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La « reikiologie » est une forme de reiki traditionnel unique, rigoureuse et cadrée dont les bienfaits sur la santé sont prouvés scientifiquement. Enquête sur une pratique cernée de mystères.

© Alexander Grey| Unsplash

Il y a reiki et reiki…

Dans le domaine des médecines alternatives, la bataille pour la légitimité est rude. Pour la reconnaissance aussi, avec comme Graal ultime des accréditations étatiques officielles.

Une sorte de tampon qui sera gage de confiance et de qualité.

Et certaines disciplines ne reculent devant rien pour se démarquer des concurrents, comme vous allez le découvrir avec la Fédération française de reiki traditionnel.

Le reiki est une sorte d’imposition des mains qui se décline à l’infini selon les pratiquants, les inspirations, et les interprétations des écrits originaux.

Tout le monde y va de son « talent » pour aider les gens à retrouver la santé, combattre la dépression ou l’anxiété.

Pour se démarquer des nombreux maîtres en reiki, dont le titre n’est ni protégé ni conditionné par l’obtention d’un diplôme officiel (et reconnu), cette fédération a créé sa propre marque : la reikiologie.

La science du reiki traditionnel, la plus proche d’un certain fondateur japonais Usui avec des garanties scientifiques !

On retrouve Christian Mortier et Estelle Ivanez derrière cette organisation « labellisée ISO 17024 » qui auront été extrêmement avares de réponses à mes nombreuses questions.

Capture d’écran de la page de la présentation de l’étude clinique menée par la FFRT.

Quand la Fédé joue aux scientifiques

Le reiki pratiqué par les « reikiologues » n’est pas le même que celui des autres. C’est en substance le message que souhaite faire passer la fédération. Ce reiki-là est soutenu par des résultats scientifiques !

C’est d’ailleurs dans les missions et les actions de la fédération ! Elle vise a « appliquer une démarche scientifique, experte et transparente de vérification des fonctionnements et effets du reiki », mais aussi a « éprouver scientifiquement sa pratique professionnelle du reiki »

Une démarche plus qu’honorable, mais dans les faits, il y a anguille sous roche.

Car la fédération s’appuie sur une étude clinique menée en 2015 qui a permis de valider les « effets antistress et de bien-être » de la reikiologie… d’après eux.

Sauf que cette étude clinique est absente de toutes les bases de données biomédicales. Elle n’existe que sur le site de la Fédération de reikiologie.

Oui, vous m’avez bien lu. Habituellement, une étude scientifique sera publiée dans un journal scientifique (comme Nature, Science, Lancet, etc.) pour être lue et évaluée.

Mais la Fédération de reikiologie s’est affranchie de cette étape, quand bien même l’étude en question aurait été faite par un laboratoire français certifié.

Cela nous fait une belle jambe, car la fédération espère que l’on croit aux résultats sur parole, sans pouvoir lire les analyses, la méthode… au prétexte de données confidentielles !

Je n’avais pour ainsi dire jamais reçu cet argument depuis plus de 10 ans que j’enquête sur les thérapies de notre quotidien.

Le peu que la fédération de reikiologie nous montre est extrêmement problématique, et tend à montrer qu’une séance de reiki traditionnel n’apporte rien de plus qu’une séance de repos sans le moindre intervenant.

L’effet antistress

On commence par le point le plus problématique. C’est pourtant l’axe principal de la fédération, avec une action cliniquement prouvée contre le stress.

Comment arrive-t-il à cette conclusion ?

En utilisant des échelles de stress standardisés et validés scientifiquement ? Non…

En veillant à contrôler tous les paramètres confondants des participants et les répartir aléatoirement dans les groupes ? Non plus…

En fait, la fédération s’est basée sur un seul paramètre : les tremblements au repos qui serait « révélateur du stress ».

Il n’en faudra pas plus pour affirmer que le « stress baisse de 36% » avec plusieurs séances de reikiologie… alors que ce paramètre n’est absolument pas révélateur du stress.

Ce n’est pas simple d’évaluer le stress ou l’anxiété d’une personne. Heureusement pour nous, des spécialistes ont mis au point des questionnaires qui permettent d’évaluer le plus fidèlement possible l’état de stress d’une personne.

