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Capture d’écran d’une vidéo de la chaîne YouTube de Frédéric Evrard où il cuisine des steaks de boeuf.

Il était un exemple à suivre pour des milliers de sympathisants, prodiguant des conseils pour améliorer son état de santé et affronter la maladie. Cet expert en art martiaux proposait une formation en santé sur la base d’une rémission spectaculaire d’un cancer colorectal.

On en parle au passé car cet influenceur est malheureusement décédé dès suite d’une terrible récidive.

Son parcours de santé possède de nombreuses zones d’ombres où les thérapies alternatives sont mises en avant, et les plus conventionnelles discréditées. Voici l’enquête la plus complète sur un Youtubeur aux connaissances médicales très hasardeuses qui surfait sur la méfiance et le tout naturel.

Sommaire de l’enquête

1. L’épée de Damocles

2. La guérison éclair

3. Les chimiothérapies de la discorde

4. Une expertise de façade ?

5. La sainte viande

6. L’hasardeuse origine de la récidive

6.1 La génétique par-ci, la génétique par-là

6.2 Coupables chimiothérapies

6.3 Le coup de stress

7. L’histoire des « nano-knives »

8. Sur les traces du « samouraï » ?

9. Epilogue : Du calvaire au décès

L’épée de Damocles

Mais qui est Frédéric Evrard ? Ce français dans la quarantaine est peut-être un parfait inconnu pour vous, mais il devient de plus en plus populaire sur YouTube, dans le milieu du cancer et son traitement.

Il a été diagnostiqué d’un cancer colorectal en septembre 2020. Un cancer avancé de stade 3, avant l’apparition de métastases (stade 4).

Ce cancer apparaissait comme une véritable épée de Damocles au-dessus de sa tête puisque son père et son grand-père en seraient décédés. Il a pu complètement se débarrasser de ce cancer en seulement 4 mois.

Cette guérison spectaculaire a fait de ce quinquagénaire maître des arts martiaux un ambassadeur de la santé naturelle vantant les mérites du jeûne, de la diète cétogène et même de la viande rouge pour lutter contre le cancer.

Frédéric Evrard pourrait être ce qu’on appelle aujourd’hui un « patient-expert ». Ces personnes qui une fois touchées par la maladie se renseignent abondamment sur tenants et les aboutissants du mal qui les rongent.

Mais dans notre cas, Frédéric Evrard est rapidement devenu sceptique face aux injonctions médicales officielles et s’est rapproché des sphères alternatives pour avoir d’autres réponses.

Ces malades tombent rapidement sur les grands classiques de la médecine alternative avec les promesses :

Ce français exilé aux USA possède un parcours de santé étonnement proche de celui de Guy Tenenbaum, lui aussi en phase de rémission d’un cancer de la prostate métastatique.

Des parcours de santé proches puisqu’on réalise très rapidement les nombreux problèmes et incohérences dans les prises de position de Frédéric Evrard ainsi que les contradictions tant sur la version de son histoire que sur des réalités scientifiques et médicales.

Frédéric Evrard est allé jusqu’à créer sa propre académie éponyme. La « Frédéric Evrard Academy » fondée sur sa seule et unique expérience afin de faire profiter au plus grand nombre de ses connaissances et de son expérience face à la maladie.

Il a été interviewé par de nombreuses personnalités sur YouTube. Jack’s Team et Guy Tenenbaum, ou encore Eric Berg. Frédéric Evrard est aussi l’auteur de plusieurs livres qui relatent son combat et sa guérison contre le cancer.

Un combat pour le moins ambiguë. Car il entretient une relation bien particulière avec son histoire, les faits scientifiques et la médecine conventionnelle.

Mais alors que Frédéric Evrard fonde sa notoriété sur sa success story face au cancer, il vient d’annoncer avec son acolyte franco-américain une récidive foudroyante de son cancer du côlon-rectum.

