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Encensés pour leurs bienfaits, les fruits sont bannis des repas pour leur effet néfaste sur la digestion : fermentation, indigestion, ballonnement… Faut-il vraiment éloigner les fruits des repas pour les consommer l’estomac vide ?

Source : Freepik.com

Fruit : des bienfaits à double tranchant ?

La question peut vous faire sourire et vous paraître dérisoire, mais c’est un véritable débat sur le plan nutrition-santé. J’ai déclenché bien malgré moi ce débat avec mon dernier article sur les douteux conseils alimentaires de Kahina Oussedik.

Un internaute s’est empressé pour me rappeler que les fruits ne doivent surtout pas être mangés pendant les repas ! J’ai eu le malheur de donner un exemple de petit-déjeuner à base de flocon d’avoine et de fruits entiers…

Surtout pas ! Il faut les consommer l’estomac vide. Sinon gare à la fermentation dans l’estomac et à la production d’alcool responsable de certaines cirrhoses du foie !

Un seconde internaute, Claude avec qui j’échange énormément par commentaire sur le site, confirme et surenchérit : l’homme n’a jamais mélangé les différents aliments dans son histoire. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe dans la nature.

Et la Nature avec un grand N, on aime bien s’en servir comme modèle. C’est le fameux appel à la nature (qu’on retrouve chez nos animaux de compagnie également !)

Ce n’est qu’avec l’avènement de l’agriculture, de la société moderne et de la technologie que nous avons maintenant la possibilité de mélanger les patates avec des pommes, avec les conséquences néfastes sur la santé que nous connaissons tous.

Quelle bêtise n’avais-je pas dite… Mais quand même, les fruits réputés si bons pour la santé deviendraient-ils nos pires ennemis si on les mélange avec des cousins éloignés ?

Pas de mélange dans la nature !

Mélanger les fruits avec des féculents et de la viande serait l’apanage des sociétés modernes, étrangement touché par des épidémies de diabète, d’obésité et de diabète.

Mais cela n’a probablement rien à voir avec la dégradation de notre alimentation – plutôt que les mélanges – et de notre hygiène de vie plus généralement (je plaisante hein !)

Bref, on m’a dit que dans la nature, on ne mélange pas ! Les hommes préhistoriques n’auraient pour ainsi dire jamais pris une bouchée de viande puis une portion de baie rouge au cours du même repas.

La faute au manque de réfrigérateur et de grande distribution qui nous permet d’avoir ce qu’on peut, peu importe la saison.

Et je dois dire que ce n’est pas facile de vérifier ça. Bien oui comment on fait ? Personne n’avait encore l’idée à la préhistoire de faire des archives précises des repas, des quantités, et des différents assemblages.

On ne peut faire que des hypothèses, ou bien regarder du côté des chasseurs-cueilleurs contemporains qui essayent tant bien que mal de perpétuer leur mode de vie traditionnel.

Un mode de vie que l’on connaît plutôt bien : les familles passent une bonne partie de leur journée à chercher à manger. Les sources dépendent des endroits, des opportunités et des saisons.

On chasse du gros et petit gibier. On cueille des baies, des noix, des feuilles comestibles, des fruits. On déterre des tubercules. On extrait des cadres de miel dans le creux des arbres. On glane des oeufs.

On fait plein de choses. Si les hommes et les femmes qui vivent de cette manière mangent ces aliments de manière opportuniste et solitaire, il y a bien sûr un partage des victuailles entre tous les membres du groupe.

Une portion de miel par-ci, un morceau d’antilope fraîchement abattu par-là, des fruits et des baies ramassées de l’autre côté. Tout se mélange au cours de la journée et pendant des repas uniques pris en commun.

Bon. Peut-être que les hommes ne sont pas les choses correctement. Peut-être qu’ils sont déjà pervertis par le monde moderne.

Chez les autres, comment ça se passe ? Si séparer les différents groupes d’aliments est une condition importante pour éviter des indigestions et de graves problèmes de santé, on devrait l’observer dans la nature.

Je décide donc d’aller jeter un oeil du côté des études qui ont noté les contenus des estomacs de différentes espèces. Le rat est probablement l’une des mieux connues. Normal on en trouve partout. Et en plus il est omnivore. Parfait.

