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L’huile de coco très riche en graisses saturées est accusée d’augmenter le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire. Avant de jeter vos réserves à la poubelle, découvrez l’analyse critique de la littérature scientifique sur ce sujet.

l'huile de coco est-elle dangereuse pour nos artères ?

Huile de coco : sur la peau, pas dans la bouche

Elle se solidifie quand l’hiver approche, et redevient liquide quand les températures deviennent plus clémentes. Vous n’en aviez pas du tout connaissance il y a une vingtaine d’années, mais aujourd’hui c’est une star dans l’alimentation et la cuisine.

L’huile de coco est désormais présente partout. On la retrouve plus ou moins facilement dans de nombreux supermarchés du monde entier. Son succès était peut-être inespéré pour les fabricants de l’huile exotique, mais il est bien là.

De nombreuses stars ne jurent que par elle, mais aussi des adeptes du régime low carb en anglais ou pauvres en glucides et paléolithique (voir une présentation du régime paléo). L’huile de coco a l’avantage de très bien tenir à la cuisson grâce à sa nature même : elle est composée à 90% d’acides gras saturés.

Oui, on parle bien des fameux acides gras qui sont le cauchemar des cardiologues de notre médecine moderne. Une huile pourvoyeuse de ce qu’il y aurait de pire pour la santé de nos artères en perturbant fortement l’équilibre de nos lipides sanguins, notamment avec l’augmentation du mauvais cholestérol ou LDL-cholestérol (LDL-C dans l’article).

C’est pour cette raison que la grande association américaine du coeur (AHA) aux USA ne recommande pas l’usage alimentaire de cette huile. Un blasphème nutritionnel et médical, un “pur poison” pour le professeur Michels qui avait donné un cours remarqué en Allemagne sur ce sujet.

Pour le scientifique, l’huile de coco est probablement “le pire aliment que vous puissiez manger”, l’accusant “de boucher les artères et de conduire à l’arrêt cardiaque”.

Le Pr Michels, tout comme l’AHA, se base sur de (très) vieilles études que j’ai pu décortiquer dans le détail dans mon ouvrage Santé, mensonges et (toujours) propagande (également dans un article publié sur Bmoove). Publiées entre 1968 et 1979, ces études sont obsolètes et apportent des preuves fragiles pour incriminer notre huile exotique.

Mais de l’eau à couler sous les ponts depuis. Car une équipe singapourienne vient de publier récemment une étude sur cette question, avec des conséquences négatives qui risquent de s’abattre sur l’image de l’huile de coco. Car oui, la conclusion des auteurs est catégorique :

“L’huile de coco ne doit pas être considérée comme une huile saine pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires, et limiter la consommation d’huile de coco en raison de sa teneur élevée en graisses saturées est justifiée.”1

Faut-il prendre pour argent comptant l’étude et la conclusion de cette équipe ?

Doit-on jeter nos derniers pots d’huile de coco ou les recycler pour en faire des masques hydratants pour le visage et la peau ?

Ne vous inquiétez pas, on va détricoter cette histoire ensemble. Vous pourrez prendre votre décision après la lecture de cet article.

La méta-analyse contre l’huile de coco

Nithya Neelakantan, Jowy Hoong Seah et Rob van Dam ont passé en revue tous les essais cliniques sur l’huile de coco pour les analyser ensemble, et produire ce qu’on appelle une méta-analyse. Plus solides et plus puissantes, les méta-analyses sont aujourd’hui le Graal de la recherche scientifique. Elles permettent de faire émerger des effets masqués par de petites études isolées ou d’en gommer.

Tout dépend de ce qu’on met dedans, les fameuses études, mais aussi des modèles mathématiques et de l’interprétation des auteurs. Une méta-analyse n’est pas forcément un gage de qualité, bien au contraire, il faut savoir s’en méfier (peut-être même encore plus que les autres).

De retour sur notre méta-analyse venant de Singapour, 16 études sur l’huile de coco ont été prises en compte, principalement en comparant cette dernière avec des huiles végétales non tropicales (autres que l’huile de palme).

Les auteurs ont mesuré tous les paramètres habituels dans l’établissement du risque de maladies cardiovasculaires : cholestérol total (CT), HDL-C (le fameux “bon” cholestérol), LDL-C (le fameux “mauvais” cholestérol que de nombreux médicaments font baisser sans grand succès), les triglycérides (TG), le tour de taille, le gras corporel, la glycémie et la protéine C-réactive (CRP), un marqueur de l’inflammation habituellement mesuré dans ce type d’étude.

Les résultats indiquent que remplacer sa traditionnelle huile d’olive ou de colza, riche en acides gras mono-insaturés et poly-insaturés (encensé partout dans le monde), par de l’huile de coco fait :

  • grimper le CT de 14,69 mg/dL
  • grimper le LDL-C de 10,47 mg/dL
  • grimper le HDL-C de 4 mg/dL

Aucun autre paramètre ne bouge (triglycérides, poids et graisse corporelle, etc.). Tout reste en place, sauf nos trois stars de la cardiologie et des maladies cardiovasculaires. Pas de chance pour l’huile de coco, mais le vicieux et criminel LDL-C augmente suffisamment pour être une menace pour nos artères et la santé de notre coeur.

Des résultats suffisamment importants pour que les auteurs précisent que “malgré la popularité croissante de l’huile de noix de coco en raison de ses prétendus avantages pour la santé, nos résultats soulèvent des inquiétudes quant à la consommation élevée d’huile de noix de coco.”

Faut-il s’arrêter à la conclusion des auteurs ? Sûrement pas, et pour plusieurs raisons qui s’articulent toutes sur le choix des indicateurs métaboliques et leur interprétation.

La suite vous intéresse ? 

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1 commentaire
  1. Bonjour Jeremy
    C’est toujours un plaisir de te lire et merci pour ce travail de fond.
    Une question : quelles sont les normes du rapport TG / HDL ?

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