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Si une vaste étude scientifique a bien montré des adaptations génétiques du chien pour mieux gérer des apports en amidon, l’ensemble des résultats invitent à la prudence et ne plaident pas pour une adaptation franche et complète.

Les races “Sibériennes” seraient les moins équipées pour digérer l’amidon. L’histoire évolutive différente de ces races expliquent ces différences avec les autres races de chiens.

Le gène de l’amidon chez le chien

Quand on parle de l’alimentation idéale du chien et du sujet des croquettes, la question des glucides fait bien évidemment surface. Les croquettes industrielles en contiennent beaucoup, jusqu’à 60% de matière sèche, alors que nos chiens sont des carnivores.

Des carnivores ? Peut-être pas ! Si on en croit certaines personnes, certains professionnels de la santé animale et groupe industriel, le chien est un omnivore.

Il mange de tout et vit très bien avec des régimes pauvres en produits animaux.

Si de nombreuses études viennent appuyer ces affirmations, l’une d’entre elles est au centre de tous les intérêts. Une étude scientifique publiée en 2013 avec pour titre1 :

“La signature génomique de la domestication du chien révèle des adaptations à un régime riche en amidon.”

Cette étude est brandie en étendard dans la plupart des conversations sur ce sujet comme la preuve que le chien est tout à fait capable de vivre et de manger une diète riche en amidon. Il suffit de lire le titre.

La conclusion accessible gratuitement à tout le monde précise que les “résultats indiquent que de nouvelles adaptations permettant aux ancêtres des chiens modernes de s’épanouir avec un régime riche en amidon, par rapport au régime carnivore des loups, ont constitué une étape cruciale dans la domestication précoce des chiens.”

La domestication du chien a donc été possible grâce à des modifications profondes de son code génétique, des adaptations, qui lui permettent de s’épanouir avec une alimentation riche en glucides.

Cette étude est la pomme d’or de la nutrition canine, avec une féroce bataille digne de celle de Troie entre les “barfeurs” (qui utilisent du cru et finalement peu de glucides), les anti-glucides, et les pro-glucides.

Mais si nous pouvions comprendre les implications d’une étude scientifique en une seule phrase, extraite d’un résumé, ça se saurait (voir ici comment évaluer la qualité des sources) !

Les titres des publications et le choix des phrases des résumés sont volontairement simplistes et percutants pour favoriser la lecture et la citation par d’autres chercheurs.

Rien de bien méchant, même en science, on souhaite être attractif !

Il faut donc lire l’étude pour se faire un véritable avis. Lui ouvrir ses entrailles pour comprendre l’origine de la bataille de Troie – ou du fameux gène de l’amidon chez le chien. Les choses se compliquent bien évidemment quand on essaye de s’approprier les résultats d’une étude scientifique. On dépasse l’interprétation faite des auteurs pour se forger son propre avis, c’est éminemment positif.

Faut-il encore être capable de comprendre les méthodes et les résultats. La science utilise volontairement un langage technique, en anglais, et limite donc sa généralisation au grand public. Voici tout l’enjeu de cet article : vous exposer clairement et simplement les implications de cette étude scientifique.

Les glucides sont-ils toxiques ? La réponse est loin d’être simple mais découvrez les éléments de réponse de la rédaction pour le chien, avec la première et la seconde partie, et pour le chat.

Les résultats et les raccourcis de l’étude

L’étude qui s’apparente à une pomme d’or est un fantastique travail scientifique. Elle apporte des connaissances fondamentales et passionnantes sur les différences génétiques entre les chiens et les loups, et sur les mécanismes évolutifs liés à la domestication par l’homme.

Mais, les résultats ne plaident pas pour une adaptation franche et claire du chien en faveur d’une diète riche en amidon. L’analyse des résultats montrent que les capacités du chien ont bien évolué en faveur d’une meilleure digestion de l’amidon, avec de très disparité en fonction des races et de fortes incertitudes scientifiques.

