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La sieste, c’est une pratique universelle de repos en pleine journée. Une pratique qui intrigue les scientifiques et les experts du sommeil. La sieste semble être à la fois une stratégie payante pour récupérer des heures perdues, et améliorer sa santé, si elle n’est pas trop longue (moins d’une heure), mais à la un indicateur potentiel d’un mauvais sommeil et d’une dette chronique de sommeil. Si à l’inverse on pratique des siestes régulières et longues (de plus d’une heure), cela ne semble être guère bon pour la santé.

La sieste : une institution ?

De mémoire humaine, la sieste a toujours fait partie des habitudes de vie de l’homme. On observe surtout la pratique de la sieste dans les pays tempérés et chauds, avec l’Espagne bien évidemment, et tous les pays d’Amérique Latine.

La sieste, nous ne savons pas grand-chose sur son histoire ni son origine, mais elle est facilement définissable : ce sont ces minutes, et parfois ces heures, de repos que nous prenons la journée pour dormir.

Sur un hamac, allongé dans l’herbe ou dans son lit, nous avons tous connu les siestes à l’école après le repas du midi, ou pendant les heures les plus chaudes de la journée pour nous reposer ou nous détendre.

Pourquoi fait-on la sieste ?

On dort en journée notamment pour éviter de travailler pendant les heures les plus chaudes. C’est une réalité pour les pays les plus exposés aux températures élevées qui mettent en danger la santé des personnes, surtout celles qui travaillent en extérieur et s’hydratent peu.

Mais la sieste s’observe partout. On se repose aussi en journée à cause d’un manque de sommeil ou d’une fatigue accumulée les jours précédents. La sieste s’impose parfois aux personnes qui sont en surmenage, en situation d’épuisement professionnel ou avec des horaires de travail difficile (de nuit par exemple).

On peut aussi faire des siestes par manque de stimulation physique et intellectuelle dans la journée, en gros, on va “flemmarder” toute la journée, ou bien à la suite d’un repas copieux le midi. Qui ne s’est jamais endormi devant son ordinateur à son poste de travail après avoir avalé son lunch ?

Si la sieste n’est pas forcément bien vue dans la plupart des sociétés, car c’est une perte de temps de travail (et on n’est pas payé à dormir), certaines ont créé des espaces de siestes pour permettre à ses employés de récupérer et d’être plus productifs le reste de la journée.

Sieste et sieste

Mais il y a sieste et sieste. Tout le monde s’accorde pour dire qu’une sieste peut durer de 5 à 60 minutes, voire plus. Au-delà de 45 min, on ne sait plus vraiment si on peut parler d’une véritable sieste, on parle d’ailleurs de sieste “royale”.

Quoi qu’il en soit, la fréquence des siestes est aussi importante à prendre en compte. On peut faire plusieurs siestes dans la journée, dans la semaine, de courtes durées, ou très peu, mais des très longue durée.

Toutes les combinaisons sont possibles et observées. On remarque aussi que les étudiants sont des adeptes de la sieste. Les scientifiques estiment que le manque de sommeil à cet âge est l’une des principales causes de la pratique de la sieste à l’école.

Nous verrons que ces derniers sont beaucoup suivis dans les études scientifiques.

L’impact des siestes sur la santé

Du côté scientifique et médical, les premières observations ont été plutôt positives. On a remarqué que les personnes qui font le plus la sieste en Europe (les espagnols, et tous ceux du pourtour méditerranéen) avaient moins de risque de mourir que les autres, toutes causes confondues, mais aussi par maladie cardiovasculaire.

Génial ! Ces premières observations partent d’un postulat simple : la sieste permet de récupérer, de se reposer, d’entrer rapidement dans un sommeil profond avec toutes les conséquences positives sur la santé (récupération physique, diminution du stress, etc.). Un constat de bon sens, soutenu par quelques travaux scientifiques, mais qui se heurte pourtant à des contradictions aussi scientifiques, et qui se veulent moins rassurantes sur le rôle des siestes sur notre santé.

Car nous avons de nombreuses études scientifiques qui se sont intéressées à la survenue de nombreuses maladies (diabète, syndrome métabolique) et au risque de mortalité en fonction de la réalisation de sieste ou non.

Ces études montrent globalement que oui, faire la sieste est associé avec des troubles de la santé, comme la mortalité générale, la mortalité cardiovasculaire et coronarienne. Déception pour les aficionados de la sieste et du farniente.

  • Par exemple, cette étude menée sur 4 000 personnes âgées (45-75 ans) a montré que ceux qui pratiquaient régulièrement des siestes de plus de 60 min avaient 112% de risque en plus d’avoir un évènement cardiaque (lien de l’étude).
  • Une autre réalisée sur plus de 150 000 participants montre clairement une association positive entre la mortalité générale et les maladies cardiovasculaires avec la pratique régulière d’une sieste de plus de 60 minutes (lien de l’étude).
  • Même chose concernant cette étude publiée en 2014 sur plus de 2 000 personnes âgées. Ceux qui font la sieste le plus, et le plus longtemps, ont plus de risque d’avoir des cancers, des symptômes dépressifs et des maladies cardiaques (lien de l’étude).
  • Si on regarde l’impact des siestes sur la fréquence du diabète et du syndrome métabolique, une méta-analyse regroupant plus de 288 000 participants asiatiques et occidentaux nous montre que les deux sont positivement associés (lien de l’étude).

Autrement dit, ces travaux nous montrent la face obscure des siestes et leur impact qu’elles peuvent avoir sur la santé générale, cardiovasculaire et métabolique. On reste sur des études prospectives qui ne permettent pas d’émettre de lien de cause à effet, mais qui nous donne un signal à creuser.

Qu’est-ce qu’une méta-analyse ? C’est une étude scientifique qui propose une analyse globale de tous les résultats scientifiques publiés sur un sujet donné pour gagner à la fois en puissance statistique et en interprétation.

Ces études sont importantes, très à la mode, mais présentent aussi des risques.

La dose fait-elle le poison ?

Vous avez probablement remarqué que les études précédemment citées qui montrent une augmentation du risque d’avoir plus problème de santé, et de mourir, avec les siestes ne concernent pas toutes les siestes.

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