que le résultat est biaisé en faveur des 20 minutes, étant donné que j’attendais un tel résultat. Il est vrai que cette remarque serait justifiée.

Pour limiter ce biais au maximum, je n’avais pas le droit de regarder mon chrono avant d’avoir décidé que mon repas était effectivement fini, c’est-à-dire que je n’avais vraiment plus faim.

Mâcher sans avaler, l’expérience

Voici l’expérience que je trouve la plus enrichissante et la plus intéressante.

  • Pourquoi avoir choisi des carottes ?

C’est dur, j’aime ça et on en avait plein.

Comme précédemment, j’étais chronométré mais impossible de savoir où j’en étais.

Je mets fin à tout suspens, je me suis arrêté de manger après… 40 minutes de mastication !

Oui, 40 minutes !

  • Mais où sont passées nos 20 minutes pour la sécrétion d’histamine, et la sensation de satiété ?

Il m’est très difficile de répondre, surtout avec ce que je vais vous dire.

Pourquoi ai-je arrêté de manger ces délicieuses carottes au bout de 40 minutes ?

A vrai dire, je n’avais pas vraiment « plus faim ». C’était plutôt un mélange de ras-le-bol, et d’une envie plutôt étrange de m’arrêter.

Je n’ai pas ressenti la « satiété » habituelle, celle où l’estomac est gonflé et où on se sent plutôt bien (si on n’a pas trop abusé) après un repas.

Après l’expérience, j’ai pu manger mon repas. Même si je vous avoue que je n’avais vraiment plus faim. La fin de l’expérience était vraiment étrange.

J’ai donc obtenu plusieurs résultats majeurs de cette expérience.

Il m’a fallu 40 minutes pour arrêter instinctivement ma prise alimentaire !

J’étais très peu enclin à manger après l’expérience, ce qui valide les résultats scientifiques de la chercheuse française à ce sujet (1)

Un résultat inattendu, dérangeant mais incroyablement prometteur était au rendez-vous. Attention aux âmes sensibles, c’est la partie de l’article la moins séduisante.

Comme vous avez pu le lire dans le titre de l’expérience, je devais recracher les carottes une fois bien réduites en bouillie.

J’avais donc un petit récipient à côté de moi pour accueillir mon bol alimentaire de carottes. Tout est normal, à un détail près…La barquette utilisée n’était pas lavée, j’avais donc un arrière goût dans la bouche à chaque fois que je crachais mes carottes. Ce n’était pas agréable du tout, mais soit, l’expérience s’est bien déroulée.

Ce n’est que dans les jours qui ont suivi l’expérience que je me suis rendu compte que j’avais bien malgré moi conditionné mes goûts…

La simple vue des légumes crus (que je mangeais pratiquement tous les jours) me dégoûtait. Pendant 1 à 2 semaines, je n’ai pas pu manger mes préparations de crudités à cause de l’expérience avec les carottes.

Ce qui était gênant dans cette histoire, c’est que j’aimais beaucoup mes préparations de crudités et qu’elles sont excellentes pour la santé, l’équilibre alimentaire et beaucoup d’autres choses.

Les perspectives de ces résultats

Il m’est venu alors à l’esprit d’essayer cette méthode avec des produits de la consommation que l’on veut réellement arrêter de manger, pour des raisons évidentes de santé et de bien être personnel.

Imaginez donc la même expérience, mais cette fois-ci avec votre pêché mignon que vous désirez plus que tout au monde arrêter de manger.

  • Seriez-vous tentés de faire une telle expérience ?

40 minutes où vous ne devrez mâcher que votre ingrédient favori en le recrachant dans un réceptacle dégoutant.

  • Quel est le mécanisme ?

Bien que j’ai un background d’éthologiste/comportementaliste animal et humain, la réponse n’est pas évidente.

Je pense qu’il s’agit d’un conditionnement avec renforcement négatif. L’arrière goût franchement dégoutant, et écœurant accompagné de votre aliment préféré induit automatiquement un lien de cause à effet dans notre cerveau. Ceci pourrait expliquer cela.

Références

  1.  Marie-Agnès Peyron, Unité de Nutrition Humaine UMR1019 INRA/Université de Clermont1. St-Gènes Champanelle.

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5 commentaires
  1. “La sim­ple vue des légumes crus (que je mangeais pra­tique­ment tous les jours) me dégoû­tait.”

    C’est bizarre il m’est arrivé presque la même chose, j’ai abusé d’un aliment et finalement j’ai fini par le recraché un jour et j’en mange plus depuis (les aubergine et les moules)

    Il y a un petit truc efficace c’est de manger un petit quelque chose avant d’entamer un repas. Comme un désert, un fruit, ou autre. 30min à 1h avant. ;)

  2. Il y a eu une étude parue dans nejm.org sur les effets grossissants des boissons sucrées (ou édulcorées je ne sais plus). Peut-être partir de l’hypothèse que des calories non mastiquées, sont des calories moins perçues par le cerveau et donc influencent peu la satiété ? J’aimerais voir une étude comparative entre sodas sucrés, sodas sous aspartam, jus de fruits de commerce, jus de fruits artisanaux pressés sans ajout, lait…

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