Et surprise, les tremblements ne concernent qu’un seul point parmi plus de 20 paramètres (sur l’échelle DASS).

Car les tremblements peuvent être liés à un tas d’autres choses :

  • la consommation excessive de café
  • une fatigue musculaire
  • une baisse de la glycémie
  • des blessures
  • le vieillissement (donc quelque chose de normal…)
  • des maladies comme l’hyperthyroïdie, la maladie de Parkinson, des attaques cardiaques, etc.

En clair, se baser sur ce seul paramètre pour déterminer l’effet antistress d’une pratique est une erreur monumentale.

Une erreur d’autant plus grossière que l’échelle de mesure la plus communément utilisée dans le milieu – la Perceived stress scale – ne s’attarde jamais sur les tremblements des individus !

L’allégation « antistress » de la pratique repose en réalité sur une mesure totalement arbitraire, sans base scientifique sérieuse.

C’est fort de café.

Le groupe témoin et l’effet placebo

Le second point – lui aussi très problématique – concerne nos groupes soumis à l’étude clinique. Toutes études cliniques dignes de ce nom doivent avoir au moins deux groupes.

  1. Un premier qui sera soumis à la thérapie étudiée. Ici ce sera notre groupe de participants qui recevront une ou plusieurs séances avec un « reikiologue » certifiées.
  2. Un second groupe , dit « témoin » qui devra être soumis à une thérapie « placebo » ou une sorte de simulacre d’une véritable séance de reiki, mais sans la moindre réalité pratique.

Et c’est là que nous avons un premier problème. Car la fédération de reikiologie a soumis le groupe témoin a une simple séance de repos. Vous ne voyez pas le problème ?

Il faut comparer une séance factice de reiki avec une véritable séance pour évaluer l’effet propre du reikiologue… sinon cela n’a scientifiquement aucun intérêt.

C’est grâce à ce « groupe témoin » que la fédération se permet de dire qu’ils ont « supprimé » l’effet placebo alors que c’est… impossible.

On ne supprime pas l’effet placebo.

Ce n’est pas possible. On le mesure.

Un protocole expérimental adapté permet de l’évaluer, le plus fidèlement possible.

Dire que l’on a réussi à supprimer l’effet placebo peut faire mouche si on n’y connait pas grand chose, mais ne pourra pas tromper un spécialiste de la question.

C’est comme si vous souhaitez démontrer que l’opéra est plus relaxant que n’importe qu’elle autre type de musique… sans faire écouter de musique relaxante au groupe témoin. Ce groupe reste juste-là, assis, tandis que les autres écoutent de la musique.

C’est un problème colossal dans la méthode.

On réalise d’ailleurs très rapidement que nos groupes n’ont rien de comparable. Toutes les colonnes bleues présentées sur la page de la fédération devraient être au même niveau si les groupes étaient identiques.

Le groupe soumis à la séance de reikiologie semble moins heureux et davantage stressé que l’autre.

Mutisme et amateurisme

Je ne vais pas prendre le risque de décortiquer plus en détail cette « étude » tellement il y aurait de choses à dire.

Cette « étude » ne vaut strictement rien, si elle existe bien.

Car les fondateurs de la fédération ont choisi de se plonger dans le mutisme. J’ai relancé plusieurs fois Christian Mortier pour obtenir une copie de l’étude, avoir des détails sur la méthode et obtenir des réponses aux questions soulevées dans cet article.

Si j’ai eu des réponses de fin de non-recevoir dans un premier temps, la fédération a tout simplement ignoré mes mails et mes questions.

Dont acte.

L’amateurisme scientifique pose ici un gros problème éthique. Car les reikiologue certifiés par la fédération usent et abusent de cette validation scientifique qui n’en a que le nom.

J’ai pioché au hasard dans l’annuaire des praticiens certifiés pour explorer les sites web.

On découvre dans cet échantillon qu’ils mettent tous en avant la carte « cliniquement prouvée » reprenant bien souvent un texte copié/collé qui renvoie sur la page de la fédération avec un joli petit badge « EFFETS CLINIQUEMENT PROUVÉS »

Capture d’écran d’un thérapeute certifié par la Fédération française de reiki traditionnel.

