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L’industrie laitière réalise sa propagande laitière sans le moindre contrôle dans les écoles de la République, diffusant des messages contradictoires avec notre plus autorité sanitaire, et sapant ainsi le travail de lutte contre l’obésité infantile et les comportements à risque.

Capture d’écran de la “story” d’Hugo Clément sur le cours de nutrition du CNIEL dans la classe de sa belle-fille.

Une situation normale, mais immorale

Le journaliste Hugo Clément vient de publier une série de vidéo sur son compte Instagram dans lesquelles il découvre avec effarement le lobbying de l’industrie laitière au sein des écoles françaises de la république.

Il dévoile les fascicules distribués aux enfants et aux instituteurs pour faire passer les messages de l’industrie, très favorable à ses intérêts, vantant et valorisant la consommation de produits laitiers tout en stigmatisant les alternatives qui ne contiennent aucun produit laitier.

À travers le témoignage de sa belle-fille, Ava en CE2, le journaliste et reporter à sensation Hugo Clément découvre une situation tout à fait normale, mais immorale au sein de nos écoles.

L’industrie laitière au sein des écoles depuis 1982

L’industrie agroalimentaire travaille depuis de longues années avec l’éducation nationale pour faire des interventions auprès des enfants et donner des supports de cours prêt à l’emploi aux enseignants. Des fiches pédagogiques qui permettront de distiller une douce propagande, aux allures scientifiques et médicales, mais qui ne se basent pourtant pas sur les consensus scientifiques.

Comme je l’avais révélé dans mon livre Santé, mensonges et (toujours) propagandes (éditions Thierry Souccar), l’industrie laitière avec son organe de propagande dédié, le CNIEL (le centre national interprofessionnel de l’économie laitière) possède une force de lobbying titanesque. L’industrie du sucre a failli devenir le référent pour faire l’éducation alimentaire des enfants il y a peu (mais la tentative a finalement échoué devant la pression de certains députés).

En réalité, les portes des écoles sont ouvertes depuis 1982 à l’industrie laitière grâce au ministre de l’époque Jack Lang. Comme le rappelle Hugo Clément, le CNIEL va engager des centaines de diététiciens-nutritionnistes pour “semer la bonne parole” selon les propres mots de l’organe de propagande, dont la mission principale est de promouvoir et défendre l’image du lait et des produits laitiers.

Santé, mensonge et (toujours) propagande : un livre explosif qui dénonce la désinformation et la propagande de l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique.

Des révélations inédites sur les stratégies de lobbying copiées sur celle du tabac et mise en oeuvre à tous les niveaux de notre société : à l’Assemblée Nationale, dans les écoles et les cantines, chez les diététiciens-nutritionnistes, dans les colloques internationaux et dans le monde académique.

La propagande laitière : mensongère et dangereuse ?

Diaboliser les fruits

Les documents et le témoignage retranscrit par le journaliste Hugo Clément nous démontrent les méthodes particulièrement outrageantes employées par le lobby du lait pour défendre ses produits et ses intérêts.

Dans les exemples exposés, on remarque des stratégies scandaleuses :

  1. décrédibiliser les goûters ou toutes alternatives qui ne contiennent pas des produits laitiers
  2. renforcer l’idée que le lait et les produits laitiers sont indispensables pour “avoir des os solides”

L’exercice proposé aux enfants concernant le goûter doit leur permettre d’éliminer les goûters intrus, ceux qui ne sont pas bons pour la santé et qui ne devraient pas être consommés. Le goûter avec une pomme, ou celui avec une banane, une crêpe et une compote sont considérés comme des intrus par la “spécialiste de l’alimentation”. Coïncidence, ils ne contiennent aucun produit laitier.

En revanche, selon la fiche d’exercices crées spécialement par l’industrie laitière, les goûters suivants ne posent strictement aucun problème :

  • 1 briquette de lait + une tranche de pain + 1 barre de chocolat
  • 1 verre d’eau + 1 tranche de pain + emmental
  • 1 briquette pur jus + 1 tranche de pain beurré
  • 1 verre d’eau + 1 yaourt + 2 biscuits natures

Cet exercice aurait installé dans la tête des enfants l’idée selon laquelle les fruits seraient mauvais pour la santé, et devraient être bannis des goûters. Une recommandation et une idée en total désaccord avec la littérature scientifique, et pire, avec les récentes recommandations de l’Anses.

L’Anses vient de publier une série d’avertissements et de recommandations concernant l’alimentation avec un zoom sur le goûter qui devrait tout simplement être éviter afin de privilégier le dîner, et surtout de veiller à intégrer des fruits frais, des fruits à coques et des produits laitiers nature (afin d’éviter ceux avec du sucre ajouté).

Notre autorité de santé recommande même de remplacer les jus de fruits, boisson sucrée et biscuits par des fruits frais, alors que le CNIEL propose tout simplement l’inverse, et diabolise les alternatives saines.

Dans cet exemple précis, les intérêts du CNIEL et de la filière laitière vont à l’encontre des objectifs de santé publique en France, des recommandations de notre autorité de santé, afin de limiter les risques d’obésité infantile et de stopper l’épidémie de diabète que nous connaissons.

En tout état de cause, une information indépendante et loyale donnée aux enfants aurait dû mentionner très clairement que le goûter n’est absolument pas nécessaire ni obligatoire et qu’il ne faut pas se forcer à manger pour ce repas qui peut couper l’appétit pour le dîner, autrement plus important.

Le mensonge des os costauds

Qui plus est, la propagande laitière est scientifiquement mensongère. Elle repose sur la sempiternelle équation “calcium des produits + Os = solidité = moins de fractures”. Une équation qui avait de beaux jours devant elle quand nous avions encore peu d’études scientifiques et indépendantes pour l’affirmer ou l’infirmer.

Cette équation a été pendant longtemps défendue par des professionnels de la santé, largement subventionnés par l’industrie laitière et déformant à longueur d’intervention les réalités scientifiques. Mais aujourd’hui les preuves scientifiques sont si claires que l’Anses a bien dû reconnaître que nous n’avions pas de preuve scientifique qui atteste que les produits laitiers assurent d’avoir des os solides et préviennent du risque de fracture.

Si le calcium reste un minéral extrêmement important, la consommation de produits laitiers n’est pas un argument scientifiquement recevable pour prévenir le risque de fracture (ni pour lutter contre l’ostéoporose).

Cette situation démontre malheureusement que l’industrie laitière, mais également tous les autres secteurs qui rentrent dans nos écoles (viandes, charcuteries, sucre, etc.), bénéficie d’une liberté totale d’action auprès d’un public non averti et influençable. Cette situation ubuesque permet à des lobbies de dérouler une propagande bien ficelée, scientifiquement mensongère, et qui va à l’encontre de tous les messages de santé publique.

Cette situation, bien que légale, est parfaitement amorale et ne devrait plus exister aujourd’hui dans nos écoles. Le travail sera long pour rééduquer ces enfants aux bons comportements alimentaires.

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