D’une guérison miracle à la rechute gravissime, nous allons revenir sur le parcours de santé et les connaissances de cet expert en art martiaux, et les nombreux problèmes qui entachent ses affirmations et la cohérence de son récit.

Cette enquête se base sur de nombreuses vidéos dans lesquelles Frédéric Evrard intervient, avec en particulier celle accordée à la chaîne Jack’s Team, dont le message a été vu plus de 600 000 fois.

Survivre à son cancer : les médecines naturelles sont-elles dangereuses ?

Face au cancer, choisir des méthodes de guérison alternatives peut entraîner l’arrêt de son traitement conventionnel, ce qui représente la plus grave menace pour la santé des malades. Améliorer son alimentation, faire du sport, réduire ses apports en alcool et arrêter de fumer sont des critères majeurs pour améliorer ses chances de survie.

A lire ici.

La guérison éclair

Il n’aura fallu que 4 mois pour passer du sombre diagnostic médical des médecins français et américains à la délivrance. De l’aveu de son oncologue américain, nous dit-il, ce serait « du jamais vu » dans ce service.

Une guérison sans suivre les protocoles de prise en charge conventionnelle :

Dès le départ, Frédéric Evrard annonce la couleur. Il n’accepte pas vraiment les traitements proposés.

  • 24 séances de chimiothérapie
  • Plusieurs mois de radiothérapie
  • Probablement une ablation de la partie du côlon touchée par le cancer, avec éventuellement l’ajout d’une poche externe pour récupérer les déchets de la digestion et l’urine dont il devra peut-être s’accomoder à vie.

Mais Frédéric Evrard nous dit dans d’autres enregistrements qu’il aurait préféré mourir plutôt que de subir une telle opération.

Tout cela se passe aux USA.

On apprend ainsi sur la chaîne de Jack (son surnom) que le maître en arts martiaux – qui a fondé son propre style avec de nombreuses écoles à travers le monde – décide de se tourner vers des alternatives naturelles.

Il découvre très rapidement les travaux de certains grands Nobel sur l’autophagie, qui stipule que le corps se nettoie lui-même, et décide de s’en tenir à ce que disent les « plus grands spécialistes », selon ses propres critères de sélection.

Frédéric Evrard réalise que les médecins et oncologues qu’il rencontre n’y « connaissent rien » sur ces sujets, et nous précise qu’il a dévoré « des tonnes d’études scientifiques » lui ayant permis d’arriver à sa guérison.

Tout commence par un jeûne de 21 jours à l’eau.

Ce jeûne lui aurait permis de diviser par deux la taille de sa tumeur, sans que son oncologue n’en soit avertit.

Cette séquence donne d’ailleurs matière à se poser des questions sur l’honnêteté intellectuelle de Jack qui réalise l’interview. Car celui-ci s’indigne que l’oncologue ne change pas d’avis alors que, s’exclame-t-il, « tu lui amènes une preuve noir sur blanc que ça fonctionne  ! »

Mais Frédéric Evrard a justement caché cette information à son oncologue. On ne sait pas ce qu’il en aurait dit.

On découvre très rapidement une sorte de double discours sur la chimiothérapie qu’il aurait suivi. Une procédure médicale qui l’aurait empoisonné, mais aussi aidé, et dont l’emplacement exact dans son parcours de santé interroge.

Vous allez ainsi découvrir (mais il faut s’abonner pour lire la suite) qu’après une rémission réussie, les chimiothérapies seront cantonnées à un banal effet anti-douleur comme du doliprane, mais deviendront un réel outils pour réduire la taille des tumeurs quand il se trouvera face à une récidive foudroyante.

Nous allons voir en détail les nombreuses contradictions et incohérences dans le récit de ce maître en art martiaux. Aussi, comment une importante levée de fonds lui a permis de bénéficier d’une opération médicale non recommandée pour son cancer.

