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Plus aucun résultat négatif ne pourra changer le statut de l’ivermectine. C’est devenu un médicament-zombie.

© Zorik D | Unsplash

Ivermectine is the new zombie

Les zombies n’ont rien d’amusant. Ils sont impossibles à abattre. Ils vous suivent en permanence. Et ils trouvent toujours le moyen de revenir, pour tenter de vous attraper.

Peu importe la méthode, on ne peut pas vraiment tuer un zombie.

L’ivermectine est devenu un médicament-zombie pour le covid.

Peu importe le nombre de coups, elle se relève systématiquement et hante toujours les couloirs des réseaux sociaux et groupes de réinformation sur le covid.

On sait désormais que rien ne pourra abattre ce médicament-zombie ni les croyances des fidèles qui l’ont sacralisé.

Design to fail ?

La démonstration par l’exemple.

L’ivermectine-zombie va très probablement survivre à deux récents coups de grâce.

Ils n’arrivent pas d’une sainte attaque biblique, à base de pieux bénits, mais d’une méthode scientifique, plutôt rigoureuse.

C’est encore la plateforme Activ-6 qui est à la manœuvre.

J’avais déjà fait état de ce protocole d’étude, un essai clinique randomisé en double aveugle contre placebo, qui n’avait à l’époque pas pu rapporter de résultat positif pour l’ivermectine.

Les chercheurs avaient prévu de remettre le couvert. Cette fois-ci en tenant compte des critiques méthodologiques des fidèles qui défendent l’honneur de l’ivermectine.

Surtout deux points critiques :

  • La dose
  • La précocité du traitement

Les participants ont cette fois eu une dose de « cheval », sans mauvais jeu de mots, avec un maximum ciblé de 0,6 mg/kg pendant 6 jours.

Jamais un essai clinique n’avait proposé une dose aussi importante d’ivermectine. Une dose censée permettre d’atteindre de très forte concentration du produit pour maximiser ses effets sur le virus et l’inflammation.

Autrement dit : on veut maximiser les chances de montrer un effet (c’est l’inverse d’un design to fail)

Les auteurs suivent ainsi les recommandations des FLCCC, fondés par Pierre Kory et Paul Marik, fervents défenseur de l’antiparasitaire.

Ces derniers recommandent au moins 5 jours de traitements (6 jours pour la dernière étude Activ-6), et un dosage compris entre 0,4 et 0,6 mg/kg (exactement comme l’étude Activ-6).

Capture d’écran du protocole I-CARE de prise en charge précoce du covid avec l’ivermectine par les FLCCC.

Alors que les FLCCC recommandent de débuter son traitement le plus tôt possible, Activ-6 s’est donné du mal avec plus de 60 % des participants traités dans les 5 premiers jours des premiers symptômes.

C’est vraiment pas mal.

Sachant qu’il a été possible d’analyser séparément les participants ayant commencé le traitement le plus tôt possible, dans les 3 premiers jours après l’arrivée des symptômes.

Et avec plus de 1 200 âmes pour se prêter au jeu de la recherche scientifique, nous avons là le plus grand essai clinique jamais mené sur l’ivermectine qui respecte à ce point les desiderata de ses fidèles défenseurs.

Pour résumer :

– Dosage entre 0,4 et 0,6 mg/kg VS. entre 0,2 et 0,6 mg/kg pour Réinfocovif et FLCCC

– 6 jours de traitements VS. entre 3 et 5 jours pour Réinfocovid et FLCCC

– Un traitement débuté en moyenne 5 jours après les premiers symptômes, avec des analyses fines dans les trois et deux premiers jours VS. le plus tôt possible pour Réinfocovid et FLCCC

On est loin, mais alors très loin, du célébrissime « design to fail » (« conçu pour échouer »).

Coup de grâce

Les résultats de cette énième étude clinique ne sont pas favorables à l’ivermectine.

C’est une nouvelle déception.

Le coup de grâce, même.

Car le protocole est en quasi-adéquation totale avec les recommandations du collectif Réinfocovid, avec Louis Fouché à la manœuvre.

Il est même davantage favorable à l’ivermectine !

Capture d’écran de la page du collectif Réinfocovid pour la prise en charge précoce du covid avec l’ivermectine.

Réinfocovid recommande entre 0,2 et 0,4 mg/kg pendant 3 à 5 jours. Pour rappel, cette étude a proposé de traiter pendant 6 jours à l’ivermectine avec une posologie visée de 0,6 mg/kg !