Cette « étude », qui je le rappelle n’est publiée dans aucun journal scientifique, sert donc directement les intérêts des futurs praticiens et les stratégies marketing pour convaincre et rassurer.

Une étude qui montre d’ailleurs des résultats quasi identiques entre une simple séance de repos (à ne rien faire) et une séance de reikiologie sur les tremblements au repos et l’humeur déplaisante

Sur ce sujet, j’avais déjà pu faire un point complet des travaux scientifiques sur l’effet du reiki… avec des résultats plutôt décevant qui ne permettent pas de trancher catégoriquement au-delà d’un effet placebo.

Pour conclure, la Fédération française de reiki traditionnel fonde sa légitimité sur des arguments scientifiques qui ne représentent aucun standard de qualité. Ces études n’ont aucun besoin de confidentialité puisqu’elle ne détaille pas la nature des séances de reiki.

L’argument tombe à l’eau.

Mais plus grave : elle n’apporte aucune garantie scientifique minimale pour apporter le moindre élément clinique en faveur de la reikiologie.

On reste en contact ?

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16 commentaires
  1. Pareil ! Dans une autre vie (je suis retraité) j’étais journaliste et enseignant Reiki. J’ai fait la même démarche pour un reportage. A ce jour, je n’ai toujours pas eu d’infos… et ce n’est pas faute d’avoir insisté !

      1. Oui, pour une interview afin de comprendre cette « fédération » qui ne regroupe que les « clients » et étudiants de Mr Mortier. Tout comme vous. Et fin de non-recevoir, puis silence assourdissant jusqu’à aujourd’hui (et pour longtemps encore, me semble-t-il) tout comme vous…

      2. Bonjour Ronald,

        Le commentaire est destiné à moi, Silvana ?

        Désolé mais ce n’est pas vraiment clair de savoir à qui vous vous adressé et quelles sont les critiques formelles.

        A vous lire

  2. Je suis praticienne Reiki depuis 2007. Que désirez-vous ? Apprendre tous les secrets de la pratique sans faire la pratique ? Ce que vous faites, c’est directement dire quel goût a le chocolat sans l’avoir goûté. Comment saurez-vous quel goût cela a si vous ne l’avez jamais essayé ? Du bon sens s’il vous plaît. Difficile d’avaler le chocolat imaginaire ? Mon arrière-grand-mère Josefa Valls de Catalogne a laissé quelques recettes, mais elle est décédée et je ne l’ai jamais rencontrée. C’est frustrant et désolant de cuisiner ses recettes seule…

    1. Chère Loudière,

      Merci de prendre le temps de commenter, surtout avec votre expérience dans la pratique !

      Vous touchez un point sensible que j’ai l’habitude d’entendre en faisant la comparaison avec le chocolat. Et tout le monde sait qu’il n’y a que les enfants qui disent ne pas aimer sans avoir goûter ! Bien oui, il faut goûter pour se faire un avis !

      Mais est-ce qu’on parle de nourriture ? Car pour la nourriture et le chocolat, tous les goûts sont dans la nature ! J’adore le chocolat noir à 70%, mais n’aime pas celui au lait ou trop riche en cacao. Et on trouvera facilement des personnes avec des goûts totalement différents.

      Mais dans le domaine de la santé, dois-je vraiment essayer avant de me forger un avis ? Bien non. Est-ce que je dois fumer pour m’assurer que le tabac va bien réduire mes capacités pulmonaires et à terme, éventuellement me donner un cancer des poumons ? Non. Cet exemple est encore plus frappant que je pourrais fumer pendant 30 ans et n’avoir aucun cancer… Est-ce que cela serait la preuve que le tabagisme est sans danger ? Encore une fois non.

      Cela démontre bien comment « essayer » ou « pratiquer » n’apportera strictement aucune information objective. Je peux essayer le Yoga, l’acupuncture ou la psycho-bio-acupressure, et trouver le premier sympa, le second pas trop mal et le dernier inutile… que ce sera totalement subjectif et n’apportera aucune information fiable aux autres.