Les chimiothérapies de la discorde

On ne sait pas vraiment quand Frédéric Evrard a réellement fait ses séances de chimiothérapie ni quelle « thérapie » est à l’origine de sa rémission. Frédéric Evrard n’aurait fait que 3 séances sur les 24 proposées par son oncologue.

Ont-elles été faites après son jeûne ? Pendant ou après comme il l’affirme ? Des éléments sont quand même troublants.

Une visite du service d’oncologie lui aurait permis de voir les patients pour lesquels il exprime des mots durs – même gênants pour ceux qui suivent ces traitements – les qualifiants de « morts-vivants », « squelettiques » sans cheveux sur la tête. Il décline donc les séances de chimiothérapie.

Ce n’est qu’après son jeûne de 21 jours qu’il aurait revu son cancérologue, avec de nouveaux examens à disposition. Ce dernier aurait pris à la légère la régression du cancer la balayant d’un revers de la main comme « pas vraiment importante » et précisant « qu’on va continuer sur la chimio ».

Mais pourquoi préciser qu’ils vont continuer les chimiothérapies si Frédéric Evrard nous affirme n’avoir encore rien commencé, et même ne pas vouloir en faire ? C’est intriguant.

La suite ajoute de l’incertitude à l’incertitude.

Car Frédéric Evrard en vient à nous parler plus en détails de ces fameuses séances de chimiothérapie. 3 séances uniquement. Mais pourquoi avoir commencé ce traitement cytotoxique alors qu’il insiste à plusieurs reprises de n’avoir choisi que des voies naturelles et refuser catégoriquement ce traitement ?

La douleur en serait la cause.

La tumeur aurait touché un nerf et provoquerait des douleurs à la limite de l’intolérable pour Frédéric Evrard qui n’aurait pas eu d’autres choix que d’accepter l’offre de son oncologue.

6 séances pour traiter la douleur, mais pas pour soigner le cancer d’après lui.

Là aussi, c’est étonnant car les chimiothérapies ne sont pas de banales antalgiques… Une fois les trois premières séances derrière lui, Frédéric Evrard décide d’en rester là après la diminution de la douleur.

Cette diminution de la douleur atteste sans l’ombre d’un doute de l’efficacité de ces séances pour faire régresser la tumeur qui aurait touché ce nerf, mais Frédéric Evrard parle d’un traitement « symptomatique », sans effet sur la tumeur.

Frédéric Evrard a donc refusé de continuer son traitement pour soigner un cancer de stade 3 avec des antécédants familiaux possiblement fatals, mais accepte « un empoisonnement » comme il le définit pour une douleur atroce. La couloeuvre est dure à avaler.

Cette version, ou du moins cette interprétation de la réalité, n’est guère plus crédible avec la publication d’une récente vidéo où Frédéric Evrard au côté de Guy Tenenbaum nous annonçent sa terrible récidive.

Dans cette vidéo touchante où l’on peut voir un Frédéric Evrard particulièrement affaibli, ce dernier fait avec Guy Tenenbaum une sorte de bilan sur la reprise de son cancer et les solutions pour s’en débarrasser définitivement.

On reviendra longuement sur ce court échange tellement il y a de choses à dire. On apprend que Frédéric Evrard aurait décidé, sous les conseils de Maurice Israel et du professeur américain Thomas Seyfried, deux scientifiques dont le premier est bien connu de nos colonnes (en mal…), de faire comme à ses débuts et suivre « trois séances de chimiothérapie pour réduire la taille de la tumeur ».

Cette phrase que prononce Frédéric Evrard fragilise énormément sa version initiale avec un jeûne salvateur. Elle explique le fait que son oncologue lui aurait parlé d’une continuation des chimiothérapies lors de son premier rendez-vous.

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7 commentaires
  1. “C’est un véritable festival de contradictions où les opposés s’attirent.”

