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Une nouvelle étude randomisée montre l’intérêt de suivre un régime cétogène (faible en sucres) en cas de cancer du sein, et en association avec les traitements standard de l’oncologie. Ces résultats préliminaires invitent à se pencher plus en profondeur sur le rôle de cette alimentation dans la lutte contre le cancer.

Source : Freepik.com

“Affamer son cancer”

La diète cétogène pauvre en glucides, et plus riche en graisses, connaît un intérêt marqué par les malades du cancer afin de tenter de vaincre la maladie. Pour quelles raisons ? Car de précédentes études à l’origine mêmes du fameux « effet Warburg » ont montré l’appétit insatiable des cellules cancéreuses pour le glucose.

Se priver de glucose en suivant une diète cétogène permettrait, selon le rationnel derrière ces travaux scientifique, d’affamer ses cellules cancéreuses en les privant de leur carburant préférentiel.

Le principe repose sur une source énergétique alternative, les fameux corps cétoniques, que l’organisme produit quand les réserves de glucides sont épuisées. On rentre alors dans un état de cétose, où les corps cétoniques iront remplir la même fonction énergétique que le glucose.

L’intérêt de la diète repose sur les bien mauvaises capacités des cellules cancéreuses de se servir des corps cétoniques pour proliférer. En d’autres termes, la diète cétogène court-circuite les lignes d’approvisionnement des armées cancéreuses.

Devant cette théorie alléchante et séduisante de mettre fin au cancer en changeant simplement d’alimentation (et en se privant de sucre), la réalité scientifique nous ramène amèrement à la réalité.

Nous avons au final peu d’études de bonne qualité et conduite chez l’homme qui atteste du bénéfice de suivre ce type de régime pauvre en sucres (moins de 50 g par jour) contre le cancer.

Malheureusement, nous ne disposons que d’études préliminaires, principalement chez la souris et rarement chez l’homme, avec peu de patients, et aux méthodologies très moyennes. Malgré toutes ces limites importantes à rappeler, les résultats restent prometteurs et affichent dans leur ensemble des effets positifs du régime cétogène, surtout en accompagnement d’un traitement classique.

Légende : +T signifie que la diète cétogène a été utilisée en tant qu’adjuvant de la thérapie principale. +R signifie qu’il y a eu aussi une restriction calorique. Crédit vecteur : freepik.com

Les nombreuses études déjà à notre disposition insistent sur l’importance du timing pour que le régime cétogène soit efficace. Un cancer pris tardivement limite fortement le succès de ce régime, nous prévenait le chercheur allemand Rainer Klement.

Mais aujourd’hui nous avons la chance d’avoir une nouvelle publication d’intérêt sur l’intérêt ou non du régime cétogène dans le traitement du cancer. On va la découvrir.

Le régime cétogène efficace contre le cancer du sein ?

Cette étude toute récente vient renforcer le lien positif qui pourrait exister entre une diète pauvre en glucides et la régression des cellules cancéreuses. Du moins pour le cas du cancer du sein, et surtout associé à un traitement chimiothérapeutique.

C’est une équipe internationale qui a décidé d’évaluer l’intérêt de ce régime pauvre en glucides, en suivant un standard d’évaluation thérapeutique : un essai clinique randomisé sur 80 patientes.

Les patientes ont été aléatoirement réparties dans deux groupes traités par chimiothérapie, mais l’un des groupes a suivi une diète cétogène, l’autre non.

Au bout de 12 semaines, on compare de nombreux paramètres biologiques (des marqueurs de l’inflammation, sur l’insuline) mais surtout l’évolution de la taille des tumeurs et de leurs stades (métastases comprises).

Les résultats au bout de 3 mois sont plus qu’encourageants. Comparés au groupe contrôle, les patients privés de glucides dans leur alimentation ont eu une réduction de 50 % de la taille des tumeurs (en moyenne) contre 15 % dans le groupe contrôle.

Même chose concernant l’évolution des stades des cancers, définie par la norme internationale TNM, qui regroupe la taille des tumeurs, le nombre de ganglions lymphatiques touché et la présence ou non de métastase.