      Est-ce que l’on demande à son médecin d’essayer les 25 000 médicaments avant de nous les prescrire ? Ai-je besoin d’avoir essayé le paracétamol pour être à peu près sûr de ces effets ?

      On touche du doigt l’importance ici des expériences validées dans un contexte méthodologique et scientifique sérieux. Ce sont en fait toutes les expériences où des gens ont essayé, mais avec un cadre, ni plus ni moins. Donc en fait, c’est même encore mieux que d’essayer, moi tout seul dans mon coin. Car si comme pour le chocolat au lait, j’essaye le Reiki et je ne trouve que cela apporte rien, que vaut mon expérience ? Pas grand-chose.

      J’ai écrit un article spécialement pour ce genre de commentaire où l’on pense qu’essayer avant de juger est une bonne idée. Mais on ne parle pas ici d’acheter une voiture ou un robot-mixeur pour vérifier s’il marche bien (et encore qu’essayer une voiture ne vous garantie pas grand-chose). On parle de l’évaluation thérapeutique d’une offre de soin. Et là, c’est autre chose :)

      N’hésitez pas si vous avez des questions supplémentaires.

  3. Cher Monsieur,

    Merci pour votre réponse argumentée et la clarté de vos convictions. Je comprends votre attachement à une évaluation rigoureuse, scientifique et méthodologique, surtout lorsqu’il s’agit de santé. C’est un cadre précieux pour éviter les dérives, et je le respecte.

    Cela dit, je me permets une petite réflexion : tous les extrêmes sont rarement bénéfiques. Entre la croyance aveugle et le rejet systématique, il existe parfois un espace plus nuancé — celui de l’expérience vécue, qui peut compléter, sans jamais remplacer, l’approche scientifique.

    Personne ne vous demande de « croire » ou de tout accepter sans esprit critique. Mais peut-être que ce que vous appelez « subjectif » est aussi ce que d’autres appellent « ressenti », et que dans certaines approches, notamment corporelles ou énergétiques, le vécu personnel peut éclairer des dimensions que les tests en double aveugle ne captent pas toujours.

    Comme le disait Bouddha : « Ne me croyez pas sur parole. Expérimentez par vous-même. » On n’apprend pas à nager en lisant un livre, ni à aimer en lisant des statistiques sur l’amour.

    Pourquoi ne pas envisager un séminaire en Andorre avec ces praticiens que vous analysez ? Changer d’angle, même juste un instant, ne veut pas dire renier la raison. Cela peut simplement élargir notre vision.

    Bien à vous,

    Silvana Loudière
    Praticienne Reiki & Accompagnante de vie (ADVF)

    1. Chère Silvana,

      La proposition est fort aimable, et je ne doute pas que je pourrais passer un bon moment de détente dans ce genre de séminaire. Mais ce ne sera vraiment pas la peine.

      Car comme expliqué, mon ressenti n’a pas vraiment d’importance dans ce débat. Mon avis sur la pratique en tant qu’expérience n’apportera pas d’élément objectif pour les autres. Les seuls éléments objectifs à notre disposition se trouvent dans les évaluations thérapeutiques rigoureuses. Les seules qui permettent de s’affranchir des nombreuses limites d’une expérience personnelle subjective.

      Ma position est intégralement dans la nuance, car je précise que cette pratique (comme de nombreuses autres) peut faire du bien. Les témoignages et ressentis positifs sont nombreux. C’est incontestable, mais pas vraiment surprenant. Si des personnes trouvent leurs comptes dans ces pratiques, alors moi je suis ravie. Cela ne me pose aucun problème. Ma position est d’expliquer qu’on peut attendre les mêmes bénéfices d’un massage, d’une séance de relaxation, de prendre du temps pour soi. Et dans ma vision beaucoup plus provocante, les travaux en double aveugle montrent comment un comédien jouant les maîtres reiki réussi à obtenir les mêmes bénéfices d’un maître en la matière. C’est tout de même troublant.

      Ces études évaluent des maîtres en la matière, sur des gens bien réels avec des émotions et des ressentis, dont il est tout à fait possible de capter les dimensions. Car c’est bien le principe.

      Seriez-vous tenté de mettre votre pratique à l’épreuve d’une science méticuleuse dans son évaluation et sa méthode ? L’essence du sujet est là. Car moi, mon ressenti et mon expérience n’ont pas grand-chose à faire ici.