    Quand on fait face à une situation tragique, mettant sa vie en danger sur le court terme, il est assez compréhensible qu’on cherche des explications à tous les stades d’évolution de la situation, aussi bien positifs que négatifs. Or cette quête effrénée d’explications incite à puiser dans tout ce qui circule, autrement dit tout et son contraire…

    Le problème ici, c’est que des personnes en proie à de telles dérives se donnent en spectacle, se présentent en exemple, allant même jusqu’à arnaquer d’autres à la recherche des mêmes “certitudes” !

    1. Bonjour Bernard,

      Quand tu dis “Or cette quête effrénée d’explications incite à puiser dans tout ce qui circule, autrement dit tout et son contraire…” je t’avoue que je ne suis pas vraiment d’accord. Je suis d’accord sur le fait que l’on puisse tenter à peu près tout, mais là on se retrouve face à des contradictions dans les idées qui sont très fortes. On parle quand même d’un individu qui a tout misé sur le régime cétogène (à base de viande quasiexclusivement) et qui s’entourent de “conseillers” qui estiment que le régime cétogène est dangereux. C’est quand même problématique sur le principe des idées. C’est un peu comme-ci j’attestais de l’intérêt de Warburg pour le traitement du cancer, en présentant les arguments contre les glucides (et dont certains sont parfaitement légitimes) pour la semaine suivant passé à un régime cru et vivant presque exclusivement à base de glucides car ça pourrait aussi marcher. Il y a un conflit à un moment donné.

      En revanche, essayer tous les nutriments, vitamines ou autre remède possible sans grand-écarts majeurs je suis d’accord et je comprends tout à fait oui !

      Je te rejoins pour le second point bien entendu. Cette mise en spectacle représente une forme de dérive surtout quand les parcours de santé sont tronqués et que les connaissances biologiques ou scientifiques sont très incomplètes voire mensongères !

      1. Bien sûr, je comprends cette objection. mais ce que je voulais dire, c’est que l’état de détresse d’une personne en danger peut l’amener à se satisfaire de dissonance cognitive. Même si cette personne, en d’autres circonstances, est parfaitement “rationnelle”. Ce que font probablement beaucoup de malades ou de personnes en danger, mais on ne s’en aperçoit pas tant qu’elles ne communiquent pas sur leurs croyances.

    1. Bonjour Michel,

      Très franchement, je pense que cela ne servira pas à grand-chose. Ils prennent très mal les investigations indépendantes sur eux, et rejettent souvent en bloc avec des attaques personnelles (Guy Tenenbaum, pas Fred Evrard à ma connaissance). J’ai pu voir ce que cela avait donné avec Guy Tenenbaum, et parfois la discussion est juste impossible. J’aime beaucoup avoir la version des principaux intéressés, mais je dois me résigner à ne pas l’avoir dans certains cas. Surtout que ces personnes s’expriment énormément sur YouTube, il y a beaucoup de matière.

      A vous lire

  2. Il est mort maintenant et si j’ai bien tout compris dans d’horribles souffrances. L’opération au “nanoknife”, et ses conséquences, ont été cataclysmiques. Il a finalement subi la stomie de laquelle il disait préférer se voir mort (et sans trop conjecturer il a peut être aussi accepté la chimio honnie). Pour moi, c’est une des nombreuses victimes des charlatans du cancer, charlatan qu’il fut lui-même. Paix à son âme car il est mort dans des conditions terribles (y compris devenir un quasi SDF).

    1. La fin de vie de Fred Evrard restera, je pense, remplie de doutes et d’interrogation.

      Mais quoi qu’il en soit, comme je le développe dans cette enquête, l’opération dite des “Nano-Knives” n’avait aucune utilité clinique démontré pour ce type de cancer (colorectal) et encore moins pour la taille de la tumeur (9 cm). Pire, cette opération risquée expose à de graves effets indésirables, et notamment une récidive encore plus fulgurante et fatale de la tumeur. Jamais un médecin en France n’aurait fait cette opération, où l’intérêt clinique pour les cancers colorectaux n’a jamais été démontré.

      Fred Evrard a été extrêmement mal conseillé dès le début de la prise en charge de son cancer.

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