Des expériences de 1982 nous révèlent l’impensable : les analyses des estomacs de rats sauvages des îles Galapagos contiennent entre 2 et 14 types d’aliments différents !1

On retrouve des tiges de plantes diverses et variées, des petits insectes, des champignons, des graines, des hépatiques…

Les auteurs concluent à l’exact opposé de ce qu’on pouvait penser : les rats cherchent justement à diversifier énormément leur alimentation plutôt que de se gaver d’une catégorie d’aliment.

La théorie d’une nature bien sélective s’étiole un peu. J’ai dû prendre le mauvais exemple.

Et chez le porc ? Vous savez celui qui nous ressemble beaucoup, tant sur l’anatomie que nos comportements parfois déviants. Nos ressemblances avec le porc sont vraiment impressionnantes : on fait des greffes d’organes du porc vers l’homme avec succès. On l’utilise pour produire un anticoagulant (l’héparine) ou de l’insuline pour les diabétiques.

Sans parler de l’alimentation – le porc ou le cochon mange de tout comme nous – où nous partageons l’omnivorisme, il devient un modèle de choix.

Du coup, est-ce que le porc sauvage non influencé par la grande distribution sélectionne et évite les mélanges des différents groupes d’aliments ?

Pas vraiment non. On a retrouvé dans l’estomac de porc sauvage de Sardaigne des fruits en pagailles, des matières végétales, mais aussi des insectes, des lézards, des escargots, des vers ou encore des scolopendres !2

Un autre mammifère omnivore peut-être ? Pourquoi pas le raton laveur ! Mais là aussi, pas de chance, les estomacs des animaux capturés dans le milieu naturel contiennent un savant mélange de fruits, de rongeurs, d’oiseaux, de céréales, d’insectes et de graines.3

C’est un peu la douche froide. L’observation de la belle nature, censée être parfaite et idéale, ne plaide pas vraiment pour une compartimentation drastique des fruits.

On remarque que les espèces omnivores passées sous le crible des scalpels et autres microscopes mangent tout ce qui leur passe sous le nez : c’est même une caractéristique de ce régime alimentaire !

Difficile donc d’y voir quelque chose de négatif.

Mais peut-être que l’histoire se joue au niveau de l’estomac en lui-même. Avec une obscure fermentation qui vient tout dérégler ?

L’impossible fermentation dans l’estomac

Manger des fruits en même temps d’un morceau de viande et qu’une pomme dauphine entraînera à coup sûr une dérangeante fermentation dans l’estomac. Une fermentation elle-même responsable de ballonnements, et autres dérangements intestinaux !

Pourtant, on ne peut pas dire que l’estomac soit l’endroit le plus propice pour laisser une fermentation se produire.

Ce n’est vraiment pas le milieu le plus accueillant qui existe pour des bactéries et pour cause : il est rempli de sucs digestifs, notamment d’acide chlorhydrique.

Le pH de l’estomac descend très bas… Si bas que les bactéries responsables de la fermentation des sucres déguerpissent rapidement. C’est tout à fait normal.

En réalité, les événements de fermentation se déroulent dans le côlon qui foisonne de nombreuses bactéries et autres organismes en charge de décomposer et d’extraire tout ce qu’il y a d’intéressant qui passe.

Parfois, ça dérape bien sûr. Des intestins fragiles mis au contact d’aliments connu pour être inflammatoire (comme les FODMAPS) vont littéralement tout faire péter.

La faute ne sera pas forcément le mélange du fruit avec d’autres aliments, mais bien un aliment en particulier avec un terrain fragilisé, très réactif et inflammatoire.

La brasserie maison ! Certaines personnes sont capables de devenir ivres… par leur propre flore intestinale !4 C’est l’histoire étonnante des cas d’autobrasserie où la fermentation deviendra si importante que l’ivresse touchera le malheureux. Difficile de faire croire qu’on n’a pas bu une goutte d’alcool. Mais je vous préviens, c’est suffisamment rare pour ne pas berner le premier policier venu…

Embouteillage dans les intestins

Résumons.

Dans la nature, on retrouve de tout dans l’estomac des espèces omnivores ! Des fruits riches en sucre se mélangent et s’entrechoquent dans un jus acide avec des insectes riches en protéines et en graisses, des feuilles et des champignons et même des graines.