      A vous lire

  4. Cher Jérémy,

    Merci pour votre réponse.

    Vous dites que votre ressenti n’a pas d’importance et que seule compte l’évaluation rigoureuse et scientifique. Pourtant, vous parlez d’expériences, de comparaisons avec des massages ou de jeux de rôle avec des comédiens… ce qui, selon vos propres critères, relève du subjectif.

    Je comprends votre exigence de preuves, mais cela montre aussi une méconnaissance de l’approche que nous développons depuis plus de 40 ans avec Christian Mortier. Ce n’est pas une pratique « autoproclamée », mais un chemin de transmission encadré, validé par des années de travail avec des professionnels, des psychiatres, des enseignants, dont Christophe André, entre autres.

    Vous comparez des choses qui n’ont pas la même pédagogie ni les mêmes fondements. Le Reiki tel qu’enseigné dans cette lignée ne se résume pas à un massage ou une relaxation passive. C’est un travail intérieur profond. Et comme le disait le Bouddha : « Ne me croyez pas sur parole, expérimentez par vous-même. »

    Nous ne disons pas que c’est la vérité absolue, mais que cela fonctionne, que cela aide. Et cela ne se valide pas en laboratoire seulement : cela se vérifie par la transformation durable des personnes.

    Si vous êtes si sûr que cela ne vaut rien, pourquoi ne pas accepter de venir en séminaire et confronter votre opinion à l’expérience ? Car pour rejeter quelque chose, il faut au moins avoir le courage de l’explorer avec rigueur et ouverture.

    Bien à vous,
    Silvana Loudière

    1. Cher Silvana,

      Je n’ai jamais dit que cela ne valait rien. Si vous m’avez bien lu, j’ai précisé être ravie que des personnes y trouvent leur bonheur. Tant mieux pour eux. Chacun trouvera son bonheur dans d’autres choses ou pratiques (d’où mes autres exemples), avec l’acupuncture, les balades en forêt, peut-être une visite chez un psy, que sais-je (les ventouses). En fait il n’y a aucune limite. Ce ne sont que des exemples pour dire que des milliers d’offres existent pour faire du bien.

      Si des personnes veulent croire en l’efficacité propre du Reiki, soit, cela ne me pose strictement aucun problème. J’expose uniquement la réalité des mesures scientifiques de l’effet propre, indépendamment d’une séance de bien-être. C’est cela la vraie question, et qu’on peut transposer à virtuellement toutes les thérapies, médicaments, soins…

      Est-ce que le reiki possède un effet propre supérieur à ce qu’on pourrait attendre d’une séance de bien-être ? Scientifiquement, la réponse est non. Mais attention, cela ne veut pas dire que « ça ne vaut rien ». Je n’ai pas dit ça. C’est juste que les gens pourront avec ces informations prendre des décisions en âme et conscience. Pet-être qu’ils pourront adapter leurs pratiques avec leur budget, attente, etc.

      Ce n’est que de la transmission d’information validée dans un cadre rigoureux. C’est pour cette raison que ma participation à un, deux ou même 10 séminaires n’y changera rien. Pourquoi cela pourrait-il changer quelque chose ? Que verrais-je qui pourrait me faire changer d’avis autant que le poids des nombreuses publications scientifiques sur ce sujet ? La seule manière de me faire changer d’avis serait de me proposer des travaux scientifiques aussi rigoureux qui démontrent une efficacité supérieur à un groupe témoin. Là, vous aurez toute mon attention :)

  5. Bonjour Jérémy,

    Merci pour votre réponse. Je comprends et respecte votre démarche fondée sur la rigueur scientifique, et je partage votre souhait que chacun puisse faire des choix éclairés.

    Cela dit, je me permets d’apporter quelques précisions concernant la reikiologie®, une discipline dont je suis issue. Contrairement à de nombreuses approches dites « médecines douces », la reikiologie® a fait l’objet d’une étude clinique sérieuse en avril 2015, conduite par un laboratoire certifié ISO 9001 et agréé par le Ministère de la Santé. Cette étude a validé ses effets antistress et de bien-être, avec des résultats objectivables, bien au-delà d’un simple effet placebo. Cela marque une distinction importante.