Pourquoi ? Car le processus de digestion de l’amidon est complexe et repose sur 3 étapes :

  1. La dégradation de l’amidon en maltose et en autres oligosaccharides par une enzyme spécifique, et bien connue, l’amylase (alpha amylase précisément). Cette étape est codée par un gène bien connu : AMY2B.
  2. Ensuite, le maltose et les autres oligosaccharides seront dégradés en glucose, notre nutriment énergétique de base, grâce à différentes enzymes (sucrase, isomaltase, maltase-glucoamylase, MGAM).
  3. Une fois le glucose produit, il devra être absorbé par l’intestin grêle du chien grâce à des protéines spécifiques de transport pour lui faire passer la membrane intestinale (c’est la fameuse SGLT1)

L’étude d’Erik Axelsson propose donc d’apporter des indices d’une adaptation génétique pour les 3 étapes de la digestion du glucose. Pourquoi est-ce important ? Car si on montre bien des adaptations pour la première étape, mais pas la seconde, alors le processus sera bien évidemment bloqué. Cela démontrerait que les adaptations ne sont pas complètes.

Justement, c’est bien ce que semblent montrer les résultats de ce travail robuste de génétique.

L’étape 1 : grosses différences chien-loup

Concernant la première étape de cette digestion du glucose, l’équipe de recherche a bien montré que les chiens possèdent en moyenne largement plus de copie du gène AMY2B que les loups. Les chiens ont entre 4 et 30 copies de ce gène, alors que les loups sont bloqués à 2.

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3 commentaires
  1. Nous avons mis notre chien ( un labrador) à la viande crue depuis environ 6 mois. Avec 15% de légumes en plus grosso modo.
    Son poil s’en porte mieux et lui est en meilleure forme qu’avant je pense. Il y a une difference au niveau de ses formes aussi en tout cas, plus fin.
    Pour l’amidon, peut-être faut il aussi faire la difference entre de l’amidon qui viendrait directement de la nature, et l’amidon dénaturé que l’on trouve dans les croquettes, pas pareil coté digestion, et assimilation.
    J’avais vu une étude sur les loups
    (carnivores) qui parlait d’avoir retrouvé jusqu’à 30% de “vegetaux” dans leur estomac. Mon chien aussi mange d’ailleurs de l’herbe pour entre autre se purger quand il est dehors. Cela dit pour les loups, cela pourrait aussi être le résultat d’avoir mangé des herbivores.

    1. Salut Claude,

      Concernant les loups, aucune étude n’a montré 30% de végétaux dans le régime alimentaire des loups. Les loups ne consomment même pas le contenu de l’estomac ou de la panse des proies, ou si peu. Le régime alimentaire des loups a été étudié en long, en large et en travers, il est composé à 98% en moyenne de produits animaux. Le reste, les débris végétaux surtout ingéré accidentellement.

      En tout cas, ton intervention ici est intéressante. Considères-tu le chien comme un carnivore ou un omnivore ? Il possède toutes les “adaptations” physiques et physiologiques d’un carnivore, et pourtant les professionnels le définissent comme un omnivore ? (même les tableaux d’anatomies comparés des sites pro-végan le placent en omnivore, c’est pour dire…)

      Je te recommande de faire attention ceci dit car un régime uniquement à base de viande et de légumes pourraient causer des soucis. L’idéal étant de se rapprocher de quelque chose de naturel, tu en sais quelque chose. Donc des os, du gras, de la viande, de la moelle, des abats, etc, etc.

  2. Quand je disais viande pour notre chien, je voulais dire y compris bien sur os, abats, os etc bien sur!
    Pour les 30% c’est bien une étude et examen de leurs entrailles qui révèle cela. si je la retrouve je la citerai ici.
    Le Chien est pour moi un carnivore, descendant du loup, ancêtre commun à tous les chiens.

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