Comment un antidépresseur va peut-être se retrouver prescrit contre le vocid-19… alors que les preuves sont minces et contradictoires.
De la dépression au covid-19
C’est la magie du repositionnement des médicaments.
On fait des sauts de géant entre les maladies, avec des promesses de nouvelles thérapies.
Des promesses… qui n’engagent que ceux qui y croient.
Nous avons accumulé pas mal d’exemples d’échec de repositionnement thérapeutique au cours des derniers mois.
J’ose citer l’antipaludéen et l’antirhumatismal le plus controversé au monde qui commence par Plaque et fini par Nil.
Nous avons eu aussi la colchicine pour le traitement des crises aiguës de goutte.
L’ivermectine continue de faire couler de l’encre malgré les nombreuses déceptions scientifiques.
Aujourd’hui, ce n’est plus un antiparasitaire ou un anti-inflammatoire, mais un antidépresseur qui se retrouve propulsé au rang de traitement potentiel contre le Covid.
C’est un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (1).
Vous n’avez rien compris ? Ce n’est pas bien grave.
C’est utilisé contre les gros coups de blues, les états dépressifs et les troubles obsessionnels compulsifs.
Le nom connu du grand public est la fluvoxamine.
C’est le générique du floxyfral.
Qui dit générique dit prix dérisoire.
Qui dit prix dérisoire… dit prix dérisoire.
Bref.
Le Lancet, faiseur de rois
La revue connut pour avoir déchu le roi nommé hydroxychloroquine avec des données bancales, peut aussi faire des rois.
La fluvoxamine est un exemple récent (2).
Car une équipe brésilienne à l’origine d’un méga essai clinique (Together Trial) au Brésil vient de faire publier ses travaux dans le prestigieux journal médical.
Together Trial, c’est un essai clinique qui doit rendre chèvre le plus antisystème.
Pourquoi ? Car quelques semaines auparavant, l’essai clinique s’était penché sur l’ivermectine sans pouvoir montrer de bénéfice.
Pour l’antidépresseur génériqué qui ne coûte strictement rien, l’histoire n’est pas la même.
Ou plutôt, pas vraiment la même.
Mais avec de gros points communs.
Quoi qu’il en soit, l’étude parue récemment est la plus importante et la plus sérieuse qui montre un bénéfice d’une double dose de fluvoxamine pendant 10 jours.
En phase précoce chez des individus relativement à risque.
Relativement, car 44 % des participants ont plus de 50 ans.
Les auteurs fanfaronnent.
Et il y a de quoi.
On note une baisse de :
- 32 % de visites aux urgences
- 66 % des hospitalisations
- 91 % de la mortalité
Bingo ?
Hmmm… pas vraiment.
Comme d’habitude, certains se sont un peu rapidement emportés sur cette étude.
Un peu rapidement emporté sur les résultats.
Sur la méthode aussi.
La méthode.
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