    Cette initiative scientifique est née d’un souci d’éthique et de transparence, portée notamment par Christian Mortier, fondateur de la reikiologie® et président de la Fédération Française de Reiki Traditionnel. Psychanalyste de formation, il a consacré plus de 25 ans à remettre de l’ordre dans une pratique largement déformée, pour la refonder sur des bases rigoureuses, claires et respectueuses des écrits d’origine du fondateur japonais Mikao Usui.

    Depuis, la reikiologie® bénéficie d’un cadre structuré, reconnu par la Fédération Européenne des Écoles, avec des diplômes professionnels allant jusqu’au Bac +5, un référentiel métier officiel, et des certifications (ISO, DEKRA) garantissant la qualité des praticiens.

    Bien sûr, cela ne remplace pas les grandes méta-analyses scientifiques, mais c’est un début significatif pour une discipline souvent marginalisée dans les débats publics.

    Je pense donc que l’on peut, tout en maintenant un regard critique, reconnaître que certaines approches de bien-être font des efforts sincères et concrets pour se structurer, se faire évaluer, et avancer dans un dialogue respectueux avec la science.

    Parce que nous sommes chacun·e une simple goutte d’eau dans l’océan, il est de notre devoir de rester lucides et responsables. Être praticien ou pratiquante de Reiki, c’est avant tout cultiver l’humilité et l’honnêteté. Se préparer à reconnaître les dérives, c’est aussi protéger les personnes que nous accompagnons. Quand la maison brûle, ce n’est pas le moment de chanter des mantras : c’est le moment d’agir avec clarté.

    Le Reiki, s’il est pratiqué sans ancrage dans la méditation et la conscience, peut devenir une illusion dangereuse. Gardons les pieds sur terre et l’esprit ouvert, loin du marketing, des promesses de guérison magique et des manipulations spirituelles.

    Bien cordialement,
    Silvana

    1. Bonjour Silvana,

      Je dois dire que dans un premier temps, on ne peut que apprécier la démarche du fondateur de la Reikiologie, Christian Mortier, pour tenter d’apporter plus de rigueur, de clarté et de cadre dans cette pratique.

      Si la démarche semble bonne et sincère, elle est scientifique hautement discutable, comme je le précise dans cet article. Un laboratoire ISO 9001 apporte uniquement des garanties sur la qualité du management, mais aucune garantie sur la qualité des analyses scientifiques. Il aurait fallu une norme 17025, à la limite.

      Mais on va dire que ceci est un détail. Car l’étude se limite à des graphiques tracés sur Excell sans la moindre description rigoureuse de la méthode, ni une discussion des résultats et avec des paramètres mesurés non pertinent (comme les tremblements nerveux au repos). J’ai fait une critique plutôt détaillé de ce travail qui ne bénéfice d’aucune publication dans une revue scientifique sérieuse ou moins sérieuse, et donc aucune relecture ni vérification de la qualité des analyses statistiques.

      Car le groupe témoin était profondément mal construit. Justement pour évaluer parfaitement la pratique de Reiki, il faut que le groupe témoin *pense* réellement suivre aussi une séance de reiki, mais qui sera factice. Elle peut être réalisé par un maître de Reikiologie qui ne va donner aucune intention thérapeutique ou bien par un comédien convaincant. L’étude de M. Mortier propose uniquement du repos. C’est un biais fondamental qui ne permet pas de contrôler les attentes, le fameux effet placebo qui est extrêmement puissant.

      Donc non, quand M. Mortier écrit « le laboratoire a écarté toute ambiguïté sur les résultats. En effet, les personnes en repos ont bénéficié du même confort que celles en séance de Reikiologie » ce n’est absolument pas une garantie de contrôler toute ambiguïté. C’est tout le contraire. L’ambiguïté est totale. Les bénéfices observés dans cette expérience ne peuvent pas montrer l’effet propre de la Reikiologie. Comme les participants ne sont pas mis en aveugle, ils savent parfaitement qu’ils bénéficient d’une pratique « bénéfique » et vont donc mobiliser tous les aspects que l’on connait pour obtenir ces bénéfices.