Dans l’estomac, l’endroit ressemble davantage à un terrain volcanique plutôt qu’une belle forêt tropicale accueillante. La fermentation supposée par les bactéries n’est pas possible. Cela se joue ailleurs. Plus bas.

En réalité, même si on décide de manger les dangereux fruits avant un repas, cela ne changera pas grand-chose dans le grand circuit de la digestion. L’estomac prend 5 heures environ pour se vider complètement.

Pendant qu’il se vide, l’intestin grêle se remplit tranquillement du mélange prédigéré (on parle du chyme) et se vide lui aussi progressivement. Cela peut prendre entre 7 et 10h.

Le côlon n’est pas en reste. Alors que l’estomac termine de se vider complètement et que le grêle commence à se vider, le côlon se remplit progressivement. La vidange du côlon varie entre 30 et 50 heures !

En fait c’est l’une des caractéristiques de notre digestion : les aliments s’entremêlent et forment un bol alimentaire qui ne se déplace pas uniformément dans les intestins.

Difficile donc de vouloir organiser un ordre d’entrée et d’arrivée des aliments, qui finiront tous dans la même pâtée acide qui fera le bonheur de notre flore intestinale.

L’avantage du mixage

Non je ne parle pas des platines de DJ mais du mélange de différents types d’aliments et des effets sur l’absorption des nutriments.

C’est important, car on a de plus en plus d’évidences que certaines vitamines et autres micronutriments sont mieux absorbés en présence de gras d’origine végétale ou animale.

Des interactions complexes, et parfois contradictoires vous vous en doutez bien, mais qui tend à renforcer l’idée que les mélanges favorisent l’assimilation.

C’est le cas de la vitamine E, présente surtout dans les huiles végétales et un peu dans les fruits, dont serait favoriser par la présence de gras. On retrouve le même principe pour le bêta-carotène, suggérant le rôle intéressant des mélanges.

On sait aussi que certains composés des fruits, notamment les antioxydants, peuvent avoir des impacts positifs sur la santé en luttant contre l’inflammation et le stress oxydatif.

Un stress qui peut endommager l’ADN des cellules, notre code génétique, et entraîner la multiplication hasardeuse et chaotique de certaines cellules. En bref, des tumeurs ou des éventuels cancers.

Fruits : où sont leurs places ?

Faut-il absolument manger les fruits avant les repas sous peine de désordre digestif et d’autres troubles plus graves ? Vous avez compris que la réponse n’était pas claire ni tranchée.

Une chose est sûre : non, les fruits ne fermenteront pas dans votre estomac si vous mangez un fruit à la fin du repas.

Vous pourrez être ballonné pour de nombreuses raisons qui n’auront peut-être aucun lien avec votre fruit : excès alimentaire, ingestion d’un aliment inflammatoire ou bien d’un fruit riche en certains sucres qui peuvent irriter vos cellules intestinales.

Si vous notez un inconfort systématique avec ce fruit, alors bien évidemment la question ne se pose même pas. Arrêtez de prendre ce fruit qui vous dérange tant. Il faut savoir s’écouter et adapter son régime et ses pratiques avec ce qu’il se passe dans la réalité.

On sait aussi que tout se mélange dans nos intestins. La traversée des aliments n’est pas un long fleuve tranquille où chacun respecte son ordre d’arrivée. Ce serait bien trop simple !

Tout se mélange pendant de longues, très longues heures. Dans l’estomac ceci dit, c’est relativement rapide. Et bien sûr, plus vous allez manger des aliments riches, plus cette digestion sera longue. Ne me remerciez pas pour cette lapalissade !

En bref, si manger des fruits est pour la santé avec des effets protecteurs au niveau des cellules vraiment intéressant, la décision finale va essentiellement reposer sur le ressenti de chacun.

Vous avez des problèmes avec un fruit en dessert ? Le fruit est-il responsable ? Vous avez peut-être trop mangé aussi ? Adaptez-vous en fonction de ce que vous pensez être le mieux pour vous, car les raisons d’inconforts digestifs peuvent être nombreuses.