Alors qu’il n’y avait aucun stade 0 ou 1 et 16 patientes au stade 3 et 4 dans le groupe cétogène, on ne retrouve plus que 10 patients dans les stades 3 et 4 de la maladie et 9 dans les stades 0 et 1. Cette évolution positive est statistiquement plus importante dans le groupe cétogène que dans le groupe contrôle, mais il y avait dès le départ 2 fois plus de patients au stade 4 de la maladie dans le groupe contrôle. Un biais en faveur du régime cétogène.

Cette étude est bien sûr limitée par le nombre réduit de participantes. D’autre part, nous n’avons pas de résultats et d’informations sur les courbes de survies des malades.

Est-ce que cette réduction importante de la taille des tumeurs et du stade de la maladie se traduira nécessairement par une meilleure survie ? Impossible de l’affirmer avec certitude, mais les données sont plus qu’encourageantes.

Les résultats de cet essai clinique vont donc dans le sens de la majorité des études réalisées chez les souris, et celles chez l’homme, avec un effet qui semble positif de la diète cétogène sur le ralentissement de la croissance tumorale, en association avec une thérapie conventionnelle.

Le régime cétogène peut-il être dangereux ?

Malgré ces nouveaux résultats, et les nombreux déjà publiés sur ce sujet (qu’il faut bien sûr prendre avec des pincettes), des publications scientifiques ont émis des doutes concernant l’efficacité du régime cétogène.

Ces études, discutables car publiées principalement dans des revues prédatrices qui font du chantage à la publication et n’exercent pas de relecture par les pairs (pourtant indispensable), ainsi que de très grosses suspicions d’autoplagiat, avancent que le régime cétogène serait dangereux pour les cancéreux.

Pour quelles raisons ? À cause de la production de corps cétogènes justement qui seraient en réalité bien utilisés par les cellules cancéreuses pour croître. Autrement dit, les cellules cancéreuses n’auraient pas vraiment de point faible : elles utiliseraient aussi bien le glucose que les corps cétoniques pour se développer.

Tout cela se joue au niveau enzymatique, où chaque cancer et lignée cancéreuse possède sa propre capacité enzymatique de tirer profit des corps cétoniques. C’est pour cette raison que le régime cétogène ne semble pas positif pour tous les cancers.

Cette hypothèse a été abondamment discutée sur le blog, je vous invite à découvrir les articles et réflexions sur ce sujet d’intérêt, pour vous forger un avis éclairé :

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4 commentaires
  1. Guy Tenenbaum, cancer phase terminale détectée en Août 2018 (dit Incurable): Prostate, Os, Ganglions lymphatiques et metastases Stade Phase ou Group 5 TNM Gleason 9 (rectification Mars 2020) Survie entre 3 mois et 2 ans. Il est toujours là, voir guéri et en meilleure santé comme jamais. Il pratique le jeune et l’alimentation crue. Cétogène, cru etc… des voies à explorer.

    1. Salut Richard,

      J’espère pouvoir m’entretenir avec Guy très prochainement pour avoir des réponses à mes questions. Il est vrai qu’il semble être en rémission et qu’il est toujours bien vivant en pratiquant le jeûne, l’alimentation cétogène et le cru.

      Mais n’oublions pas aussi qu’il a bénéficié des meilleurs traitements en oncologie. Il a reçu de nombreuses injections de Firmagon et a pris pendant des mois quotidiennement du Zytiga, ce sont des hormonothérapies lourdes (avec la prednisone) qui constitue le standard en oncologie pour son cancer. Il a également eu une orchidectomie, là aussi un traitement chirurgical très lourds.

      Donc quel part de la médecine moderne et alternative dans ses résultats ? Probablement les deux. Selon moi son cas montre l’importance des nouvelles habitudes de vie mais aussi de continuer à faire confiance à la médecine moderne, car il a pleinement bénéficié de nos connaissances et thérapies par hormonothérapie.

  2. Bonjour, petite précision, la diète cétogène est pauvre (voir très pauvre) en glucides, normale en protéines (pas riche en protéines) et riche en graisses. En effet les apports en protéines restent les mêmes, suivant les types de personnes, autour de 0,6 à 1,4g/kg de poids corporel. Merci pour vos articles. Bonne journée. Jérôme.

    1. bonjour Jérôme,

      Merci pour cette précision, j’ai fait le correctif car ma phrase était ambigue et effectivement c’est bien la part de matière de grasse qui grimpe en contrepartie des glucides !

      Au plaisir de te lire,

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