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Une nouvelle étude dans l’état du Victoria en Australie associe la baisse de la mortalité du cancer du sein aux progrès et à l’adhérence aux traitements conventionnels tandis que le dépistage mammographique apparaît inutile. Les chercheurs invitent à arrêter le programme national de dépistage.

Les promesses et les déceptions du dépistage

Toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans sont chaudement invitées par les autorités sanitaires à passer une mammographie de dépistage du cancer du sein tous les deux ans.

Les bénéfices du dépistage sont, sur le papier du moins, importants pour les femmes. On peut ainsi détecter le plus rapidement possible les petites tumeurs du sein, et éviter ainsi de devoir traiter un cancer trop avancé, et réduire la mortalité du cancer du sein.

On peut donc sauver des vies, mais aussi limiter les actes médicaux les plus mutilants, comme l’ablation du ou des seins avec les mammographies de dépistage.

Elles sont en plus entièrement remboursées, et vous pouvez même vous faire dépister sans vous déplacer dans certains départements qui usent – mais surtout abusent – des “mammobiles”.

Sauf que dans la réalité, les mammographies de dépistage ne cessent de décevoir et de montrer une absence dérangeante d’efficacité. Une absence d’efficacité sur la mortalité du cancer du sein, comme le montre de très nombreuses études rassemblée dans un ouvrage numérique (“Cancer du sein : les ravages du dépistage”), mais aussi sur la mortalité toutes causes confondues.

Encore plus dérangeante, même la promesse d’éviter une ablation du sein n’est pas tenue avec des travaux d’équipe française qui montrent le maintien de ces actes chirurgicaux mutilant malgré le dépistage.

On pourrait plaider que les mammographies de dépistage n’en restent pas moins sans danger, et que la balance bénéfice sur risque est positive. Malheureusement, ces mammographies exposent les femmes à des risques certains et avérés.

Le surdiagnostic et le surtraitement de tumeurs qui n’auraient jamais entraîné de soucis de santé sont probablement les plus importants, avec des conséquences majeures et graves sur l’état psychologique et sur la vie personnelle et professionnelle de la participante.

Les radiations sont également une source d’exposition cancérigène, normalement contrôlée par la fréquence d’exposition et les supposés bénéfices, que l’on retrouve très difficilement. L’ensemble des risques importants, et les bénéfices qui s’estompent de jour en jour ont poussé des spécialistes internationaux à appeler à l’arrêt de ces campagnes de dépistage.

Cet appel fait notamment suite à la volonté d’une grande concertation citoyenne et scientifique menée en France d’arrêter le dépistage sous sa forme actuelle, pour le revoir complètement. Le fruit de ce travail citoyen et scientifique a été mis aux oubliettes, l’Institut National du Cancer poursuit sa très mauvaise et partisane communication sur ce sujet (et fait même de la véritable propagande).

Dépistage : absence d’efficacité en Australie

Justement, dans le cadre de sa mission d’information auprès du grand public et des professionnels de santé, l’association Cancer-Rose vient de partager les résultats d’une récente étude australienne qui rapportent une absence de bénéfice du programme de dépistage de l’île-continent.

L’objectif de ce travail était de voir l’évolution de la mortalité du cancer du sein avec l’utilisation et la généralisation de deux mesures : le dépistage organisé du cancer du sein et les thérapies médicales(des adjuvants tels que la chimiothérapie).

Les résultats confirment malheureusement ce que de nombreuses autres études montrent dans le monde entier : la baisse de la mortalité du cancer du sein en Australie serait exclusivement la conséquence de l’accès aux thérapies adjuvantes, et non à la généralisation du dépistage.

Les auteurs de cette étude publiée dans le JAMA, un prestigieux journal scientifique (mais qui n’exclut pas d’y retrouver de mauvaises études), estiment que la baisse de 30% de mortalité sur la période analysée n’est le fruit que des thérapies adjuvantes et que les mammographies de dépistage n’ont pas permis réduire la gravité des cas cancers (par rétrogradation des stades).

La conclusion des auteurs de ce travail est relativement limpide et rejoint celle de l’association Cancer-Rose :

  • Ils estiment qu’il faut stopper le programme de mammographie de dépistage
  • Mais qu’il faut aussi impérativement mieux évaluer l’impact des programmes de dépistage sur la mortalité spécifique et général des participantes
  • Le programme de dépistage de l’état du Victoria en Australie expose ses participantes à une morbidité et mortalité inutiles.

Ces observations réalisées dans l’état du Victoria confirment les résultats d’une précédente étude sur le sol australien. L’importance du dépistage dans la réduction de la mortalité du cancer du sein est marginale, à défaut de la généralisation des traitements recommandés.

Informer loyalement sur les risques et les bénéfices

Cette nouvelle étude renforce l’idée que les participantes aux campagnes de dépistage doivent être pleinement informées des risques de cet acte, et des bénéfices qu’elles pourraient en tirer. De nombreuses autorités de santé choisissent de minimiser les risques et de vanter les nombreux avantages des mammographies de dépistage.

Cette stratégie vise à priver les participantes de leur libre arbitre et de prendre une décision éclairée à la lumière de nos connaissances scientifiques. Cette stratégie est d’autant plus que regrettable que des études montrent le maintien général de l’adhérence au dépistage malgré une communication complète des risques.

Autrement dit : nous n’avons rien à perdre, mais tout à y gagner d’informer correctement et loyalement les participantes à ces programmes de dépistage, dont la balance bénéfice sur risque est de plus en plus discutée et discutable.

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