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7 commentaires
  1. Bonjour M. Jérémy, Merci pour les articles libres.
    « Bien manger » facilite la digestion. De nos jours, choisir nos aliments est tout aussi important. J’aimerais beaucoup avoir votre point de vue sur une vidéo qui traite de l’importance de choisir progressivement une alimentation végane.
    https://youtu.be/ExOPTFRcR5I
    Merci encore de nous faire réfléchir avec un point de vue critique.
    Luc Laflamme, Québec.

  2. Depuis que mon alimentation est végétale ,en mangeant beaucoup plus de fruits et légumes ,j’ai une bien meilleure digestion,je n’ai plus de problème digestif bien au contraire ,je digère mieux ,aucune douleur d’estomac ,je n’ai pas de gastro où si j’en ai une ,elle dure a peine 1h et je ressens aucune douleur .
    Je suis en meilleur forme,et depuis que je ne prends plus de produits laitiers je n’ai plus de douleurs articulaires,de douleurs cervicales et dorsales ,je n’ai plus de migraine,,des douleurs osseuses, comme l’arthrose , avant je faisais de l’hypercalcemie très douloureuse .et aujourd’hui je n’ai plus rien
    Alors avoir une alimentation beaucoup plus végétale c’est mieux pour la santé et je ne suis pas la seule à le dire.

  3. Bonjour,
    ce qu’il faut comprendre c’est qu’à partir du moment où l’on se nourrit avec ce qui est idéal pour notre espèces ( les humains) cela veut dire que tu élimines alors tout ce qui est nuisible et difficile à traiter, absorber , utiliser et à transformer en énergie.
    Quand tu n’ingéres plus tout ça, tu donnes à l’organisme un é orme surplus d’énergie ( celle qu,’il utilisait pour “traiter” tout ce qui était nuisible et difficile à utiliser. A partir de là, l’organisme va alors utiliser cette nouvelle source d’énergie pour réparer, régénéner tout ce qu’il peut dans l’ordre de ses priorités à lui. Ce qui n’est pas forcément ce à quoi on pense d’ailleurs.
    De là on améliore un peu, beaucoup, ou énormément sa santé. Le jeûne en étant le nettoyage ultime car plus de digestion du tout alors venant d’aliments externes. Surtout si on combine avec séjour dans la nature, et avec calme et repos , physique, sensoriel et émotionnel.

  4. Nous en avons très longuement discuté déjà dans plusieurs sujets sur ce blog. Et nous ne sommes pas d’accord…
    Il suffit de se souvenir d’où nous venons, et qui sont nos lointains cousins, et notre anatomie et physiologie pour cela.

    1. Oui je sais bien, mais cela pourrait intéresser d’autres lecteurs.

      Nous avons justement une anatomie qui nous permet de digérer plutôt parfaitement des produits animaux et végétaux. Notre fonctionnement optimal est atteint uniquement grâce à des vitamines issues du règne animal. C’est tout de même étrange ou assez incohérent que notre organisme soit purement frugivore, alors que celui-ci ne comble pas tous nos besoins.

      Qu’en penses-tu ?

  5. Bonjour Jeremy ( depuis la Polynésie maintenant depuis 3 semaines où on s’est installé).

    La digestion et surtout l’ensuite en fait l’absorbtion, la métabolisation et l’utilisation comme source d’énergie à partir des produits animaux et longue et coûteuse.
    Le rapport entre l’energie que cela coûte à l’organisme pour la production ( transformation en acide aminés, en glucose surtout pour être utilisable par les cellules) et l’energie donc effectivement utilisable, est sans commune mesure avec celui des fruits murs à point.
    Notre santé optimale peut justement être atteinte grâce à une alimentation en grande partie frugivore. Le surplus d’énergie serait énorme, et utilisé pa l’organisme pour ceux qui ont des problêmes de santé pour réparer et régenérer. Un régime omnivore classique ou carnivore ne laisse pas de place pour ça. D’où toutes ces pathologies et gens malades.
    Et si, le fruiguvirisme, avec quelques végeteaux, noix et même un petit peu ,pourquoi pas, de bons produits animaux soyons fous ( je mange moi même du poisson cru surtout, et à l’occasion un peu de viande mais très peu).
    Autre éléments, éviter le plus possible tout ce qui est cuit! Vous détruisez juste la nourriture, nutriments, vitamines, enzymes. Vous allez manger un produit mort. Mon uru je le cuit par contre oui, sur le feu directement même et les braises! Personne n’est parfait!

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