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Des saignements dans les selles, une anémie en fer, des douleurs abdominales et des diarrhées pourraient être les symptômes de l’installation précoce d’un cancer du côlon-rectum d’après des travaux d’ampleurs menés aux USA sur plus de 100 millions d’assurés.

4 signaux d’alerte d’un possible précoce cancer colorectal
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Les signaux d’alarme

Une vaste étude américaine a suivi plus de 100 millions de personnes pour tenter de trouver les signaux précurseurs qui pourraient annoncer un cancer colorectal.

Mais pourquoi faire un tel travail ? Car la détection précoce de ce cancer augmenterait les chances de survie des patients, avec des tumeurs opérables sans métastases.

Au terme de cette vaste analyse où plus de 5000 cas de cancers du côlon-rectum ont eu lieu pendant 10 ans, 4 signaux apparaissent importants pour alerter sur le développement précoce d’un éventuel cancer.

  1. des saignements dans les selles
  2. une anémie en fer
  3. des douleurs abdominales
  4. des diarrhées

Avoir un seul de ces symptômes est associé à un risque multiplié par 2 d’avoir un cancer colorectal dans les 3 mois à 2 ans. Un risque qui augmente dramatiquement avec deux (x 3,6) ou trois symptômes (x 6,5)

L’association était la plus forte pour les jeunes adultes de moins de 45 ans.

Les saignements dans les selles entraînent bien souvent une forte inquiétude et une consultation chez un spécialiste. Mais même dans ce cas-là, les scientifiques trouvent un délai relativement important avant le premier diagnostic, estimé à 7 mois en moyenne.

Les limites à prendre en compte

Alors bien sûr, ces informations ne doivent pas nourrir une crainte infondée à la moindre douleur abdominale ou épisode de diarrhées. Il faut savoir raison garder et contextualiser les symptômes (et surtout éviter le “fear-mongering“).

Une diarrhée ponctuelle, sans autre symptôme, à la suite d’une intoxication alimentaire ou d’une prise d’antibiotique n’a aucune raison d’inquiéter. La concomitance de certains symptômes, ainsi que leurs persistances sans explication valable doivent cependant vous amener à consulter pour réaliser des examens complémentaires.

L’anémie en fer avec du sang dans les selles seraient selon les auteurs les deux symptômes les plus fortement associés au risque d’avoir un diagnostic de cancer colorectal.

Officiellement, il n’y a pas de recommandation de dépistage du cancer colorectal avant 50 ans. Et l’Institut National du Cancer propose une liste générale de symptômes qui doivent nous alerter en cas de persistance et d’aggravation pour tous les cancers d’une manière générale.

Mais cette étude met tout particulièrement l’accent sur le cancer colorectal, sans toutefois apporter des preuves solides que surveiller ces signaux pourrait être utile.

Car l’étude remonte dans le temps pour essayer de trouver les symptômes le plus souvent associés aux cancers diagnostiqués (on parle d’une étude rétrospective, avec ici une description d’une étude classique).

Les chercheurs n’ont pas évalué l’intérêt, par exemple, de surveiller spécifiquement ces 4 symptômes pour faciliter la détection des cancers et améliorer les chances de survies. Il faudrait suivre des milliers de personnes dans de vastes études pendant longtemps (car ces cancers peuvent prendre du temps à se former).

Ces symptômes peuvent aussi ne rien avoir avec un éventuel cancer colorectal, d’où l’importance de contextualiser les apparitions et consulter en cas de doute.

Un dépistage sauvage ?

Est-ce qu’on ne s’approcherait pas un peu dangereusement d’une sorte de dépistage sauvage d’une maladie, sans cadre scientifique rigoureux ?

Le dépistage du cancer colorectal est organisé à partir de 50 ans, chez des personnes en bonne santé. C’est en fait le principe même du dépistage. On va regarder régulièrement certains marqueurs chez des personnes ne présentant aucun symptôme particulier.

Le dépistage doit être évalué au cas par cas. Pour certaines maladies, le dépistage est très efficace sans risque notable (les frottis pour les cancers du col), alors qu’il est débattu pour d’autres (le dépistage mammographique du cancer du sein) voire non recommandé (celui du cancer de la prostate par dosage des PSA).

Bref, dans notre cas, on parle du déclenchement d’une consultation et d’analyses complémentaires dans le cadre de symptômes évocateurs d’un problème de santé. On sort du cadre où l’on ratisse largement sans finesse dans la population.

Pour aller plus loin

Le cancer colorectal est le 3ème au niveau mondial. On estime que 70 % de ces cancers viennent de notre environnement alors que les 30 % restant ont une origine génétique. Sur les cancers génétiques, un célèbre adage d’un chercheur sur l’obésité, George Bray, nous prévient que « la génétique charge le pistolet, et notre environnement presse la détente ! »

Une métaphore pour nous rappeler que l’on a des leviers à notre disposition pour réduire le risque d’avoir un cancer colorectal… comme la consommation plus importante de fibres ? J’en parle en détail dans deux articles, le premier plutôt généraliste et optimiste, et le second beaucoup plus critique avec les résultats d’études cliniques qui laissent la place au doute (une enquête exclusive réservée aux membres)

Les kilos en trop et les sorties un peu trop nombreuses au bar font partie des choses que vous pouvez changer pour réduire votre risque de cancer colorectal. Même si c’est loin d’être simple, il faut essayer de perdre du poids et de réduire sa consommation d’alcool.

Le blog regorge d’articles sur des méthodes pour perdre du poids. N’hésitez pas à vous rapprocher d’addictologues si votre consommation d’alcool est très problématique (voir le challenge proche du Dry January).

La cigarette est associée au cancer du côlon-rectum avec plus ou de moins de certitude. Dans le doute, vous savez très bien que vous n’avez de toute façon que des avantages d’arrêter de fumer.

La consommation excessive de viande transformée, comme les charcuteries, n’est pas vraiment une bonne idée pour éviter ce cancer. Surtout si votre alimentation est défaillante en fruits et légumes, et que votre hygiène de vie n’est pas idéale.

Quant à la viande rouge ? C’est plus délicat. La prudence m’invite à conseiller des apports raisonnables, surtout si ces derniers viennent exclusivement de barbecue avec une belle croûte noircie aux flammes. J’y reviendrais très prochainement pour faire le point dessus.

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