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Le protocole “raoult” à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine a-t-il été évalué dans les règles de l’art ? Avons-nous des preuves qu’ils fonctionnent ? Oui, on a des éléments. Revue de toutes les études qui ont testés le célèbre protocole “Raoult” contre le Covid-19.

© IHU-MI

L’incroyable controverse du protocole « Raoult »

Prendre de l’hydroxychloroquine (HCQ) et de l’azithromycine (AZT) le plus tôt possible pour à la fois :

  • combattre le virus SRAS-Cov-2
  • apaiser la réponse immunitaire (l’orage de cytokines)
  • décimer les infections bactériennes qui profitent de la situation

Voilà les promesses simples, factuelles et supposément extrêmement efficaces pour réduire le lourd tribut de Covid-19.

Ce protocole est connu du monde entier.

C’est celui du professeur Didier Raoult et de son équipe dans son institut de recherche basé à Marseille (IHU-MI, Institut Hospitalier Universitaire – Méditerranée Infection).

C’est probablement le protocole de soin le plus controversé au monde aujourd’hui. Ni l’HCQ et l’AZT n’ont reçu d’autorisation pour être utilisés comme traitement contre le Covid-19, malgré tous les efforts déployés par l’institut marseillais.

L’IHU-MI de Didier Raoult a pourtant des résultats élogieux sur la mortalité des patients positifs au Covid-19 et traités avec la bithérapie (1).

Une mortalité extrêmement basse qui s’explique notamment par l’âge des patients de l’IHU-MI.

  • Plus de 80 % ont moins de 60 ans
  • Seulement 1.7 % des admis ont plus de 80 ans, l’âge où le Covid-19 est pourtant le plus meurtrier
  • Les patients sous bithérapies sont aussi plus jeunes avec moins de comorbidités que les autres

Alors si les analyses de l’IHU-MI ont bien été confirmées par d’autres travaux internationaux, toutes ces recherches affichent des limites méthodologiques conséquentes :

  • Les études sont rétrospectives. On retourne dans le passé et on essaye de trouver les facteurs qui expliquent le mieux la mortalité observée
  • Elles présentent de fait des biais et des facteurs confondants importants, non mesurés. On essaye de les corriger avec des modèles et des analyses complexes (avec notamment le biais de temps immortel)
  • Elles ne permettent pas d’établir de lien de cause à effet direct entre le traitement et les décès

C’est pour ces nombreuses raisons qu’on attend beaucoup des essais cliniques. Ces études contrôlent les participants pour les équilibrer et visent à démontrer un lien direct de causalité.

Si différence il y a entre les groupes, il y a de bonnes chances que ce soit le traitement (la bithérapie dans notre cas) la raison de ces différences.

Un protocole « Raoult » jamais évalué

La bithérapie est devenue célèbre avec la toute première étude jamais publiée sur ce sujet en mars 2020 par Didier Raoult (2).

Une étude extrêmement controversée, qui a pourtant jeté une attention internationale hors norme sur l’HCQ et l’AZT.

Néanmoins, cette très petite étude sur seulement 36 participants, sans randomisation ni aveugle des investigateurs, n’apportait pas de résultats spectaculaires (lisez ici l’importance de faire des études en “aveugle”).

Seulement une réduction de la charge virale au 6ème jour d’analyse grâce à la bithérapie.

Une réduction en trompe-l’oeil puisque l’IHU-MI a publié une mise à jour de cette analyse un an plus tard, avec les résultats au 7ème jour… qui sont devenus négatifs.

Il n’y a eu aucune différence sur le temps de séjour à l’hôpital ni sur la mortalité entre les groupes.

L’histoire aurait donc pu facilement s’arrêter en mars 2020. On sait tous que cela n’a pas été le cas.

Des centaines d’études cliniques ont par la suite été publiées sur les molécules plébiscitées par Didier Raoult.

Les plus sérieuses n’apportant jamais la satisfaction tant désirée de résultat positif. Pour la communauté scientifique, le débat est clos. Ni l’hydroxychloroquine ni l’azithromycine ne change quoi que ce soit dans la maladie de Covid-19.

Mais avons-nous seulement évalué précisément le protocole « Raoult » ?