Dans les conditions les plus favorables d’évaluation, il n’y a eu aucune différence sur la mortalité, les hospitalisations, les visites aux urgences et la durée de rémission.

Si on s’attarde sur les données plus fines de l’étude, c’est la même déception.

Malgré une prise importante d’ivermectine dans les trois premiers jours de l’apparition des symptômes, il n’y a pas eu de différence sur la durée de rémission, par exemple.

Il y a eu 4 hospitalisations dans le groupe sous ivermectine, contre 2 dans le groupe placebo.

Le seul décès de l’étude se trouve dans le groupe traité par ivermectine.

Cette étude et ses résultats devraient être le coup de grâce sur l’ivermectine.

Mais c’est bien trop tard. En tant que zombie, cette dernière va encore une fois se relever et arborer une cicatrice encore plus béante que les précédentes.

Une marque qui va, paradoxalement, la renforcer et radicaliser encore un peu plus ses défenseurs.

Sans effet sur le covid long

C’est aussi le résultat surprenant de cette fin d’année.

La plateforme de repositionnement de médicaments déjà éprouvés et autorisés, Covid Out, partage en prépublication les résultats d’une étude randomisée sur la prévention du covid long.

Plusieurs médicaments ont été testés, comme la métformine pour les diabétiques, la fluvoxamine et bien sûr notre ivermectine-zombie.

Seule la métformine s’est révélée intéressante en réduisant de moitié le risque d’avoir un covid long 300 jours après le début de l’infection au covid.

Rien pour l’ivermectine.

Décidément, le sort s’acharne contre l’antiparasitaire.

Avec ces résultats, il y a fort à parier que plus aucun comité d’éthique et de protection des personnes n’autorise d’études sur l’ivermectine.

Elle va continuer d’errer, comme un zombie.

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16 commentaires
      1. C’est un comble de préciser que vous ne souhaitez lire aucun article “prédigéré” mais cela ne vous dérange absolument pas de lire un site entièrement prédigéré pour défendre l’ivermectine.

        Bravo. On pouvait difficilement faire pire en terme de contradiction.

  1. L’enfumage continue avec d’autres moyens…il suffit de faire des recherches sur le gène MDR1, et/ou de demander à un vétérinaire (qui connaissent souvent très bien la véritable nature de cette molécule). Ivermectine = insecticide neurotoxique pour au moins 50% de la population mondiale, détourné de son usage initial, pour de basses raisons pécuniaires (comme toujours), alors que Merck et son “découvreur” japonais étaient parfaitement au courant de sa dangerosité sur le long terme.

    1. Bonjour Jeff,

      Vous avez des documents, sources ou éventuellement des travaux scientifiques sur ce sujet ? Car l’ivermectine est quand même connu chez l’homme pour sa très bonne sécurité d’utilisation.

      A vous lire.

      1. J’avais fait un petit dossier avec pas mal de refs scientifiques, qui m’avait valu d’être exclu de quelques groupes de discussions n’acceptant pas la controverse. Trop long pour faire un copier coller ici, et pas possible de gérer de lien, mais je peux vous le transmettre par mail si ça vous intéresse.

  2. Je vais essayer de vous copier quelques liens ici directement plutôt que de mettre des liens vers un fichier que personne ne va chercher…
    Entre multiples autres sur la toxicité de l’Ivermectine, études dispo ici :
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1382668918302175
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16384552/
    https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc1917344
    https://journals.plos.org/plosntds/article?id=10.1371/journal.pntd.0001883
    https://www.scholarsresearchlibrary.com/articles/effects-of-ivermectin-therapy-on-the-sperm-functions-of-nigerianonchocerciasis-
    patients.pdf
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34265236/
    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0045653520316428
    https://journals.plos.org/plosntds/article?id=10.1371/journal.pntd.0009354#sec005
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29966893/
    https://ebm.bmj.com/content/early/2021/05/26/bmjebm-2021-111678
    https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1382668908000550
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/labs/pmc/articles/PMC5929173/#s3title
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/and.12891
    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0045653520316428
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2214750021000445

    “As expected, we found that IVM can induce oxidative double-stranded damage in HeLa cells, indicating that IVM
    has potential genotoxicity to human health. In addition, we observed the formation of LC3-B in HeLa cells, the
    accumulation of Beclin1, the degradation of p62 and the activation of the AMPK/mTOR signal transduction
    pathway. This suggests that IVM confers cytotoxicity through autophagy mediated by the AMPK/mTOR signaling
    pathway. We conclude that IVM produces genotoxicity and cytotoxicity by inducing DNA damage and
    AMPK/mTOR-mediated autophagy, thereby posing a potential risk to human health.”
    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0045653520316428