      Nous n’avons aucun moyen de vérifier si les groupes sont comparables et j’imagine bien qu’il n’y a eu aucune randomisation des participants pour s’assurer de cela.

      Faite une étude scientifique rigoureuse ne s’improvise pas. Le problème s’est que désormais la fondation utilise ces résultats pour faire valoir une démonstration scientifique. Mais cette démonstration ne peut pas convaincre une personne avec un minimum de bagage scientifique. C’est bien là où la démarche n’est pas si bonne que ça. Car si on veut réellement évaluer sérieusement sa pratique, on se rapproche alors de spécialistes de l’évaluation clinique et thérapeutique pour écrire un protocole robuste et faire publier les résultats dans une revue scientifique.

      Or, le Reiki d’une manière générale a déjà fait l’objet de nombreuses publications scientifiques internationales respectant plus ou moins les standards que j’ai écrit plus haut. Quand ces standards sont respectés, on ne retrouve plus de différence entre les groupes. Cela ne signifie pas qu’il ne se passe rien ! Tous les groupes observent un mieux-être, mais le Reiki n’apporte rien de supérieur à ce qu’on pourrait attendre avec une séance lambda de bien-être.

      Je sais que c’est un peu brut annoncé que cela et ce commentaire a uniquement vocation d’expliquer ma démarche.

      Ensuite, chacun verra midi à sa porte avec les informations à sa disposition.

      Pour résumer, si l’intention de départ de M. Mortier semble bonne, n’oublions pas que l’Enfer est pavé de bonnes intentions.

  6. Jeremy,

    On ne dévoile pas les secrets du Reiki de Mikao Usui dans un blog ni sur YouTube.
    La transmission se fait d’âme à âme, de maître à élève, dans le silence et la pratique – pas dans les polémiques.

    Tu peux ne pas aimer la Reikiologie. Mais elle ne cherche pas à t’attaquer. Elle se contente de protéger ce qui reste encore pur, loin des courants new-age et des egos spirituels en mal de reconnaissance.

    Alors si ça ne t’importe pas, nous non plus, on ne s’importera pas.

    Et maintenant, on retourne à la pratique, là où les mots se taisent.
    Sans rancune. Juste… paix.

    Silvana Loudiere
    Praticienne Reiki – indépendante et intègre
    (et, entre nous, une goutte d’eau dans l’océan, mais bien consciente de ses vagues)

    1. Silvana,

      Je n’aime ni ne déteste le Reiki. En fait cela m’est complètement égal.

      Je suis totalement neutre. Je n’ai aucun attachement à la pratique ni lien qui pourrait biaiser mon évaluation des données cliniques. Je reproduis simplement les résultats de la science, comment les interpréter et analyse les groupes ou personnes qui revendiquent des « effets cliniquement prouvés » car il se trouve que c’est mon domaine d’expertise. Je laisse la Reikiologie aux maîtres qui connaissent toutes les arcanes et subtilités de la pratique.

  7. Bonjour Jérémy,

    Merci pour votre message. J’apprécie votre neutralité et votre regard fondé sur l’analyse des données cliniques. En tant que praticienne, je ne revendique pas d’effets thérapeutiques « cliniquement prouvés », mais je propose un accompagnement de Relaxation Méditative :
    L’alliance de la méditation et de la relaxation pour accompagner chacun vers son bien-être naturel, de façon durable.

    C’est une pratique douce, respectueuse, qui n’a pas vocation à remplacer un suivi médical mais à compléter, pour celles et ceux qui en ressentent le besoin, un chemin de bonheur et bien-être.

    Merci encore pour cet échange.
    Cordialement,
    Silvana 🌺

    1. Merci à vous pour la cordialité et le respect de l’échange. C’est assez rare pour le souligner et j’insiste sur le fait que je peux parfois avoir des tournures « tranchantes », mais l’idée est d’exposer une réalité scientifique que je dirais de rigoriste. Les lecteurs vont ensuite choisir en âme et conscience et si cela peut leur faire du bien, alors moi, cela me convient aussi. Je ne souhaite convaincre personne, je n’ai pas cette prétention.

      Bonne continuation à vous

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