Car le problème est bien là.

De ces centaines d’études qui rapportent, des résultats négatifs (et positifs) se heurtent à plusieurs soucis :

  • Elles ont évalué séparément l’HCQ de l’AZT. Or le protocole Raoult stipule que c’est l’association qui est importante.
  • Elles ont parfois utilisé des doses jugées inadéquates par certains contradicteurs, comme pour l’étude britannique Recovery
  • Elles ont été faites avec des patients gravement malades, pour lesquels la bithérapie n’aurait peu ou pas d’effet. Ce serait trop tard en somme.

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6 commentaires
  1. Bonjour Jeremy

    je viens juste de regarder sur Utube https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/2-juin-2021-pr-matthieu-million-89767
    ce petit exposé du Pr Million qui traite d’une méta-analyse qui conclut à une efficacité de l’HCQ avec une réduction du risque de décès de 50% environ: ce ne sont pas du tout les mêmes études que tu cites, et celles du PR Million ont énormément de participants et les résultats sont très significatifs!
    je t’avoue que je ne suis pas allée lire les études, je n’ai regardé que son tableau!
    ou est l’erreur? car présenté comme ça , ça semble convainquant!
    Bonne soirée Michèle

  2. Bonjour Jérémy,

    merci d’abord pour tous vos dossiers qui sont passionnants (notamment ceux sur le sel, les études en double aveugle pour ne citer qu’eux), et permettent de me faire une idée sur cette crise sanitaire (avec l’HCQ, l’ivermectine notamment)… et aussi me faire douter de tout et tout le monde finalement.

    Car j’ai cliqué sur le lien de Michèle et regardé la vidéo du Pr Million et d’après lui, l’HCQ aurait bien des effets sur la mortalité des plus de 60 ans, chiffres et tableau à l’appui. J’ai pourtant bien lu votre article sur le protocole Raoult et j’en avais déduit que son protocole était inefficace, suite au comparatif fait avec une étude qui suivait la posologie de son protocole… et là, patatras, le doute s’installe encore après avoir visionné cette vidéo…

    Je crains au final que la communauté scientifique ne soit jamais d’accord sur l’efficacité de ce traitement, certains soutiendront mordicus que ça fonctionne alors que d’autres crieront au scandale concernant les études positives faites à son sujet…

    Et pour conclure, le citoyen lambda que je suis ne sait plus à quel “saint” se vouer concernant les traitements, les vaccins (mais c’est un autre sujet) et ce dont je suis sûr aujourd’hui, c’est que je ne sais rien et que je me méfie de tout…

    Cordialement

    Laurent

    1. Bonjour Laurent (et Michèle),

      C’est bien là tout le problème, les tableaux et analyses de Million sont partisanes et non objectives.

      Aucune étude sérieuse et rigoureuse n’a malheureusement montré le bénéfice de l’association HCQ et AZT pour réduire la mortalité. Les analyses de l’IHUM sont de très mauvaises qualités. Biaisées à de nombreux niveaux. C’est comme si vous demandiez aux entreprises produisant du pétrole de faire un audit environnementale… Ca risque de ne pas être très crédible.

      Le fait est que la piste de l’HCQ et de l’AZT n’est plus crédible depuis très longtemps… sauf dans un seul endroit : à l’IHUM :)

      A vous lire,

    1. Bonjour Roger,

      Pourquoi ? Je n’ai pas la prétention d’avoir le temps et l’énergie de pouvoir à tous les commentaires du site. Ils sont très nombreux, et j’ai déjà écrit de nombreux articles qui reprennent et répondent à ces questions, notamment pour l’analyse de Million. Cette personnage n’a pas vraiment de crédibilité dans cette crise, avec des publications de très mauvaises qualités et des méta-analyses pour le moins honteuses sur le plan méthodologique.

      A vous lire

  3. Million travaille avec Raoult, il est également l’un des signataires d’études sur la covid/hydroxychloroquine, donc il y a de fort risque d’être biaisé.
    Par ailleurs, sa meta analyse ne respecte pas les standards cochrane.

    Pour ma part, je prendrai pas de risque à citer ce papier. Surtout, qu’il n’y a pas d’autres meta analyse qui vont dans ce sens de résultat.

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