  3. Meme sur Wikipedia, les effets sont clairement exposés, je cite :
    “Elle a un double effet toxique pour le système nerveux et la fonction musculaire, en inhibant la
    neurotransmission. Son affinité pour les canaux chlorures glutamate-dépendants présents dans les
    cellules nerveuses et musculaires des invertébrés[12] a pour conséquence la paralysie et la mort par
    atteinte neuro-musculaire (note de moi : sauf que les vertébrés/mammifères sont également touchés s’ils sont porteurs du’une mutation du gène MDR1, très fréquent dans les populations occidentales par exemple…).
    Certaines mutations diminuent toutefois l’action de l’ivermectine sur les canaux chlorures. Elles confèrent une
    résistance (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sistance_aux_pesticides) à cette molécule[13].”

    …seules les personnes non prédisposées génétiquement à y être sensibles peuvent en prendre sans trop de
    danger. Pour les autres…Rappelez vous que c’est un insecticide à la base. Avaleriez vous un insecticide ?

    Mais ça ne touche donc qu’environ 50% de population, porteuse d’une mutation génétique. Les autres ne
    seraient pas sensibles à la toxicité de l’ivermectine. Le minimum serait donc de faire un test génétique
    préalable à toute prescription, ce qui n’est bien entendu jamais le cas.
    En pratique : l’ivermectine a la capacité de passer la barrière hémato encéphalique, la partie de la population touchée par la mutation du gène MDR1 ne peut l”évacuer, donc elle s’accumule dans les tissus (cerveau en particulier)…et provoque sur le moyen/long terme des lésions irréversibles…

    Ca a à voir avec gène MDR1,
    Étude clinique ici par exemple (il y en a d’autres) https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc1917344

    Taper “genetic mutation ivermectin toxicity” dans un moteur de recherches pour encore plus de refs.

    Désolé pour le côté vrac/foutoir, je suis allé à l’essentiel.

  4. Bonjour Jérémy,
    L’étude ACTIV-6 0,6mg/kg est dans la même situation, quant aux conclusions, que l’étude ACTIV-6 0,4mg/kg.
    En effet, le propre d’un intervalle probabiliste est de ne pas savoir où se trouve l’effet réel: efficace vs inefficace.
    On ne va pas recommencer notre débat qui avait abouti à cette conclusion: l’étude ne permet pas de conclure à l’efficacité ou l’inefficacité de l’ivermectine et donc ne permet pas, dans le doute, de recommander l’ivermectine. Bien que les figures de l’annexe 2 montrent une plus grande probabilité d’effets favorables pour l’ivermectine.
    Meilleurs voeux à toi

    1. Bonjour Roger,

      Oui, l’étude arrive à la même conclusion. Il a été impossible de montrer un effet positif de l’ivermectine malgré un dosage très fort.

      Tout bon clinicien, ou médecin, et n’importe quelle agence de santé conclueront donc à l’absence d’efficacité démontré de l’ivermectine au cours des derniers grands essais cliniques.

      On ne recommande donc pas, comme tu dis. Je ne vois pas vraiment quelle figure de l’annexe montrent une plus grande probabilité d’effets favorables ? Pour les cas sévères peut-être ? Mais il y a très peu de participants dans ce sous-groupe, donc fort hasard statistique et grosse faiblesse dans l’interprétation statistique des résultats !

      Je te renvoie tous mes voeux également !

      A te lire.

      1. Tu vas dire que je pinaille mais c’est un problème de présentation impartiale des résultats.
        Je dis en reprenant ta phrase ” Il a été impossible de montrer un effet positif ou négatif de l’ivermectine”.
        ” n’importe quelle agence de santé conclueront donc à l’absence d’efficacité démontré de l’ivermectine” Oui, l’adjectif démontré est indispensable dans cette formulation.
        Il s’agit de l’annexe 2 de l’étude.

      2. Il y a une “supplementary material” avec plusieurs figures et tableaux.

        De quelles figures ou tableaux parles-tu précisément ? Car les analyses probabilistes présentées dans l’étude sont vraiment très très proche de 1. Certaines dépassent même 1 (et vont donc vers un effet négatif statistiquement non significatif).

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