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mammographie
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer dans le monde, avec plus de 500 000 femmes qui en décèdent tous les ans. En Amérique du Nord, ce cancer emporte plus de 40 000 femmes tous les ans, 11 400 au Royaume-Uni et plus de 12 000 en France. Dans l’Hexagone, les décès par cancer du sein représentent plus de 31,5 % des cas, dont 58 % des nouveaux cas de cancer du sein surviennent chez les femmes âgées de 50 à 74 ans.
Un fléau dont les facteurs de risques ont pu être identifiés au grès des publications scientifiques : certaines mutations génétiques rares (BRCA 1 et 2, p53), la prise régulière d’une pilule contraceptive ou d’un traitement hormonal substitutif, la consommation régulière d’alcool et le tabagisme, le surpoids ou l’obésité, la sédentarité bien sûr, la nulliparité au-delà de 30 ans ou encore un allaitement trop court.
Les traitements médicaux pour le cancer du sein ne sont pas bénins: chimiothérapie, radiothérapie, traitements hormonaux, mais également de lourdes opérations chirurgicales qui impliquent des ablations complètes (mastectomie) ou partielles du sein (tumorectomie).
Afin d’enrayer les décès par cancer du sein, nos autorités sanitaires misent sur la détection des lésions cancéreuses les plus petites, supposées les plus précoces et donc les plus curables, grâce aux mammographies de dépistage. La détection du cancer se fait avant même l’apparition de symptômes ou de nodules palpables. Ce dépistage se base sur l’analyse des clichés radiologiques obtenus par rayons X lors d’une compression mécanique du sein. C’est la fameuse mammographie de dépistage.
De nombreuses promesses pour améliorer la santé des femmes gravitent donc autour de ces mammographies de dépistage : celles de réduire la mortalité par cancer du sein chez les femmes ; d’augmenter les chances de guérison ; et de réduire l’intensité des traitements chirurgicaux (moins d’ablations du sein) et médicamenteux.
La promesse la plus intéressante de réduire la mortalité du cancer du sein tire son origine d’une dizaine d’études cliniques majeures réalisées à partir des années 60. Ces essais randomisés, le Saint Graal de la science, ont démontré que les femmes dépistées régulièrement avaient un risque relatif plus faible de mourir d’un cancer du sein (≈ 30 %) comparé à celle qui ne l’étaient pas. Il n’en fallait pas plus pour lancer une incroyable machine médicale. Car peu de temps après, et devant d’aussi larges bénéfices contre si peu de risques, le milieu médical s’empare de cette promesse et généralise progressivement le dépistage du cancer du sein dans de nombreux pays. Depuis, la machine n’a cessé de s’emballer pour que les femmes surveillent régulièrement leurs seins.
En France, la naissance du dépistage remonte à la fin des années 80, avec les premiers programmes expérimentaux dans les départements équipés de mammographes. Nous proposons aujourd’hui à toutes les femmes âgées entre 50 et 74 de réaliser une mammographie de dépistage tous les deux ans, et gratuitement. D’autres pays dans le monde (USA, Australie, Nouvelle-Calédonie, Canada, etc.), et plus de 20 pays européens proposent des programmes similaires.
Lire nos enquêtes de références sur ce sujet :
– Faut-il faire des mammographies au-delà de 74 ans ?
– Dépistage du cancer du sein : nouvel échec de la mammographie
– Mammographie : le nouveau site de l’Institut National du Cancer fait de la propagande
– Des mammographies dès 40 ans pour être “rentable” : un petit scandale
– La mammographie de dépistage pour le cancer du sein : inutile et dangereuse ?