Suivre un jeûne intermittent 3 fois par semaine ou une légère restriction calorique améliore significativement de nombreux marqueurs métaboliques, avec une importante perte de poids. Le jeûne intermittent montre parfois sa supériorité sur plusieurs indicateurs.
Une étude récente partage des résultats intéressants sur le jeûne intermittent et la restriction calorique pour prévenir le risque de diabète chez des personnes en surpoids.
Ces deux méthodes qui consistent à manger pendant des heures particulières de la journée ou bien restreindre volontairement ses apports caloriques ont été comparées à un suivi de référence pour aider à perdre du poids.
Après 6 mois de suivi, les 85 participants qui devaient jeûner 3 jours par semaine, de midi jusqu’à 8h le lendemain, ont eu des bénéfices plus marqués sur plusieurs paramètres biologiques. Ils montrent une baisse importante :
- de la production d’insuline,
- de triglycérides sanguins à jeun,
- de cholestérol,
- de LDL,
- du rapport entre le cholestérol et les HDL (lire l’enquête sur l’huile de coco et l’importance de ces ratios),
- d’un marqueur de l’état de santé du foie (l’activité des β–hexosaminidase).
Mais la restriction calorique de 30 % imposée aux quelque 80 participants n’est pas en reste non plus. Elle apporte des bénéfices supérieurs à la procédure standard, mais identique au jeûne intermittent sur plusieurs autres paramètres.
Sur l’hémoglobine glyquée (un marqueur à long terme du diabète et des complications), la pression artérielle, le poids, le tour de taille, la graisse totale et viscérale (en essayant de se débarrasser de celle qui entoure le foie “gras”).
Malgré une perte de poids similaire, un jeûne intermittent réalisé 3 fois par semaine en veillant à manger uniquement le matin a produit des effets positifs supérieurs sur la santé comparée à une restriction calorique.
Les participants soumis au jeûne intermittent ou à la restriction calorique ont perdu 7 kg contre 2,5 kg pour le groupe témoin avec une méthode standard de suivi.
Cet essai clinique randomisé publié dans une importante revue (Nature Medicine) confirme bien l’intérêt pour la santé de réaliser un jeûne intermittent ou une restriction calorique pour perdre du poids et améliorer d’importants paramètres biologiques.
Tenir dans le temps
Mais faut-il encore pouvoir suivre la méthode sans une difficulté excessive qui entraînerait beaucoup d’abandons et une reprise des précieux kilos perdus.
L’étude a proposé aux participants d’être suivi 18 mois de plus en dehors du cadre clinique plus rigoureux. On se rapproche ainsi d’une situation en vie réelle où les participants doivent se battre contre eux-mêmes pour suivre les méthodes.
Les participants avaient donc le choix au bout des 6 mois de suivi clinique de continuer ou pas la méthode qui leur avait été assignée. 51 % des participants qui devaient faire 3 jours de jeûne intermittent par semaine ont décidé de passer à 2 jours uniquement.
En revanche, 97 % des participants devant suivre une restriction calorique ont continué dans la même lancée.
Deux interprétations sont possibles :
- Le jeûne intermittent pendant 3 jours a été jugé suffisamment efficace qu’une majorité a décidé de passer à 2 jours
- Ou bien ces 3 jours de jeûne étaient un peu trop pénibles et difficiles à suivre et il fallait donc lâcher légèrement la bride.
Au bout des 18 mois de suivi, les scientifiques constatent que beaucoup de participants n’ont pas suivi assidûment la méthode attribuée. Au point où l’on observe une reprise progressive de poids dans les deux groupes pour se stabiliser autour de 4 à 5 kg (au lieu des 7 kg des 6 premiers mois).
Les nouvelles analyses ne montrent presque plus aucune différence statistique sur les paramètres métaboliques et morphologiques entre les 3 groupes après ces 18 mois de suivi en vie réelle. Je précise « statistique » car tous les paramètres montrent bien une tendance plus favorable à nos deux méthodes évaluées.
Il n’y a par exemple aucune différence statistiquement significative sur la perte de graisses, malgré une perte de 5,6 kg avec le jeûne intermittent, de 3,9 kg avec la restriction calorique et de seulement 1,9 kg pour le suivi standard.
Davantage de participants auraient sans doute pu améliorer la puissance statistique de l’étude et permis de faire émerger des différences plus fines à long terme.
Cet article montre l’importance de l’adhérence à la méthode – et peu importe laquelle – qui est donc capital pour inscrire une perte de poids dans la durée et améliorer son état de santé.
Ces résultats sont à prendre avec sérieux. La méthode est solide (quoique sans mise en aveugle) avec relativement beaucoup de participants (plus de 200), et un suivi sur du long terme (6 mois rigoureusement puis 18 mois en vie réelle). Ces résultats confirment aussi l’importance des rythmes circadiens et les bienfaits plus intéressant à éviter de manger le soir.
L’étude n’apporte aucune information particulière sur les macronutriments et le rôle que pourrait avoir une alimentation riche ou pauvre en glucides.
Références
Teong, X. T., Liu, K., Vincent, A. D., Bensalem, J., Liu, B., Hattersley, K. J., … & Heilbronn, L. K. (2023). Intermittent fasting plus early time-restricted eating versus calorie restriction and standard care in adults at risk of type 2 diabetes: a randomized controlled trial. Nature Medicine, 1-10.
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