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Cancer du sein
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer dans le monde, avec plus de 500 000 femmes qui en décèdent tous les ans (i). En Amérique du Nord, ce cancer emporte plus de 40 000 femmes tous les ans (ii), 11 400 au Royaume-Uni (iii) et plus de 12 000 en France. Dans l’Hexagone, les décès par cancer du sein représentent plus de 31,5 % des cas (iv), dont 58 % des nouveaux cas de cancer du sein surviennent chez les femmes âgées de 50 à 74 ans.
Pour être précis, il n’existe pas qu’un seul type de cancer du sein, mais plusieurs. Il existe au moins une soixantaine de différentes tumeurs malignes qui peuvent toucher le sein. Parmi ces tumeurs, certaines reviennent plus souvent dans le cadre du dépistage du cancer du sein. On va les détailler rapidement, c’est important de les comprendre.
– Carcinome in situ : on parle ici d’un carcinome canalaire in situ (CCIS ou DCIS en anglais) défini par une prolifération des cellules cancéreuses cloisonnées dans un canal galactophore (qui va acheminer le lait), sans envahissement du tissu environnement. D’après les résultats des clichés radiologiques, on note dans 90 % des cas une microcalcifications. On classe ensuite ces carcinomes en fonction de leur grade (1 à 3), leur potentialité de devenir agressif ou non et le risque de rechute. Certains CCIS restent non agressif et non invasif, tandis que d’autres peuvent le devenir, mais nous manquons de connaissances pour identifier ces caractères agressifs. Tant que le CCIS ne devient pas infiltrant, il ne donnera pas de métastase.
– Carcinome infiltrant : on retrouve trois type de carcinome infiltrant, avec un envahissement de la membrane basale (on parle de carcinome canalaire infiltrant), mais également du carcinome lobulaire infiltrant et une situation intermédiaire avec les deux régions envahies. Ces carcinomes infiltrants peuvent donner lieu à des métastates, et toucher les ganglions axillaires.
– Récepteurs hormonaux et HER2 : les cellules cancéreuses seront analysées pour la recherche de récepteurs des oestrogènes et de la progestérone, deux hormones, et selon les proportions, cela impliquera un traitement hormonal, une hormonothérapie. D’autres cancers peuvent avoir le présence de récepteur au gène HER2. C’est bien l’anatomopathologiste qui va analyser les cellules cancéreuses pour déterminer la présence de ces récepteurs. Si l’on ne trouve aucun de ces récepteurs, le cancer est dit alors triple négatif. On retrouve plus particulièrement les femmes porteuses des mutations génétiques au niveau des gènes BRCA1 et 2. Le traitement dans ce cas est plus complexe.
Un fléau dont les facteurs de risques ont pu être identifiés au grès des publications scientifiques : certaines mutations génétiques rares (BRCA 1 et 2, p53), la prise régulière d’une pilule contraceptive ou d’un traitement hormonal substitutif, la consommation régulière d’alcool et le tabagisme, le surpoids ou l’obésité, la sédentarité bien sûr, la nulliparité au-delà de 30 ans ou encore un allaitement trop court (v vi vii).
Les traitements médicaux pour le cancer du sein ne sont pas bénins : chimiothérapie, radiothérapie, traitements hormonaux, mais également de lourdes opérations chirurgicales qui impliquent des ablations complètes (mastectomie) ou partielles du sein (tumorectomie).
Afin d’enrayer les décès par cancer du sein, nos autorités sanitaires misent sur la détection des lésions cancéreuses les plus petites, supposées les plus précoces et donc les plus curables, grâce aux mammographies de dépistage. La détection du cancer se fait avant même l’apparition de symptômes ou de nodules palpables. Ce dépistage se base sur l’analyse des clichés radiologiques obtenus par rayons X lors d’une compression mécanique du sein. C’est la fameuse mammographie de dépistage.
>> A LIRE : l’ouvrage électronique inédit sur le dépistage mammographique “Cancer du Sein : Les Ravages du Dépistage”.
Références
i. Global Health Estimates, WHO 2013. WHO Mortality Database.
ii. SEER 9 Incidence & U.S. Mortality 1975-2014
iii. Cancer Research UK – Breast cancer mortality statistics 2014
iv. INCa. Les cancers en France, Les Données. Édition 2014
v. Ferlay, J., et al. (2010). Estimates of worldwide burden of cancer in 2008: GLOBOCAN 2008. International journal of cancer, 127(12), 2893-2917.
vi. Lacey, J. V., et al. (2009). Breast cancer epidemiology according to recognized breast cancer risk factors in the Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian (PLCO) Cancer Screening Trial Cohort. BMC cancer, 9(1), 84.
vii. Danaei, G., et al. (2005). Comparative Risk Assessment collaborating group (Cancers) Causes of cancer in the world: comparative risk assessment of nine behavioural and environmental risk factors. Lancet, 366(9499), 1784-1793.